Par: Ammar Zitouni Le premier discours du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune adressé à la nation à l'issue de sa prestation de serment jeudi dernier, est lié et se caractérise par un volontarisme qui promettait de redonner espoir aux Algériens. Il faut dire que ce discours n'est pas vide de sens comme le prétendent certains habitués à la critique destructive et aux fausses analyses. Il désigne d'abord et avant tout le peuple et le rêve de la jeunesse pour un lendemain meilleur, ainsi que le " Can ", qui est corrélé aux aspirations et revendications du peuple, du Hirak.
Cela renvoie à deux actions urgentes : d'une part une nouvelle orientation et un nouveau comportement par le rejet de la division, des contradictions inutiles. L'heure doit être à l'union des efforts pour la sortie de crise et pour l'entame d'une nouvelle phase de reconstruction de l'Etat sur des piliers solides, soit une forte participation du peuple à leur fondation : amendement profond de la Constitution, révision totale de la loi relative au régime électoral, moralisation de la vie politique et publique, protection des libertés individuelles et collectives, la liberté d'expression, le droit de manifester. Ces grands axes développés par le chef de l'Etat dans son allocution d'investiture et d'autres grandes lignes exigent selon lui de " tourner la page des différends, de la discorde et de la division, qui sont les facteurs de destruction et de désintéressement et à œuvrer ensemble pour une Algérie stable ", ajoutant " nous sommes tous Algériens et personne ne l'est plus que d'autres, seul compte l'effort sincère et loyal au service de notre chère Algérie ". " Nous sommes aujourd'hui dans l'obligation, tous où que nous soyons et quelles que soient nos obédiences culturelles et politiques d'être unis ", affirme-t-il encore, d'autre part, le nouveau Président de la République, conscient de la grave crise multidimensionnelle qui affecte le pays, la société et les institutions et qui est tout à la fois une crise de gouvernance générée par l'incompétence, le laisser-aller, la corruption, la prédation et la dilapidation des deniers publics, un conflit inter-génération et une crise de confiance entre un pouvoir autiste et des citoyens bridés et désillusionnés. Conscient des graves périls internes et externes que connaît le pays menacé dans sa souveraineté, sa sécurité nationale, son unité et son intégrité territoriale, il s'est dit avoir pris acte du formidable élan populaire du 22 février dernier qui a forcé l'admiration du monde par son pacifisme, son civisme et son patriotisme et des revendications légitimes pour une véritable rupture et d'un changement authentique envers lequel il s'engage à concrétiser sans hésitation. Dans cet esprit, Tebboune conscient de l'extraordinaire potentiel humain révélé par le Hirak, s'est dit prêt à dialoguer avec les composantes du Hirak. " Je tends la main au Hirak " pour l'édification d'une nouvelle République, pour un " changement global et véritable " à même de permettre à l'Algérie de se redresser et de prendre un nouveau départ dans tous les domaines, tous les secteurs et au peuple algérien de " vivre dans une Algérie démocratique et prospère, fidèle aux valeurs de La Révolution de Novembre-1954, et où tous les Algériens auront leur place ". L'habilité de ce redressement inscrit en Majuscule dans le programme politique du chef de l'Etat est encore apparu de manière très claire dans son allocution à l'occasion de sa prestation de serment jeudi dernier. Incarnation du rêve algérien selon lequel tout est possible pour la restauration d'une nouvelle République répondant aux aspirations du peuple. Cela étant, le Président Tebboune a mis l'accent sur la stabilité du pays, propre à assurer le commencement de la fondation d'une nouvelle République. Mais le moment est difficile et demande encore beaucoup d'efforts à tous les Algériens, en vue d'atteindre la réalisation de l'objectif qui est la construction d'un pays fort, a averti Tebboune. Un volontarisme politique, propre à enthousiasmer les Algériens et à satisfaire leur grande soif de changement et de réforme dans un nouveau modèle politique " stylistique " qui n'exclut personne de cette reconstruction du pays et de l'Etat dans un passage-clé vers plus de démocratie et d'indicateurs sociaux et économiques probants au service de tous. C'est ici que les propos du Président de la République, Tebboune prennent tout leur sens en appelant le peuple et la classe politique à se mettre au travail pour le changement. Il a également mis l'accent fort de renouer le lien distendu avec le peuple, la jeunesse et le Hirak. Sa personnalité, son statut de premier magistrat du pays et son appel au peuple à contribuer avec lui pour l'application de son programme politique, autrement dit son utilisation habile comme on souligne en de pareille circonstance de l'éthos et du pathos, lui permettent de projeter au mieux les grands axes de son programme au cœur même de la société, une volonté de rassembler.
Tebboune se dirige droit vers " la nouvelle République
L'allocution d'investiture du nouveau Président de la République, Abdelmadjid Tebboune prononcée jeudi dernier à l'occasion de sa prestation de serment est la première adressée à la nation pour le décollage de l'Algérie vers une nouvelle ère, mais son importance exceptionnelle tient aussi au fait qu'elle intervient dans une conjoncture caractérisée par le début de la mise en œuvre des dispositions stratégiques et juridiques favorables à la naissance de l'Etat de doit et de la justice. Les propos clés du discours de Tebboune se définissent déjà comme levant haut la construction d'une nouvelle société en appliquant intégralement ses promesses électorales sur les plans politique, démocratique, économique, social, culturel et sur les plans de la politique étrangère de l'Algérie, ouvrant la marche d'un processus vers l'avenir de la nation sur la base de nouveaux acquis jamais enregistrés ces dernières années et permettant au pays, à la société d'avancer avec l'étape actuelle, le temps actuel et pour la création d'un nouveau contexte à la fois économique et social. Le chef de l'Etat a inscrit les leçons tirées de l'antérieure période vue par l'Algérie pendant un quart de siècle de mépris en tant que principe et idée directrice de son programme politique et d'avancer sur des marches sûres pour sa première phase de son quinquennat, il a ainsi explicité les objectifs qu'il doit atteindre dans le développement démocratique, le développement économique, la moralisation de la vie publique, la lutte continue contre la corruption, l'amendement profond de la Constitution, la révision de la loi relative au régime électoral, et ce, afin de réaliser les revendications exprimées par le Hirak et pour l'édification d'une nouvelle République. Dans cette voie, le Président élu a expliqué que " La nouvelle Constitution réduira les prérogatives du président de la République, prémunira le pays contre les autocrates, garantira la séparation des Pouvoirs, assurera leur équilibre, confortera la lutte contre la corruption et protégera la liberté de manifester ". Il a affirmé dans ce contexte, que le mandat présidentiel ne sera renouvelé qu'une seule fois. Il a également décidé d'enlever le titre d' "excellence " dans l'appellation du Président de la République, précisant que désormais, le président lui suffirait. Une modestie à la hauteur de la confiance placée en lui par le peuple, c'est-à-dire, le vrai parler du langage du petit peuple. Il est vrai que pour consolider le satisfécit de cet état d'euphorie politique et démocratique dans lequel baigne désormais l'Algérie, il est de plus en plus question de la redynamisation et du renforcement de l'économie nationale. Un volet sur lequel, le Président Abdelmadjid Tebboune attache une très grande importance. Il s'agit dans son programme d'engager une nouvelle politique de développement indépendante de la rente pétrolière, laquelle aussi doit contribuer à être un précieux levier de croissance économique et non l'essentiel. Jeudi dans son allocution à l'issue de la prestation de serment, il a réitéré sa volonté de " bâtir une économie nationale forte est diversifiée à même de mettre le pays à l'abri de la dépendance aux hydrocarbures et vis-à-vis de l'étranger tout en priorisant le domaine social ". " Nous comptons bâtir une économie nationale forte, diversifiée, génératrice de richesses, créatrice d'emplois et vecteur de bien-être social à même de renforcer notre sécurité alimentaire et de mettre le pays à l'abri de la funeste dépendance aux hydrocarbures et vis-à-vis de l'étranger ", a affirmé le Président Tebboune dans son premier discours à la nation. Il a, dans ce contexte lancé, un appel sincère à tous les hommes d'affaires patriotiques, honnêtes et aux entreprises économiques publiques et privées à investir en force dans tous les secteurs et dans toutes les régions du pays ", assurant que l'Etat leur apportera tout le soutien requis et leur accordera tous les avantages nécessaires ". Tebboune a mis l'accent sur la réforme financière à travers une grande réforme du système fiscal pour en faire selon son programme un moyen d'orientation économique et d'encouragement à la production nationale. Il a déclaré dans ce cadre que l'Etat engagera " une profonde réforme du système fiscal, mettre fin à l'injustice et à l'arbitraire dans ce domaine, tout en accordant des incitations fiscales au profit notamment des start-up et des PME dans l'objectif de développer la production nationale ". Il a annoncé dans cette voie, des allégements fiscaux pour toutes les entreprises, publiques et privée, créatrices de richesses et de postes d'emploi, tout en promettant des mesures claires devant être mises en place par l'Etat à cet effet. Le Président Abdelmadjid Tebboune accordant plus d'importance à l'utilisation et l'exploitation rationnelle et à plein des ressources nationales pour une croissance plus rentable, a tenu a affirmer d'insuffler à l'économie nationale un plus grand dynamisme par une gestion plus audacieuse des secteurs structurants comme l'agriculture et le tourisme. II a annoncé que " L'Etat lancera un plan d'action en direction des jeunes afin de leur permettre de créer des start-up et de bénéficier des avantages nécessaire à leur réussite et à la valorisation de la production nationale ". " Nous n'importerons que ce qui nous fait réellement défaut afin d'éviter tout gaspillage de la devise, de promouvoir la production nationale, de renforcer le rôle économique des collectivités locales et de diversifier les domaines économiques à l'instar de l'économie montagnarde, saharienne et côtière ", a-t-il mis en exergue.