Le Comité monétaire et financier international a tenu sa dix-septième réunion à Washington le 12 avril 2008 sous la présidence de M. Tommaso Padoa-Schioppa, ministre de l'économie et des Finances de l'Italie. Le Comité s'est réuni alors qu'un climat d'incertitude inhabituel pèse sur l'évolution de l'économie mondiale et des marchés financiers. Il souligne que les difficultés auxquelles se heurte l'économie mondiale ont une dimension globale qui requiert une action vigoureuse et une étroite coopération entre les pays membres. Le Comité est convaincu que les réformes cruciales approuvées récemment par le Conseil d'administration du FMI, y compris le recentrage stratégique des activités de l'institution sur ses missions fondamentales en fonction de son avantage comparatif permettront de renforcer le rôle que joue le FMI en concourant à la stabilité financière mondiale et à la coopération monétaire internationale et en servant avec efficacité l'ensemble des pays membres au moment critique que nous vivons actuellement. M. Laksaci a évoqué les économies émergentes et en développement qui sont restées résilientes jusqu'à présent et continuent à tirer l'économie mondiale et à jouer un rôle stabilisateur. Cependant, les risques de dégradation, liés à une crise financière plus profonde et durable et à un ralentissement accentué de la croissance dans les pays avancés, ainsi que les effets de contagion, se sont accrus. En même temps, les pressions inflationnistes sont devenues plus évidentes dans plusieurs parties du monde. Faire face à ces risques requiert des actions décisives de la part des pays avancés pour contrer la crise financière en cours et revigorer la croissance. En particulier, des interventions continues et coordonnées pour desserrer la contraction de liquidités, une meilleure transparence et des règlementations et supervision financières renforcées sont cruciales pour rétablir la confiance et éviter le risque d'un effondrement global du crédit. Le gouverneur de la Banque d'Algerie ajoute, " Nous notons avec une préoccupation croissante les récentes augmentations importantes des prix des produits alimentaires et énergétiques, les défis que cela pose aux décideurs et l'impact considérable sur les populations dans les pays à moyens ou faibles revenus. Nous invitons le FMI à fournir des conseils appropriés pour aider ces pays membres à faire face à cette hausse des prix sans que cela nuise à leur stabilité politique et sociale. Si besoin est, une flexibilité dans la mise en œuvre des programmes et/ou un accès plus important aux ressources du FMI devraient être pris en considération. Nous restons dans l'attente d'une revue de la Facilité pour Chocs Exogènes. " Les propositions de réformes des quotes-parts et voix, telles que récemment approuvées par le Conseil d'administration et soumises au vote des gouverneurs du FMI, comprennent des éléments positifs qui, pris ensemble, constituent un important premier pas vers l'objectif de renforcement de la légitimité et de l'efficacité du FMI. A cet égard, nous accueillons favorablement la proposition de tripler les droits de vote de base, bien que cela soit loin de corriger l'érosion passée de leur importance relative dans le total des droits de vote. Nous accueillons tout aussi favorablement l'utilisation du PIB-PPP (Produit Intérieur Brut calculé sur la base de la Parité du Pouvoir d'Achat) dans la nouvelle formule, bien que nous estimions qu'un poids plus élevé du PIB-PPP dans la combinaison retenue pour le calcul du PIB reflèterait mieux les réalités économiques et améliorerait la formule. L'augmentation des parts de vote des pays les plus dynamiques, y compris celles de plusieurs pays émergents, ainsi que celles des pays à faibles revenus et autres pays en développement, et qui résultent de ces propositions de réformes des quotes-parts et voix, vont dans le sens des recommandations de la Résolution de Singapour. Il en est de même pour la proposition d'attribution à chacun des deux bureaux représentant l'Afrique Subsaharienne d'un poste additionnel d'administrateur-suppléant. M. Lakcasi a conclu sa contribution en déclarant " Nous continuons à avoir de fortes réserves en ce qui concerne les remboursements au titre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) au Compte des Ressources Générales (CRG). Compte tenu de son importance pour les pays en développement, nous avons également des réserves en ce qui concerne la réduction envisagée de l'assistance technique du FMI et l'imposition de frais en la matière. En effet, ce serait donner un signal erroné que les pays à faibles revenus, en particulier, soient amenés à supporter le poids du redressement des finances du FMI. "