C'est ce dimanche qu'aura lieu à Berlin, la Conférence internationale sur la Libye sous l'égide de l'ONU pour soutenir "les efforts de réconciliation à l'intérieur de la Libye", pays en proie à un conflit depuis 2011 et ce, en présence de plusieurs pays dont l'Algérie, représentée par le président de la république, Abdelmadjid Tebboune et le ministre des affaires étrangères Sabri Boukadoum. Cette rencontre, qui se déroulera à la chancellerie allemande, verra la participation de plusieurs pays dont l'Algérie, la Russie, la Turquie, les Etats-Unis, la Chine ou encore l'Italie et la France. Le département d'Etat américain a indiqué que le secrétaire d'Etat Mike Pompeo assisterait à la conférence de Berlin. M. Pompeo devrait exhorter les forces étrangères à se retirer de Libye et réclamer une reprise du processus de paix sous l'égide de l'ONU, a déclaré jeudi un responsable américain. "L'impératif est la poursuite du cessez-le-feu", a précisé ce responsable sous couvert de l'anonymat. M. Al Serraj a confirmé jeudi, via son service de presse à Tripoli, qu'il participerait à la conférence internationale qui se tient aujourd'hui à Berlin pour lancer un processus de paix en Libye. Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est de la Libye, s'est pour sa part dit prêt en principe à participer à cette conférence. Le maréchal a reçu à Benghazi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. Khalifa Haftar "a promis de respecter le cessez-le-feu" et a "clairement indiqué vouloir contribuer au succès de la conférence de Berlin et être prêt sur le principe à y participer", a déclaré après l'entretien le ministre allemand sur Twitter. A rappeler au passage que les forces du maréchal Haftar ont lancé en avril 2019 une offensive pour tenter de s'emparer de Tripoli. Plus de 280 civils ont été tués depuis, de même que plus de 2.000 combattants, selon l'ONU. Quelque 146.000 Libyens ont dû fuir les combats. Une cessation des hostilités, globalement respectée, est en vigueur depuis dimanche dernier. C'est ainsi que la Réunion de Berlin s'inscrit dans le cadre du processus engagé par l'ONU pour parvenir à une "Libye souveraine" et pour soutenir "les efforts de réconciliation à l'intérieur de la Libye" même, a indiqué le gouvernement allemand dans un communiqué. Elle aura notamment pour objectif d'aider la Libye à "régler ses problèmes sans influences étrangères" et à "réduire les interventions extérieures", selon une source proche des discussions. L'objectif principal de cette conférence internationale vise à consolider la trêve et empêcher des ingérences étrangères en Libye, notamment par un soutien militaire aux parties en conflit. Mais signe des difficultés, le maréchal Khalifa Haftar avait quitté dimanche dernier Moscou sans signer un accord de cessez-le-feu, à l'inverse de Fayez al Serraj. Les sept heures de négociations se sont déroulées à travers des intermédiaires russes et turcs, les deux hommes refusant de communiquer directement. En tous les cas, cette conférence de Berlin intervient alors qu'un cessez-le-feu est déjà en vigueur en Libye depuis dimanche dernier. Des progrès ont été enregistrés dans les pourparlers à Moscou destinés à signer un projet de document relatif au cessez-le-feu déjà en vigueur en Libye, dans lequel l'Algérie a joué un rôle central. "Un certain progrès a été obtenu", s'est félicité le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à l'issue de négociations. Le projet d'accord appelle les deux parties à arrêter les hostilités et à la formation d'un comité militaire pour établir un lien de communication entre les deux belligérants. Le texte appelle aussi à des mesures réciproques des deux parties pour assurer la stabilité dans Tripoli et les autres villes libyennes.
La très discrète diplomatie algérienne fidèle à sa doctrine La présence de l'Algérie dans cette conférence de Berlin, à l'invitation de la Chancelière allemande Angela Merkel au président de la République, Abdelmadjid Tebboune est d'importance capitale au vu de la puissance des cartes que possède notre pays dans le processus de règlement définitif de ce conflit par le billet " politique " au détriment du " militaire " qui a bien montré ses limites et ses répercussions négatives. Il est bien connu depuis que les bruits de bottes ont commencé à se faire entendre dans ce pays voisin, l'Algérie ne cesse d'intensifier les efforts et de renforcer la coordination et la concertation concernant la situation en Libye. Aujourd'hui, il s'agit aussi de pérenniser le cessez-le-feu en vigueur en vue de faciliter "les voies de reprise du dialogue entre les parties en conflit et de relancer le processus de paix, loin de toute ingérence militaire étrangère ", précise-t-on. Plusieurs pays, y compris ceux qui sont impliqués sur le terrain, déclarent rejeter l'option militaire comme voie pour la résolution de ce conflit. Cette approche que l'Algérie avait défendue sans cesse depuis l'irruption de la crise libyenne, constitue la doctrine de la diplomatie algérienne, y compris au niveau régional et international ; dans ce registre, les deux présidents ont insisté sur " l'inefficacité des solutions militaires aussi longtemps que durera la crise, l'attachement à la solution politique comme unique voie pour le règlement de la crise est le choix idoine en coordonnant les positions des deux pays au plan international. L'Algérie sera présente donc, en la personne du chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune et du MAE Sabri Boukadoum qui aura sans doute apporté de nouveaux éléments au lendemain de son voyage en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis pour défendre la thèse onusienne, soutenue par l'Union africaine, de dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes au conflit dans le pays frère et voisin. Il va de soi que cette conférence est la dernière carte que va jouer le représentant du secrétaire général de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, nommé en 2017 pour appliquer une feuille de route validée par le Conseil de sécurité et dont l'objet concernait principalement la convocation d'élections législatives et d'une présidentielle, courant février 2019, c'est à dire un mois à peine avant le déclenchement de l'offensive du maréchal Haftar contre Tripoli et le GNA de Fayez al Serraj reconnu par la communauté internationale. Une carte d'autant plus vitale qu'elle intervient dans une réunion caractérisée par l'urgence et le scepticisme ambiant, certaines puissances affirmant soutenir la démarche de paix et de garantie de la souveraineté libyenne mais encourageant, en même temps, les velléités et les ambitions de leadership du maréchal Haftar.
Le Président Tebboune se rend à Berlin pour prendre part à la conférence internationale sur la Libye
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a quitté hier après-midi Alger à destination de Berlin (Allemagne) pour prendre part à la conférence internationale sur la Libye qui se tiendra aujourd'hui. M.Tebboune a été salué à son départ à l'aéroport international Houari-Boumediene par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad et le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire par intérim, le général-major, Saïd Chanegriha. Le président de la République est accompagné, à cette conférence, par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum. La conférence, placée sous l'égide des Nations Unies, vise à soutenir les efforts de réconciliation à l'intérieur de la Libye, pays en proie à un conflit depuis 2011. Le président de la République avait reçu lundi dernier un appel téléphonique de la chancelière allemande Angela Merkel qui l'a invité à prendre part à cette conférence qui verra la participation de plusieurs pays dont l'Algérie, la Russie, la Turquie, les Etats-Unis, la Chine, l'Italie et la France, les Emirats Arabes unis ainsi que le secrétaire général des Nations Unies et celui de la Ligue arabe.