Les statistiques sont désormais abondantes aux échelons national, régional et mondial, jouant un rôle de plus en plus grand dans nos sociétés et nos administrations publiques servant couramment à informer les débats publics, la formulation des politiques et la prise de décisions commerciales, posant le problème de leur qualité, de la compilation et de leur sélection. Or en Algérie ce système de recueil d'informations doit être repensé. L'idéal à venir serait un grand ministère de l'économie avec une direction de planification stratégique et que l'ONS ne dépende plus de l'exécutif à l'instar de l'INSEE en France mais qu'il soit un organe indépendant avec un département d'analyse. Cela doit rentrer dans une autre organisation institutionnelle allant vers le regroupement de ministères pour plus d'efficacité et plus de rigueur budgétaire, une régionalisation économique, sous réserve d'objectifs précis, plusieurs ministères et institutions locales se télescopant rendant l'information opaque pour des raisons de stratégies individualisées. Car existe un théorème dit des 20/80% en management stratégique : 80% d'actions mal ciblées que l'on voile par de l'activisme ministériel ont un impact de 20% sur la société ; 20% d'actions bien ciblées ont un impact de 80% et devant tenir compte du facteur temps combinant les paramètres et les variables pour atteindre l'optimum global. Ce qui est paramètre à court terme peut devenir variable à moyen terme, et ce qui est secteur stratégique aujourd'hui peut ne pas le devenir demain. Certes, l'ONS n'a pas vocation à évaluer les politiques publiques en cours et que toute latitude est offerte aux autres d'interpréter les chiffres en reconnaissant qu'il serait souhaitable d'une meilleure coordination interinstitutionnelle, entre les diverses et abondantes sources administratives et l'office, appelant à davantage de "cohérence et d'intégration ".