Dans une allocution prononcée à l'ouverture du sommet de l'Union africaine, hier, à Addis Abbeba, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que " la nouvelle Algérie en édification demeurera fidèle à ses principes et engagements et jouera, dorénavant, pleinement son rôle en Afrique et dans le monde ".
Exprimant l'engagement de l'Algérie à contribuer "plus efficacement" au développement du continent africain, le Président Tebboune souligne que " Notre expérience réussie conforte notre conviction que le règlement des crises dans notre continent passe par la solution pacifique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale loin de toute immixtion étrangère", a-t-il dit, après avoir rappelé la tragique décennie vécue par l'Algérie dans les années 90. "Tout comme durant sa Guerre de Libération nationale, l'Algérie a hautement apprécié, dans ces moments difficiles, la solidarité des pays africains frères et c'est pourquoi elle n'a jamais failli à ses engagements à l'égard de l'Afrique, même dans les périodes les plus dures de son histoire", a-t-il ajouté. Dans le même contexte, le chef de l'état déclare que " l'Algérie a ouvert une nouvelle page vers le renforcement de la démocratie ", a-t-il indiqué dans son discours à la 33ème session ordinaire de l'Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement. " L'Algérie s'attèlera, toujours et inlassablement, au soutien des efforts visant l'instauration de la paix et de la sécurité en Afrique et continuera à "appuyer les initiatives tendant à résoudre les conflits, défendre les causes justes des peuples militant et combattant pour le recouvrement de leurs droits fondamentaux et l'exercice de leur droit à l'autodétermination, principalement la cause palestinienne", a encore affirmé le chef de l'Etat. Le président Tebboune a souligné que "grâce à l'énergie salvatrice de son peuple et de sa jeunesse", l'Algérie est engagée dans "une nouvelle ère pour la consolidation de sa démocratie et la réunion des conditions adéquates à son essor. " Il a évoqué dans ce sens les perspectives qui s'ouvrent à l'Algérie, "résolument décidée à changer son système de gouvernance et à construire un Etat garantissant la justice sociale et la suprématie de la loi" et qui s'apprête, après l'élection présidentielle du 12 décembre dernier, à aller de l'avant dans le processus de réformes politiques, économiques et sociales. Il s'agit, a expliqué le président de la République, de "réaliser le changement escompté et construire une nouvelle Algérie forte, sereine et prospère, basée sur une gouvernance de transparence, la moralisation de la vie politique et la consolidation des libertés individuelles".
Du règlement des conflits en Libye et au Sahara Occidental Intervenant à l'ouverture du sommet, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, a évoqué longuement les défis sécuritaires, économiques et climatiques auxquels fait face le continent. Moussa Faki est revenu, dans son discours, sur la question du Sahara occidental occupé, réaffirmant sa détermination à œuvrer pour un règlement à ce conflit vieux de plus de 40 ans. Aux défis globaux, "je voudrais ajouter deux questions spécifiques qui élargissent nos responsabilités à de nouvelles ardentes obligations, il s'agit de la question du Sahara occidental et celle du sort de la Libye", a déclaré Moussa Faki à l'ouverture de ce sommet. "Le Conflit du Sahara occidental reste le plus ancien conflit non résolu sur le continent et demeure une préoccupation tant pour le fonctionnement de notre organisation que pour les populations", a-t-il ajouté. S'agissant de la Libye, le président de la Commission de l'UA a indiqué que l'Afrique avait constamment rappelé de la voix "la plus audible son rejet de la solution militaire à la crise qui secoue ce pays". Moussa Faki a en outre réitéré "la préférence (de l'Union africaine) pour un processus politique authentiquement inclusif, articulé sur une véritable appropriation par les Libyens de leur destin national dans le cadre de leur organisation continentale". Il a surtout salué la décision du Comité de haut niveau de l'UA sur la Libye pour le lancement rapide d'une initiative de paix et de réconciliation en Libye, en harmonie avec les décisions de la Conférence internationale de Berlin et conformément aux principe de la solution des problèmes africains par les Africains "loin des ingérences étrangères et des agendas rivaux et périlleux pour l'Afrique". Lors de cette cérémonie d'ouverture, l'Afrique du Sud a pris la présidence de l'Organisation panafricaine. Le président égyptien, Abdel El Fattah al Sissi, a cédé son siège de président en exercice de l'Union africaine à son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa. Et justement, lors de son discours devant la tribune de l'UA, M. Ramaphosa a réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et la justesse de la lutte du peuple palestinien pour l'établissement de son Etat indépendant. Le président de la République devra prononcer un discours durant cette cérémonie d'ouverture. Et ce sera donc son premier discours à la tribune de l'UA.
Intenses activités du président Tebboune Arrivé samedi soir à Addis Abbeba, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a eu, en marge de cette session, des entretiens avec nombre de ses homologues africains et de responsables internationaux de haut niveau invités au sommet. Ainsi, le Président de la République s'est entretenu samedi soir sur place à Addis-Abeba avec le président égyptien et président en exercice de l'Union africaine (UA), M. Abdel Fattah al-Sissi. Les entretiens ont porté notamment sur des questions régionales et internationales d'intérêt commun. Par la suite, le président Tebboune a reçu durant cette même soirée de samedi, le Premier ministre palestinien, Mohamed Shtayyeh. Le Président Tebboune a renouvelé, à cette occasion, l'appui de l'Algérie à la cause palestinienne ajoutant qu'elle sera toujours aux côtés des Palestiniens. Le Premier ministre palestinien a indiqué, de son côté, que le peuple algérien s'était toujours investi en faveur du peuple palestinien, ajoutant qu'il avait fait part, au Président Tebboune, de la position palestinienne concernant de ce qui est appelé "Deal du siècle" ainsi que de la souffrance du peuple palestinien à Al Qods, à Ghaza et dans le reste des territoires palestiniens. M. Shtayyeh a transmis, par ailleurs, les salutations du Président palestinien, Mahmoud Abbas, au Président Tebboune, relevant les efforts déployés pour réaliser la réconciliation inter-palestinienne et la tenue des élections. Ont assisté à l'audience côté palestinien, le ministre des Affaires étrangères, Ryad Al Maliki ainsi que le ministre du travail, Abou Jaych et côté algérien, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum. Hier et juste avant d'assister à la réunion à huis clos des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) précédant la tenue des travaux de la 33ème session ordinaire de l'Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune s'est entretenu avec son homologue sud-africain. Les entretiens entre les deux présidents ont porté sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun.