Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a indiqué hier à Alger que le gouvernement examinait de nouvelles mesures juridiques en faveur du renforcement de la gestion décentralisée des collectivités locales, le mode de gestion actuel ayant "montré ses limites". "Nous examinons actuellement les changements que nous envisageons pour renforcer la gestion décentralisée des collectivités locales en dotant les communes de nouveaux moyens financiers à partir de la fiscalité ou autre afin qu'elles puissent prendre en charge les préoccupations et les problèmes des citoyens", a affirmé le Président Tebboune dans son allocution à l'ouverture de la rencontre Gouvernement-walis, estimant que le mode de gestion actuel avait "montré ses limites". Certains textes relatifs à la gestion sont "dépassés" car "remontant à plus de 50 ans", a relevé le président de la République. Selon lui, la situation ayant changé, des textes juridiques qui n'ont pas permis de gérer une Algérie de 17 ou 20 millions d'habitants ne sauraient permettre de le faire avec la population actuelle, d'où la nécessité, a-t-il dit, d'un "examen approfondi du nouveau mode de gestion décentralisée avec la participation de tous". Une démarche qui vise avant tout à "servir les intérêts des citoyens", a souligné le Président Tebboune, excluant la reproduction des modèles d'autres Etats car, a-t-il soutenu, "nous sommes des Algériens et nous le resterons". Abordant les plans de développement des communes, le président de la République a affirmé que le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire avait alloué en décembre dernier dans le cadre de la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales un montant de 80 milliards de dinars en deux tranches, ajoutant que les communes bénéficieront en avril et mai prochains d'un montant supplémentaire de 100 milliards de dinars. Au 21e siècle, la situation prévalant dans certaines régions du pays est "inacceptable d'autant que nous disposons de tous les moyens nécessaires pour y remédier", a indiqué M. Tebboune, appelant les responsables locaux à prendre en charge les catégories vulnérables et à en faire une priorité. Le président de la République a souligné "l'importance" d'une distribution "juste et équitable" des richesses en faveur de tous les citoyens, et la mobilisation de tous les efforts pour le changement et l'amélioration de la situation dans les régions enclavées et les zones rurales. La nouvelle loi relative à l'organisation territoriale du pays, promulguée récemment, a érigé "les dix circonscriptions administratives créées dans le Sud algérien, et réparties sur huit wilayas, en wilayas dotées de pleines prérogatives, quatre ans après leur création, et ce, au regard de la maturité de leur cadre institutionnel et opérationnel qui leur permet d'accomplir pleinement leurs missions, en toute autonomie". Il s'agit des wilayas de Timimoun, Bordj Badji-Mokhtar, Ouled Djellal, Béni Abbès, Aïn Salah, In Guezzam, Touggourt, Djanet, El Meghaier et El Menia. Ce découpage vise "à renforcer la décentralisation, à assurer une répartition équilibrée du territoire, à améliorer son attractivité de manière à répondre aux exigences du développement socio-économique au profit des citoyens, notamment dans les régions frontalières, et à rapprocher les services publics de ces régions". Il vise également "à faire des wilayas du Sud, qui passeront de 9 wilayas actuellement à 19 wilayas, un catalyseur du développement national, capable de prendre en charge les citoyens et de créer la dynamique économique escomptée qui érigera cette région en pôle régional par excellence".
Les autorités locales déterminées à concrétiser les engagements du Président Tebboune Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du Territoire, Kamel Beldjoud a affirmé dimanche à Alger la pleine détermination des autorités centrales et locales à concrétiser les engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune vis-à-vis du peuple algérien. Intervenant à l'ouverture des travaux de la rencontre gouvernement-walis, M. Beldjoud a déclaré à l'adresse du président de la République "Nous vous réitérons notre pleine détermination et notre profonde conviction, en tant qu'autorités centrales et locales, à concrétiser vos engagements vis-à-vis du peuple algérien, à travers un programme visant à booster le développement dans les quatre coins du pays, réaliser l'équilibre régional, mettre en lumière les zones d'ombre, assurer la sécurité, la sûreté, la tranquillité et la stabilité à travers l'ensemble du territoire national et garantir le bien-être et la dignité à tous les Algériens, sans exclusive". A ce titre, il a précisé que ce programme "a été traduit par un Plan d'action du gouvernement(présenté actuellement devant le Parlement) s'inscrivant dans une stratégie bien définie mettant la prise en charge des citoyens au cœur des intérêts des pouvoirs publics". M. Beldjoud a par ailleurs exprimé au Président Tebboune sa vive reconnaissance pour son haut patronage de cette rencontre, le remerciant d'avoir assisté et supervisé personnellement la rencontre Gouvernement-walis qui, a-t-il dit, servira "d'un espace dont l'axe principal n'est autre que le citoyen, en vue de soulever ses préoccupations, de proposer une vision et de chercher des solutions nécessaires et rapides au niveau local et national". Le ministre a d'autre part rappelé les thèmes sur lesquels se pencheront les participants pendant deux jours, dans le cadre de six ateliers interactifs relatifs à "l'amélioration continue du cadre de vie citoyen", "la gestion rationnelle du foncier économique", "la mise en place d'une gouvernance urbaine axée sur la gestion moderne des nouvelles villes", "la gestion de la problématique routière", "le désenclavement des zones frontalières", et "la digitalisation des services publics locaux, le développement durable, la décentralisation, et l'intercommunalité". Il a également affirmé que ces ateliers devraient déboucher sur une série de recommandations précises, opérationnelles et efficaces, à même de traduire la vision des pouvoirs publics en actions concrètes de développement dans tous les secteurs, faisant état de la mise en place d'un dispositif de suivi permanent pour évaluer leur mise en œuvre et pallier les différentes difficultés auxquelles peut se heurter la mise en oeuvre de ces recommandations.