Un livre qui traite des transformations récentes dans les cinq pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et le conflit du Sahara occidental, a été édité récemment aux USA. Ce livre est écrit par dix-huit chercheurs maghrébins, européens et américains. L'équipe d'experts internationaux, qui a participé à l'écriture de ce livre, est dirigée par l'Algérien Yahia H. Zoubir (Institut Euromed, Ecole de management de Marseille) et l'Espagnol Haizam Amirah-Fernandez (Institut royal pour les études stratégiques internationales, Madrid). Ces experts sont présentés dans la préface de l'ouvrage intitulé “Afrique du Nord : politiques, région et limites des transformations”. L'Afrique du Nord, dans cette anthologie, est considérée dans sa conception géopolitique anglo-saxonne, qui exclut l'Egypte. «Les obstructions à l'unification (du Maghreb) ont miné la capacité des pays de la région à négocier en tant que bloc, provoquant une isolation économique et une marginalisation politique, accentuée par les effets de la mondialisation», écrit Miguel Hernando de Larramendi. L'UMA (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie), née en 1989, est au point mort à cause, principalement, du conflit du Sahara occidental, estime le professeur espagnol, qui enseigne l'histoire arabe contemporaine à l'université de Tolède. L'auteur prévoit dans son analyse que le renforcement de l'intégration régionale apportera des “retombées substantielles” : augmentation de la croissance économique, baisse du chômage et une capacité plus grande à négocier avec l'Union européenne. «Mais ceci demeure incertain tant que le conflit du Sahara occidental demeure non-résolu», analyse-t-il. “Plus de seize ans ont passé depuis que le Maroc et le Front Polisario ont signé un accord de cessez-le-feu, mais le référendum d'autodétermination au Sahara occidental n'a toujours pas vu le jour et la situation est dans une impasse», constate-t-il. Dans un autre chapitre intitulé “Politique de réformes en Algérie”, Ahmed Aghrout, chercheur à l'Université de Salford au Royaume-Uni, conclut que «l'Algérie est en train d'émerger de la situation chaotique dans laquelle elle se trouvait durant la dernière décennie». «Actuellement, il y a une nouvelle stabilité dans le pays et un soulagement considérable au sein de la société (parce que) la sécurité est, dans l'essentiel, restaurée», relève-t-il. M. Aghrout estime cependant qu'aussi importants soient les progrès réalisés pour assurer une transition politique en douceur après la décennie de violence, des “défis majeures” demeurent, notamment la poursuite de la réforme des institutions de l'Etat et du secteur économique, notamment bancaire. L'universitaire estime impératif que le programme actuel d'investissements publics réussisse à extraire le pays d'une dépendance quasi-totale envers l'exportation des hydrocarbures.