Le 17 février 1989, les dirigeants de la Tunisie, de la Libye, de l'Algérie, du Maroc et de la Mauritanie signaient à Marrakech le traité constitutif de l'UMA. Objectif : construire une vision politique et un espace économique communs. Aujourd'hui, 20 ans sont passés sans qu'une réelle coopération ne soit concrétisée. L'objectif de bâtir une coopération économique forte entre les pays qui la composent reste hors d'atteinte. Des divergences politiques se dressent devant la réalisation de cette aspiration commune. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, avait affirmé, dans une récente déclaration que la construction du Maghreb a très peu avancé sur le plan politique et qu'il y a des questions qui font que l'Union du Maghreb arabe (UMA) ne pouvait se concevoir en dehors du règlement du conflit du Sahara occidental, tout en rappelant que l'Algérie a une position qui n'a pas changé depuis 1965 sur cette question. Selon le ministre, la question du Sahara occidental est fondamentale dans la construction maghrébine, avant de préciser qu'il y a des clarifications et des questions à régler. D'autre part, selon lui, le deuxième handicap dans cette construction est que les pays de la région ont souvent orienté leurs politiques économiques chacun de son côté. Par ailleurs, il a relevé que l'Algérie a toujours travaillé à la construction maghrébine comme étant un choix sur lequel tout le monde est d'accord et qui se fait par étapes. Dans un monde caractérisé par la globalisation et les regroupements régionaux, les pays du Maghreb ont tenté de se rapprocher dans le cadre de la dite union sans que ces tentatives n'aboutissent à de réels résultats. D'ailleurs, il suffit de savoir que les échanges entre les pays de l'UMA n'ont enregistré, entre 1996 et 2000, que 332 millions de dollars en moyenne annuelle. Le volume des échanges économiques et commerciaux intermaghrébins ne dépasse pas les 2% des échanges extérieurs des cinq pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie), évalués à quelque 137,1 milliards de dollars, dans un ensemble régional de près de 100 millions d'habitants, contre 66% avec l'Union européenne, 13% avec le reste des pays industrialisés et 19% avec d'autres pays. Dans un communiqué rendu public à l'occasion du 20e anniversaire de la création de l'UMA, le secrétariat général de l'Union du Maghreb arabe (UMA, a appelé à montrer davantage d'attachement à l'édification maghrébine en tant que "projet civilisationnel" et "acquis historique". Il est estimé dans ce communiqué que la réalité maghrébine doit inciter l'ensemble des acteurs à s'attacher à ce projet en s'inspirant de l'esprit de fraternité, de solidarité et de la vision optimiste ayant marqué le sommet fondateur de Marrakech. En outre, il considère que l'Union reste un important acquis géostratégique ayant rendu possible un certain niveau de solidarité et de coordination au sein de certains forums régionaux et internationaux, tout en disposant d'un riche capital juridique et de structures diversifiées et opérationnelles dans plusieurs domaines de développement. Enfin, il a été souligné que les programmes maghrébins de développement des infrastructures ont enregistré des avancées palpables, essentiellement en matière d'aménagement de plusieurs tronçons de l'autoroute maghrébine, de téléphonie à travers le cable "Ibn Khaldoun" de fibres optiques et de renforcement de la coopération dans le secteur des transports, faisant état de progrès pour la mise en place d'une zone maghrébine de libre-échange et d'un marché commun. N. C.