Oubi Bouchraya, membre du Secrétariat national du Front Polisario, chargé de l'Europe et l'Union européenne (UE), a rappelé jeudi que le Maroc n'est qu'une "puissance militaire occupante" du Sahara occidental. "Le Maroc n'a autre statut qu'une puissance militaire occupante du territoire longtemps affirmé par l'Assemblée générale ainsi que le Conseil de sécurité de l'ONU et réaffirmé récemment par les arrêts de la Cour de justice de l'UE en 2016 et 2018", a précisé Oubi Bouchraya. Il réagissait à des propos du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, selon lesquels "l'accès et les conditions d'entrée dans un territoire non autonome tel que le Sahara occidental sont déterminés par 'les autorités administrantes du territoire'". "Le Maroc ne peut même pas prétendre au statut d'une puissance administrante de facto, prétention contredite par l'avocat de la Cour de Justice européenne en janvier 2018, rappelant qu'une telle notion n'existe pas dans le droit international", a soutenu le représentant du Front Polisario. Dans une déclaration de presse, Oubi Bouchraya explique, que tout en rappelant, le soutien de l'UE aux efforts de l'ONU pour le règlement de la question du Sahara occidental, M. Borrell a terminé sa réponse à une question parlementaire et au nom de la Commission Européenne datée du 18 Février 2020, par "un nouveau dérapage en affirmant que l'accès et les conditions d'entrée dans un territoire non autonome tel que le Sahara occidental sont déterminées par 'les autorités administrantes du territoire'". "Ce paragraphe contient deux affirmations "erronées, contraires au droit international et européen et trahit les obligations de l'UE en matière des droits de l'homme", a regretté Oubi Bouchraya, ajoutant que "le Maroc occupe le Sahara occidental et son statut est celui d'une puissance d'occupation, devant respecter la IVème Convention de Genève". Oubi Bouchraya a, en outre indiqué, qu'"avec ces déclarations, M. Borrell encourage de fait l'expulsion des citoyens, élus et journalistes européens, dont de nombreux Européens et Espagnols, chassés régulièrement du Sahara occidental par les autorités marocaines au nom de possibles contacts avec des Sahraouis qui osent exprimer publiquement leur volonté de s'autodéterminer. Droit reconnu par l'ONU depuis plus de 60 ans et toujours interdit d'expression publique sous occupation marocaine". M. Borrell, ajouté le responsable sahraoui, "contredit les décisions prises par l'Union européenne avec les accords d'extension" de 2019, contestés par le Front Polisario devant le Tribunal de l'Union européenne. "En effet si l'Union européenne a décidé de ce procédé 'd'extension', c'est justement parce que le Maroc n'a aucun statut, et surtout pas celui de puissance administrante, lui permettait d'exploiter les ressources du territoire du Sahara occidental", a-t-il soutenu. "La volonté européenne partout affirmée d'œuvrer en faveur de la paix et suivant les règles du droit international, devrait plutôt inviter son Haut Représentant à modérer ses choquantes amitiés marocaines et l'engager à formuler pour l'UE une position équilibrée qui lui donne les moyens de peser pour le règlement politique du conflit du Sahara occidental conforme aux résolutions de l'ONU et en suivant l'esprit des différents arrêts et recommandations de la CJUE en ce domaine", a conclu Oubi Bouchraya.