L'enjeu du redressement du pays a désormais comme fonction majeure la satisfaction des aspirations populaires indispensables et incontournables dans un espace politique aéré pour être concrétisées, c'est-à-dire une vie décente sur le plan social et économique et la perspective toujours présente de la naissance d'une Algérie nouvelle aux horizons divers, ce qui est qualifié de nouvelle République, et un nouveau modèle de croissance cible surtout au niveau socio-économique orienté vers un développement autocentré. Ce changement de base, est bien affirmé dans le Plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune s'inscrit dans une conjoncture particulière, qui nécessite la mobilisation de tous pour faire face aux grands défis que le pays doit relever, à leur tête l'instauration d'une nouvelle République répondant aux aspirations légitimes du peuple et dont les fondements seront basés sur l'enracinement des principes démocratiques et la protection des droits et libertés, dans le respect de la loi et où chacun jouira, sur un pied d'égalité et sans aucune discrimination , de la sécurité, de la liberté, de la dignité et de l'égalité des chances ; droits qui devront aller de pair avec les obligations que commande la citoyenneté, a affirmé le Premier ministre, Abdelaziz Djerad lors de la présentation du Plan d'action du gouvernement devant le Parlement. Le Premier ministre n'a pas hésité devant les députés et les sénateurs à mettre en accusation l'ancien régime. Un système sénile, angoissé à perdre ses privilèges, perdant sa viabilité à gérer convenablement le pays. Preuve, l'Algérie a connu au cours d'un quart de siècle une gestion catastrophique de l'Etat. M. Abdelaziz Djerad a fait savoir en ce sens que la dette interne du pays était passée de 26 % en 2017, à 45 % en 2O19, dans un contexte où le déficit commercial s'élève à 10 milliards de dollars. " L'Algérie a connu au cours de ces dernières années une gestion catastrophique de l'Etat ainsi que des pratiques autoritaires ayant mené au pillage et à la dilapidation des richesses du pays et à la destruction systématique de ses institutions et de son économie dans le but d'accaparer ses biens ", a fait savoir M. Djerad. Pour qui " ces pratiques ont entraîné la marginalisation des compétences nationales, sincères et honnêtes, déstabilisant ainsi les fondements même de l'Etat et menaçant l'unité du peuple ". Cette politique gouvernementale adoptée par les deux chambres parlementaires et davantage acceptée par le citoyen tant elle se fait dans son intérêt exclusif s'ingénie à comptabiliser un nouveau mode de gouvernance empreint de rigueur et de transparence bien différent du passé où le mode gouvernance des institutions publiques adopté pendant une vingtaine d'années a montré ses limites pour assurer aux citoyens les progrès sociaux, économiques et politiques, à la hauteur des besoins et des aspirations de la société algérienne. Il s'agit donc d'une nouvelle forme de gouvernance dans une logique nouvelle normative de régulation de la situation. Dans ce contexte, le Plan d'action du gouvernement qui tire son essence du programme présidentiel représente une pièce maîtresse de ce processus de redressement du pays et pour véhiculer les préoccupations et aspirations du peuple pour un meilleur lendemain, pour un autre ordre national permettant de moraliser et rendre plus progressiste la société algérienne et ainsi la cristallisation des engagements du chef de l'Etat visant à réguler l'architecture de la Nouvelle Algérie à l'abri de tous les imprévus, notamment de la mondialisation sur un temps continu. La crédibilité de cette nouvelle stratégie repose sur la faculté de courber les obstacles au développement. Une crédibilité qui fonde l'essentiel de son action à rénover le système et à l'échéance urgente de changements structurels et fondamentaux. Pour l'instant, le gouvernement est en phase de l'élaboration d'un programme urgent reposant sur trois ateliers urgents de développement visant à réduire les écarts et les inégalités en matière de développement entre les régions du pays, en lui consacrant une enveloppe financière de l'ordre de 1OO milliards de dinars, en vue de désenclaver les régions montagneuses et éloignées et généraliser le raccordement aux réseaux routiers, de gaz, de l'électricité et de l'AEP . Comme il est question également de l'accès aux services de santé et d'enseignement, du transport scolaire, et de l'amélioration de la gestion des cantines scolaires et de la diversification des capacités économiques des zones enclavées. Dans cette perspective, le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad a préconisé de concourir à la réussite de ces trois grands ateliers dont le premier est relatif à la décentralisation de l'administration de manière à faciliter la prise de décisions aux responsables locaux et à l'application des programmes de développement en synergie et en complémentarité avec les programmes sectoriels. Le second concerne l'accélération de la levée des obstacles et entraves à l'investissement, notamment à travers l'assainissement et la garantie du foncier et son octroi aux véritables bénéficiaires, alors que le troisième atelier porte sur la révision des textes de loi en vue de faciliter les mesures et de réduire les délais de traitement des dossiers d'investissement. Le troisième atelier met l'accent sur l'importance de la coordination et de l'échange d'informations entre les administrations, grâce à la digitalisation et aux solutions informatiques, pour éviter aux investisseurs qu'une administration publique leur exige des documents et des informations déjà disponibles chez une autre administration. Mais face à ces urgents besoins économiques et sociaux, les experts économiques estiment que la situation financière et économique de l'Algérie est jugée " fragile". C'est de l'aveu même du Premier ministre, Abdelaziz Djerad qui reconnaît que le pays reste largement tributaire des explorations des hydrocarbures et des fluctuations de leur prix. "L'aggravation du déficit budgétaire en 2019, la baisse de la balance commerciale à 1O milliards de dollars fin 2019, le recul des réserves de change de plus de 17 milliards de dollars et la hausse de la dette publique intérieure à 45 % du PIB contre 26 % en 2017 ".M. Djerad a également indiqué que cette situation avait été complexifiée par " l'incidence financière importante résultat des décisions et engagements pris en 2019 qui s'élève à 1.000 milliards de dinars, en l'absence de financement nécessaire à leur couverture ". Pour combler ces déficits, le Premier ministre a fait savoir qu'il avait proposé au président de la République la préparation d'une Loi de finances complémentaire à celle élaborée par l'ancien gouvernement " qui verra entre autres la suppression des disparités fiscales touchant les travailleurs du Sud et les professions libérales et qui avaient pour objectif de créer la zizanie ".Pour M. Djerad : " Nous ne pouvons rester les bras croisés face à la situation critique que vivent beaucoup de nos citoyens, nous devons assumer nos responsabilités, d'autant que les potentialités que recèle le pays permettent de garantir une vie décente à tous les citoyens ".