Le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki a affirmé jeudi à Alger que les réserves hydriques actuelles étaient "suffisantes" pour satisfaire les besoins nationaux en 2020. Dans une déclaration à la presse en marge d'une rencontre d'information sur la promotion de la production nationale des équipements hydriques, M. Berraki a précisé que "les réserves hydriques actuelles sont suffisantes pour satisfaire les besoins nationaux, qu'il s'agisse d'eau potable ou pour l'irrigation des grandes surfaces agricoles".
Dans ce cadre, le ministre a indiqué que les besoins hydriques nationaux seront satisfaits par les réserves des barrages dont le taux de remplissage frôle les 63 %, soit 4 mds M3, un taux, a-t-il dit, devant permettre de couvrir 33% des besoins. Outre les barrages, les réserves de la nappe phréatique contribuent à hauteur de 60% à la couverture des besoins en eau, outre ce qui est produit dans le cadre du programme de dessalement, a ajouté le ministre. S'agissant du dessalement, M. Berraki a fait savoir que le pays compte 13 stations de dessalement implantées sur le littoral et destinées à approvisionner les villes côtières en eau, annonçant le lancement de la réalisation de trois (03) nouvelles stations. Le programme de réalisation de stations de dessalement sera poursuivi en 2021, dans le cadre du plan d'action du gouvernement, a-t-il précisé. Par ailleurs, M. Berraki a indiqué que son département a arrêté pour l'année 2020 un objectif principal consistant à approvisionner, quotidiennement, toutes les communes du pays en eau potable, ajoutant que 661 communes souffrent de manque d'approvisionnement en eau. "Plus de 400 communes bénéficieront avant l'été prochain d'un approvisionnement quotidien en eau potable, en attendant de satisfaire la demande des communes restantes avant fin 2020", a-t-il précisé. Le secteur veillera à réduire le taux de fuites de 7% cette année pour récupérer les eaux gaspillées. Dans ce sens, le ministre a appelé les agriculteurs à utiliser les systèmes permettant d'économiser l'eau, à l'instar du système d'irrigation au goutte-à-goutte. Le ministre qui a imputé le déficit pluviométrique enregistré en Algérie aux changements climatiques, a dit s'attendre à un retour de la pluie en mars et avril prochains. Il a fait savoir, dans ce cadre, que ses services procéderont à l'évaluation de la situation fin avril prochain pour prendre les mesures et les dispositions nécessaires en vue de garantir l'approvisionnement en eau pour 2021.
La réalisation des périmètres irrigués s'impose: Le total des superficies irriguées a atteint plus de 1,33 million d'hectares à fin 2018, soit un taux de réalisation de 66% de l'objectif du programme national d'extension des superficies irriguées, selon les responsables du ministère des Ressources en eau. L'objectif de ce programme, visant à atteindre 2 millions d'hectares (ha) irrigués à l'horizon 2020, soit 24% de la superficie agricole utile, "sera bel et bien atteint avant échéance", ont affirmé les mêmes responsables du secteur. La superficie irriguée est ainsi passée de 350.000 ha en 2000 à 1.330.669 ha à fin 2018, soit un taux d'accroissement de 380%, ont-ils précisé. Ces superficies sont réparties entre plus de 1,24 million ha irrigués à partir de la petite et moyenne hydraulique (puits, forages) et 87.000 ha de grands périmètres d'irrigation, a-t-il expliqué.
Le périmètre d'irrigation de Télaghma à Mila: Les services concernés des ressources en eau ont mis les bouchées doubles pour achever les projets de réalisation des périmètres d'irrigation pour pallier les besoins agricoles en eau. Dans la wilaya de Mila, dans la localité de Teleghma, au sud de la wilaya, les pouvoirs publics ont entamé depuis plus de trois années un projet de réalisation d'un périmètre irrigué de 4447 hectares à partir des eaux du plus grand barrage du pays , le méga-ouvrage hydraulique de Béni-Haroun. Dans une première phase, une superficie de l'ordre de 1 142 hectares sur les 4447 hectares a été mise en service est répartie sur les communes d'Oued-Athmania et Oued-Seguen, répartis comme suit : 600 ha pour la culture de l'ail ; 300 ha pour la pomme de terre ; 152 ha pour les légumes secs et les quelques hectares restants profiteront à d'autres cultures maraîchères, comme la carotte, l'oignon, etc. Pour rappel, la wilaya de Mila, qui exploitait plus de 1 900 ha de terre pour la culture de l'ail dont la production avoisine le million de quintaux, couvre, à elle seule, près de 70% des besoins nationaux. A signaler que ledit projet a coûté la bagatelle de 46 milliards de dinars (4 600 milliards de centimes).
Un nouveau périmètre d'irrigation au Nord de Mila Une enveloppe financière estimée à 50 millions DA a été allouée par la wilaya de Mila pour la réalisation d'une étude portant aménagement d'un nouveau périmètre d'irrigation à la zone Nord, a-t-on appris dimanche auprès du directeur des ressources en eau (DRE), Abdennour Sellam. Dans une déclaration, le même responsable a précisé que ce périmètre sera aménagé sur une surface relevant de la zone nord de cette wilaya, qui sera déterminée sur la base de l'étude finalisée.