La problématique identitaire demeure une thématique à débattre et à analyser en profondeur, particulièrement du côté linguistique et dialectale. Depuis de belles lurettes, des chercheurs universitaires linguistes et/ou anthropologues n'avaient de cesse à entreprendre des études et des recherches aux fins d'éclaircir la situation et converger les visions des Algériens qui aspirent à une unification plus que jamais. L'on remarque que les acquis ravis par les amazighophone (population minoritaire en Algérie) qui militaient depuis longtemps pour cette cause qui n'est autre que la promotion de la"langue" amazigh pour arrache sa reconnaissance institutionnelle, alors que la darija reste marginalisée .Des recherches anthropologiques menées par des chercheurs algériens sur cette thématique confirmant les mythes fondateurs de notre nation. Le défunt Mouloud Mammeri est l'un de ces Algériens méritant respect et vénération pour leurs éclaircissements sur les origines et les sources de notre culture. La Darija , un patrimoine ancestral à préserver Le linguiste algérien Abdou Elimam, auteur de plusieurs ouvrages thématiques, à l'image de Le maghribi, alias ed--darija. La langue consensuelle du Maghreb, éditions Franz-Fanon et Le maghribi, alias " ed-derija " (la langue consensuelle du Maghreb).Ce linguiste est revenu sur cette thématique dans un de ses articles publiés sur les colonnes du quotidien national d'expression française Le Quotidien d'Oran pour mettre en exergue l'importance de ce legs ancestral méconnu auprès de la sphère culturelle qui ne connait que les plaidoiries pour l'officialisation de Tamazight , alors que la frange populaire concernée par le maghribi. Un dialecte parlé par une majorité silencieuse car sûre d'elle et de son enracinement dans l'histoire de la région de tout le Maghreb et loin de toute manipulation ou dépendance politique étrangère. Notre linguiste affirme:" Le débat devrait prendre assise sur cette réalité historique que la darija est une langue pleine et entière. Qu'elle a un passé historique antérieur à l'arrivée de la langue arabe dans nos contrées. L'ancêtre de notre langue était le punique (civilisation carthaginoise) qui, au contact de la langue arabe, s'est enrichi et s'est développé pour devenir cette darija que nous parlons aujourd'hui. Cette langue de naissance de plus de 30 millions de compatriotes, se parle si spontanément que nous n'avons plus conscience que … nous la pratiquons instinctivement. Même ceux qui, parfois la minorent, le disent en darija. Depuis sa mue (les scientifiques parlent "d'individuation"), vers le Xe siècle, elle est devenue la compagne nécessaire et indispensable de l'arabe. En effet les deux langues couvrent des fonctions différentes et complémentaires dans la société. L'une pour la liturgie, le ‘Fiqh' et l'Administration, l'autre pour le reste des fonctions linguistiques (vie privée, communication sociale, littératures diverses, etc.). Elles sont devenues inséparables et, au Maghreb, l'une ne peut vivre sans l'autre.
La Darija a sa propre grammaire, vocabulaire et ses supports linguistiques En linguiste connaisseur du domaine, Abdou Elimam a défendu la darija tout en rejetant les propos de ceux qui prétendent que cette darija est démunie des règles de grammaire. Il étayé des arguments en expliquant que du moment que deux personnes communiquent en usant d'un code (même restreint), cela signifie qu'elles ont appliqué des règles. Ajoutant que si cette darija n'a pas de grammaire, comment aurait-elle pu être la langue parlée et écrite par des millions de personnes (en Algérie, en Tunisie et au Maroc, notamment) depuis – au moins – 1000 ans ? Quant aux supports linguistiques (grammaires, dictionnaires, poésie ( El Melhoune) , les pièces théâtrales , notamment du défunt Alloula.) Une volonté poliique pour légitimer, revaloriser et réhabiliter ce patrimoine identitaire. Elimam plaide acharnement pour une volonté politique visant la valorisation et la légitimation de ce trésor ancestral recelant tous les mythes fondateur d'une nation." Nous serions des enfants indignes si nous laissions à l'abandon ce que des générations ont contribué à nous laisser en héritage. Et puis, lorsque nous serons réconciliés avec notre langue, il y a fort à parier que nous nous réconcilierons avec nous-mêmes." , a-t-il conclu. A.Ferkhi