Aïd El-Fitr: les journées du 1er, 2 et 3 chaoual chômées et payées    Le ministre des Finances visite les bureaux de change à l'aéroport et au port d'Oran    Cisjordanie occupée : près de 850 points de contrôle mis en place par l'occupant sioniste    Aïd El-Fitr : la nuit du doute pour l'observation du croissant lunaire du mois de Chaoual fixée au samedi prochain    Radio algérienne: tenue jeudi de la 3e édition de l'initiative "Nous, les enfants de demain" au profit des enfants atteints de cancer    Fête de l'Aïd El Fitr : la Protection civile lance une campagne de sensibilisation contre les risques d'accidents    Projection du film historique "Zighoud Youcef" à l'Opéra d'Alger    Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 50.183 martyrs et 113.828 blessés    Où étaient les intellectuels arabes et musulmans lors du génocide des Yéménites ?    L'entité sioniste «a entamé la dernière étape de son génocide»    Le Grand Imam d'Al-Azhar et le Pape Tawadros rejettent les tentatives de déplacement des Palestiniens    AGO des CSA: Quelle réaction des DJS face aux cumulards ?    La Tunisie sur un nuage, la Guinée Bissau dans le flou    Les prochains championnats arabes se dérouleront en Algérie    M. Kouidri souligne l'impératif d'associer les Start-ups et les micro-entreprises    Les capacités de stockage des céréales vont doubler    « Préservons les valeurs de tolérance et de fraternité »    Démantèlement d'un groupe criminel ayant braqué un bureau de poste à Bougtob    Rekhroukh reçoit un membre de l'APN de la wilaya    « Cinq ans de prison ferme pour un dealer »    50.000 hectares de terres agricoles protégés de l'attaque des criquets    Opération de numérisation du site archéologique de Timgad    Mohamed Merouane Lamini lauréat    Le cinéma algérien connait une ''véritable dynamique''    Qualifs-Mondial 2026: large victoire de l'Algérie devant le Mozambique (5-1)    Emission de timbres-poste célébrant la tenue traditionnelle féminine du Grand Est algérien    Algérie-Tanzanie: la profondeur des liens d'amitié et de coopération bilatérale soulignée    Le président de la République reçoit l'ancien président tanzanien    Sonatrach et Sonelgaz explorent les opportunités de coopération et d'investissement à Addis-Abeba    Violence: la FAF invite les acteurs du football à contribuer à éradiquer la violence dans les stades    La société civile algérienne condamne les provocations de l'extrême droite française envers l'Algérie    Le président de la FAF appelle l'ensemble des acteurs à s'allier au projet de développement du football national    Lutte contre le terrorisme    Batna: commémoration du 69e anniversaire de la mort du martyr Mostefa Ben Boulaïd    Lutte contre le terrorisme: signature d'un protocole de coopération entre l'ONSC et le AUCTC    Décès de l'ancien international algérien de football Djamel Menad Condoléances du président de la République        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« Je me suis libéré en faisant ce travail »
Le linguiste Elimam parle de son livre « le maghribi »
Publié dans Horizons le 28 - 03 - 2016

Abdou Elimam, linguiste connu, a présenté, lors d'une vente-dédicace à la librairie El Ijtihad, son livre « Le maghribi, alias ed-derija, la langue consensuelle du Maghreb ». Le livre vient d'être réédité par les éditions Frantz-Fanon à Tizi Ouzou. L'auteur a déjà publié « Le Maghribi, langue trois fois millénaire » (Anep), « Langues maternelles et citoyenneté » (Dar El Gharb). « Ce livre, commis il y a une vingtaine d'années, est à sa troisième réédition. En le relisant, je ne changerai aucune virgule, parce qu'on est loin du compte dans ces questions », dit-il d'emblée. Pour Elimam, « c'est un travail ancré dans d'histoire pour retrouver les traces de la langue parlée il y a entre 2.000 et 3.000 ans sur ce continent et de découvrir que la langue qui se parlait il y a quelques dizaines de siècles, à quelques variantes près, est celle que nous continuons à parler, c'est la deridja (arabe dialectal) d'aujourd'hui ». Abdou Elimam a travaillé sur un corpus punique et a essayé de voir ce qui a survécu. Il a découvert qu'on est à plus de 60% de substrat, de survivance de cette langue. Il
y a des mots qui ont disparu, d'autres qui ont changé de sens. Cela a attiré son attention d'autant plus que la langue punique est une langue sémitique. Ce qui l'a le plus marqué est l'usage de la datation. Il s'est rendu compte qu'au moment où l'usage de cette langue était répandu, l'arabe n'existait pas encore. Selon lui, « il est apparu réellement entre les VIIe et Xe siècles. Il a fallu trois siècles pour être normé. Or, il se parlait déjà quelque chose d'autre ici avant. Il se parlait aussi une langue ancienne, le libyque, une forme ancienne du berbère. Les deux langues, depuis pratiquement 3.000 ans, cohabitent ». « Ces langues maternelles ont traversé le temps, les colonisations, les idéologies linguistiques. Elles sont toujours vivaces parce que les langues ne parlent pas toutes seules. Comme la science et le savoir, elles sont portées par des humains qui les diffusent. Quelqu'un qui ignore sa langue, s'ignore lui-même », affirme-t-il. « Si je nomme notre langue deridja, c'est parce que les autres la désignent ainsi », assène-t-il. « J'étais surpris que des collègues arabes et étrangers appellent notre langue lahja maghribi (accent maghrébin, ndlr). J'ai repris cela parce que je me suis dit pour une fois, je vais donner un nom à ma langue, un signe d'émancipation personnelle. J'ai senti une satisfaction, parce qu'avant cela, on mélangeait toutes les formes d'arabe. Toutes ces dénominations minorantes que j'avais intégrées, comme tout le monde, parce que j'étais colonisé dans ma tête, je m'en suis libéré. »
Deridja et langue arabe
Le linguiste a soulevé un dernier point, celui du rapport de la langue deridja à la langue arabe. « Il y a des malentendus qu'il faut lever, un effort de travail et d'interrogation à faire. « La norme arabe a été élaborée après le Coran et va essayer de se développer surtout pour les besoins de sa lecture. Par contre, les langues maternelles, y compris dans la péninsule arabique, ont continué à fonctionner à tel point jusqu'à aujourd'hui, nulle part au monde il n'y a de locuteurs natifs de la langue arabe classique ou coranique », fait-il remarquer. « C'est l'environnement social qui fait qu'on passe d'une langue à une autre. L'appareil de base qui est dans le cerveau, personne ne peut le supprimer. Les gens qui veulent cacher la deridja pour mettre l'arabe, ça ne marchera pas, parce que l'enfant est prédisposé en matière de langage », estime le chercheur. « Si l'on veut arabiser, la meilleure façon est de commencer par la langue maternelle durant les quatre à cinq premières années, ensuite, on peut introduire la langue de son choix », poursuit-il. « Le problème réside dans l'interdiction de la deridja à l'école. Les études en neurosciences ont montré que la langue maternelle est toujours présente, sauf si l'on change les cerveaux des humains et les structures neuronales », soutient-il. A l'en croire, les politiques font une erreur dans la mesure où « ils dénaturent la personne humaine en lui ôtant un pan de son identité, peut-être une des sources de la violence perpétuée dans la société ». Il invite, d'ailleurs, à organiser un débat serein sur cette thématique. Il a voulu conclure avec une clarification. « Je ne suis contre aucune langue. On a déjà ouvert une brèche avec tamazight, j'espère qu'on ira plus loin, car le jour où on s'assumera avec nos langues maternelles, on sera à 100% indépendants ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.