Les titres du Trésor porteront le portefeuille de la Bourse à 300 milliards de dinars, a rapporté le ministre Karim Djoudi. C'est d'un coup de cloche que le ministre des Finances, Karim Djoudi, a donné hier le coup d'envoi de la première séance de négociations des obligations assimilables du Trésor (OAT) en bourse. Le Trésor public a procédé à l'inscription à la Bourse d'Alger des valeurs du Trésor pour un montant de 145 milliards de dinars réparti sur trois maturités de 7, 10 et 15 ans. Les OAT seront négociées en bourse à concurrence de trois séances par semaine, et ce, par les intervenants habilités au niveau de la Bourse d'Alger selon le mode de cotation appliqué aux autres titres, à savoir le fixing, précise-t-on. « La souscription est ouverte principalement aux spécialistes en valeur du Trésor pour représenter leurs clients composés d'institutions, d'entreprises et de particuliers. La valeur unitaire nominale est d'un million de dinars », a souligné le directeur général par intérim de la Bourse d'Alger, Mustapha Ferfera. « Le Trésor public émet des obligations pour faire face à ses besoins d'investissement et d'équipement, pour la réalisation d'infrastructures et de projets d'utilité publique. C'est pour cette raison qu'il emprunte sur des maturités relativement longues de 7, 10 et 15 ans », a-t-il poursuivi. Les titres du Trésor porteront le portefeuille de la Bourse à 300 milliards de dinars, a rapporté le ministre Karim Djoudi. Il a indiqué que cette opération entre dans le cadre « du processus de redynamisation de la Bourse d'Alger qui s'inscrit lui-même dans le programme global de la réforme du système financier ». Il s'agit donc de donner un nouveau souffle à la Bourse d'Alger qui n'a pas encore réussi à devenir un acteur important de la place financière algérienne. « La Bourse est aujourd'hui bien organisée. Les OAT donnent un élargissement de la gamme en mettant le Trésor au sein de cette organisation. Nous offrons une garantie et une référence pour que les émetteurs privés soient de plus en plus présents sur la Bourse d'Alger », explique M. Djoudi. Les pouvoirs publics espèrent provoquer l'effet boule de neige pour ramener d'autres opérateurs à entrer en Bourse d'Alger. Pour le premier argentier du pays, cette dernière ne va pas « réellement mal ». Le schéma organisationnel de cette institution lui permet d'accueillir « des sociétés qui souhaitent augmenter leur capital ou bien ouvrir une partie de leur capital », a-t-il signalé. « La Bourse apporte une réponse financière à un coût moins élevé que le financement bancaire, mais fixe des obligations qui exigent d'être transparent et d'accepter d'être sanctionné par ses résultats à la Bourse », a-t-il ajouté en relevant que 85% des entreprises privées sont des sociétés à responsabilité limitée ou familiale au lieu d'avoir le statut juridique de société par actions lui permettant d'entrer en Bourse. Pour ce qui est des entreprises publiques, M. Djoudi a plaidé pour la mise en place d'une stratégie pour leur introduction en Bourse. Il a indiqué que le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements « est en train de réfléchir » pour élaborer une liste des « entreprises qui peuvent faire appel au marché financier dans le cadre du processus de privatisation ». Qu'est-ce qu'une OAT ? L'Obligation assimilable du trésor est un type de créance émis par l'Etat (par voie d'adjudication) sur le marché primaire des valeurs du trésor. Selon le DG de la Bourse d'Alger, Mustapha Ferfera, les obligations du trésor « sont semblables à celles des entreprises. Elles ont une valeur nominale, une date d'échéance, un taux nominal, donc un cours de négociations. Cependant, elles se distinguent des autres titres corporatifs par le fait qu'elles sont émises par un émetteur particulier qui est le Trésor public. Il n'a pas besoin d'une notice ou d'un outil d'information ou d'un agrément d'émission pour procéder à l'émission de ses titres. Il peut émettre à n'importe quel moment en fonction de ses besoins selon un calendrier annuel. Pour les entreprises, l'émetteur doit avoir au préalable l'autorisation de l'autorité de marché que le Trésor public n'est pas tenu de fournir. Il n'y a aucun risque généré par le Trésor public ».