Face à l'impact de l'épidémie du coronavirus, comparable à une catastrophe naturelle, et même à une guerre planétaire, et devant la gérer en tant que telle, l'économie mondiale connaît en ce mois de mars 2020, trois chocs, un choc de l'offre avec la récession de l'économie mondiale, un choc de la demande du fait de la psychose des ménages, et un choc de liquidité où la majorité des banques centrales abaissent leur taux directeurs. Selon Euler Hermes, la baisse des exportations mondiales se chiffrerait à 320 milliards de dollars de biens et de services pour le seul trimestre 2020 et avec la même tendance fin 2020 environ 1500 milliards de dollars de perte. C'est que la crise en Chine, représentant 17% du PIB mondial, s'est répercutée sur les chaînes d'approvisionnement mondiaux, pays développés et pays émergents. Cette crise se fera sentir durant toute l'année 2020, avec des ondes de chocs en 2021, si cette épidémie est circonscrite entre juin/septembre 2020. Le monde ébranlé ne sera plus jamais comme avant avec un impact sur toute l'architecture des relations politiques et économiques internationales. C'est dans ce contexte, du spectre d'une récession mondiale en raison des mesures de confinement, accentuée par une nouvelle guerre des prix, que le marché pétrolier mondial a connu une baisse drastique des prix, où le Brent a été coté le 18 mars 2020 à 15h Gmt à 26,83 dollars et le Wit à 24,53 dollars US. Pour la Commission économique pour l'Afrique (CEA) dans une note datant du 13 mars 2020, a averti que les pays exportateurs de pétrole africains les plus vulnérables sont le Nigéria, l'Algérie, l'Angola, l'ensemble de ces pays n'ayant pas une économie diversifiée, reposant sur la rente qui façonne la nature du pouvoir, leurs relations politiques et sociales. Ces pays devraient perdre en 2020 jusqu'à 65 milliards de dollars US de revenus, en cas où les prix du pétrole brut continuent de chuter, le continent Afrique pourrait perdre la moitié de son PIB, la croissance passant de 3,2% à environ 2%. Cela est dû aux perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales et de l'interconnexion du continent avec les économies affectées de l'Union européenne, la Chine et les États-Unis, l'Afrique ayant besoin jusqu'à 10,6 milliards de dollars US d'augmentation imprévue des dépenses de santé pour empêcher le virus de se propager, tandis que d'autre part, les pertes de revenus pourraient conduire à une dette insoutenable. Car en plus des tensions commerciales entre l'Union européenne et les États-Unis ainsi que les complications reliées au Brexit, l' annonce par le président américain de la suspension pour 30 jours de l'entrée aux USA de tout étranger ayant séjourné en Europe afin d'endiguer la pandémie du nouveau coronavirus et l'Arabie saoudite après l'échec de l'OPEP à Vienne d' augmenter sa production a fait plonger les cours de pétrole. Ce pays a décidé d'augmenter sa production d'au moins 2,5 millions de bpj pour atteindre un niveau record de 12,3 millions bpj à partir d'avril 2020, plus de 13 millions avant fin 2020, suivi des Emiratis, un million de barils/j. . L'Arabie saoudite a également réduit le prix de vente officiel pour le mois d'avril de l'Arabian light de 4 à 6 dollars le baril pour l'Asie et 7 pour les États-Unis (la plus forte baisse de prix en vingt ans).