La détermination du gouvernement à remettre de l'ordre sur le marché des matériaux de construction se confirme. Depuis quelques semaines, les brigades de la Gendarmerie nationale multiplient des sorties sur le terrain dans des missions d'inspection et des enquêtes auprès des grossistes et autres vendeurs du ciment. L'objectif de ce déploiement consiste à mettre fin à la spéculation qui a gagné le marché ces derniers mois et qui est à l'origine de la flambée des prix qui ont presque doublé en l'espace d'un temps record. Les enquêtes qui viennent d'être lancées interviennent suite à la décision du gouvernement, par le biais du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui a fait part de la nécessité d'assainir le marché et de réorganiser le circuit de la distribution des matériaux de construction, particulièrement le ciment. Depuis que la demande en ce produit a commencé à enregistrer des augmentations sensibles en raison de la relance du secteur du bâtiment et des travaux publics, le prix du sac du ciment a entamé une tendance particulière à la hausse. Ceci a généré, en conséquence, des pénuries répétées sur le marché. Tel que cela a été explicité, les enquêtes que mènent actuellement les équipes de la Gendarmerie nationale sont concentrées sur les réseaux de vente, notamment auprès des grossistes et des revendeurs qui, selon de nombreux acteurs du marché, sont à l'origine de la spéculation qui gangrène le marché. En effet, au moment où les prix de vente au détail ont atteint les 500 dinars au niveau de certains marchés, les producteurs, que ce soit les cimenterie publiques ou celle d'Orascom (ACC) confirment avec insistance que les prix n'ont pas été revus à la hausse. Au niveau des cimenteries, les prix sont restés à leur niveau ancien flottant entre 230 et 280 dinars pour un sac de 50 kilogrammes. "Les gendarmes s'intéressent particulièrement au fonctionnement des marchés de gros et de détail de ce produit stratégique et essentiel pour la construction" ont expliqué certains acteurs du marché. Les mêmes sources n'ont pas écarté que les enquêtes que mène la Gendarmerie nationale se pencheront sur "le degré d'implication des cimenteries publiques dans la crise du ciment et à celui des intermédiaires, autrement dit, les grossistes qui seraient en très grande partie à l'origine de la flambée des prix", tout en expliquant que "les grossistes ou les intermédiaires achètent des quantités énormes de ciment auprès des cimenteries publiques pour ensuite spéculer sur les prix en agissant sur l'offre de ce produit". En tout cas, il est utile de rappeler que la flambée des prix de ces derniers mois a été favorisée par la fermeture qui a touché pas moins de cinq cimenteries publiques, appartenant respectivement à l'Erce, l'Ercc et l'Erco, pour des motifs liés aux opérations d'entretien cyclique que ces cimenteries devaient subir. Mais, depuis que le ministère de tutelle a annoncé la reprise de la production au niveau desdites unités de production, les acteurs du marché réfutent tout prétexte de la persistance de la flambée actuelle des prix. En définitive, il y a une urgence extrême à en finir avec cette flambée des prix et les pénuries avant que les multiples projets lancés dans le secteur du BTPH ne tombent dans la désuétude.