Le mode utilisé par l'ONS comprend les travaux saisonniers. Quelqu'un qui aurait travaillé une semaine dans l'année comme saisonnier dans l'agriculture ou dans le tourisme ne serait pas comptabilisé comme chômeur ». Même les emplois qui sont dans l'informel sont comptabilisés Le mode utilisé par l'ONS comprend les travaux saisonniers. Quelqu'un qui aurait travaillé une semaine dans l'année comme saisonnier dans l'agriculture ou dans le tourisme ne serait pas comptabilisé comme chômeur ». Même les emplois qui sont dans l'informel sont comptabilisés Le début de l'année 2010 a donc commencé par une bonne nouvelle en Algérie, celle relative à la baisse du taux de chômage. Le chiffre officiel rendu public par le directeur général de l'Office national des statistiques pour le taux de chômage était de 10,2% de la population active, soit tout prêt de la barre des 10% promise par certains responsables en charge de l'emploi au cours des dernières années. C'est un très long chemin qui a été parcouru depuis dix ans quand ce taux caracolait à un niveau de 30%, avant de descendre progressivement pour arriver à 11,3% en 2008 et à 10,2% en 2009. Les dispositifs de l'emploi de jeunes ANSEJ et de la Caisse nationale d'assurance chômage CNAC lancés au milieu des années 2000 n'ont pas été étrangers à cette baisse sensible du nombre de chômeurs en Algérie, même si ces dispositifs ont connu quelques difficultés. Ils ont tout de même participé à la création de la moitié des emplois comptabilisés entre 1999 et l'année 2008, soit plus de 3 millions d'emplois sur un total de 6,3 millions annoncé en novembre dernier lors d'un colloque sur l'emploi dans le Monde arabe. L'effort a également été soutenu par les différentes formules d'emploi d'attente ESIL, IAIG, TUPHIMO, qui ont été l'origine de la moitié des emplois créés il y a trois ans. Par ailleurs, depuis le 1er juin 2008, un nouveau dispositif destiné à l'insertion des diplômés de l'université a été mis en œuvre et a permis, selon le ministère du Travail, de créer plus de 300.000 emplois dont environ 100.000 pour les diplômés des universités. Malgré l'enthousiasme suscité par ce taux de 10,2%, les chiffres avancés par l'ONS sont loin d'être aussi optimistes car ils révélèrent que seulement un tiers des emplois créés sont permanents, le second tiers est constitués par les professions libérales, tandis qu'un tiers des emplois occupés actuellement sont temporaires. Cela sans compter que le chômage des jeunes reste élevé puisqu'il touche 25% des chômeurs. Un tiers d'emplois précaires Pour certains experts et économistes, ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de précaution car la méthode utilisée par l'ONS n'est pas forcément celle qui prévaut ailleurs dans le monde, un chercheur du Cread a même indiqué récemment, sur les ondes de la radio nationale, qu'un jeune qui vend des cigarettes pendant une journée est comptabilisé parmi les travailleurs. Selon l'expert Abdelmalek Serrai, «pour bien comprendre les chiffres de l'ONS, il faut faire la part des choses, car il y a deux modes de calcul de l'emploi. Le mode utilisé par l'ONS comprend les travaux saisonniers. Quelqu'un qui aurait travaillé une semaine dans l'année comme saisonnier dans l'agriculture ou dans le tourisme ne serait pas comptabilisé comme chômeur ». Même les emplois qui sont dans l'informel sont comptabilisés, selon M. Serrai, ce qui est considérable quand ont sait que le secteur de l'informel occupe une proportion de 40% dans l'économie nationale. «Le gouvernement n'a pas fait beaucoup pour éliminer ce secteur et il en tient compte dans la comptabilisation de l'emploi parce que le phénomène est important», nous dit-il. A partir de ces données, c'est tout le chiffre du chômage qui est remis en cause. «Si on tient compte de ce mode de calcul, on peut considérer que le chômage global a réellement baissé parce que depuis la dernière réunion du président de la République avec les présidents d'APC et les responsables des différents dispositifs d'emploi, il y a eu beaucoup d'efforts qui ont été faits dans ce domaine, même s'ils restent insuffisants», explique M. Serrai. Malheureusement, il y a «un second volet» dans le calcul du taux de chômage, «qui tient compte des normes de mesure de l'Organisation internationale du travail». Si ces normes étaient prises en compte « le chômage dépasserait le chiffre actuel et serait entre 20% et 22%», soutient l'expert. Le problème en Algérie, ajoute M. Serrai, «c'est qu'à part les micro-entreprises, le secteur productif ne crée pas beaucoup d'emplois. Les entreprises publiques, par exemple, n'en créent pas bien qu'elles aient bénéficié de beaucoup d'argent». L'argent à investir existe, mais les dépenses visant la création d'emplois ne sont suffisantes. Selon M. Serrai, «il y a beaucoup de gaspillage de ressources par rapport aux résultats sur l'emploi. Les budgets sont importants mais les créations d'emplois sont loin des normes», souligne-t-il. La raison, selon lui, est due au fait qu'il n'y a pas "d'essaimage et de sous-traitance". Créer 3 millions d'emplois En dépit de ce constat, le nouveau programme quinquennal du président de la République qui s'étend de 2010 à 2014 prévoit la création de plus de trois millions d'emplois. Un chiffre énorme et jugé par certains observateurs difficilement réalisable. Ce pessimisme n'est pas partagé par tout le monde car selon les prévisions du ministère du Travail et de l'Emploi, ces emplois seront créés par des secteurs jugés porteurs comme l'agriculture, l'agroalimentaire, le bâtiment, les travaux publics et les services. Le directeur de l'emploi au niveau du département de Tayeb Louh, M. Said Anane a déjà indiqué que le gouvernement a ciblé les secteurs qui sont en mesure d'apporter un plus au pays. Cela comprend également le secteur de l'industrie pourtant en perte de vitesse, mais que le gouvernement veut relancer dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle qui a comme point initial la création d'une douzaine de champions industriels. Selon M. Anane, «l'industrie va être priorisée pour l'arrimer aux secteurs de l'agriculture, du bâtiment et travaux publics et services qui ont été les moteurs de la création de l'emploi et pour lesquels des mesures incitatives ont été décidées». Selon M. Anane, «1,3 million d'emplois seront créés par le secteur économique, 595 mille emplois par les micro-entreprises relevant du dispositif de soutien mis en place par l'Etat et 1,5 million d'emplois dit d'attente insertion», soit un total de 3.395 mille prévus sur le prochain quinquennat. Le chiffre, malgré son importance, est «réalisable», selon M. Serrai, à condition toutefois que certaines conditions soient réunies. «Cela ne peut être réalisable que si on injecte des compétences humaines nouvelles dans cette administration bureaucratique et corrompue. Si on continue avec les mêmes équipes, on n'arrivera à rien». Pour cet expert «le problème est humain et pas financier. Nous sommes en train de gaspiller beaucoup d'argent sans résultat. On n'arrivera à un résultat positif que si nous faisons appel aux jeunes diplômés». la ressource humaine, selon lui, est disponible, car «50% des jeunes qui se présentent pour demander un emploi sont formés ». REH Le début de l'année 2010 a donc commencé par une bonne nouvelle en Algérie, celle relative à la baisse du taux de chômage. Le chiffre officiel rendu public par le directeur général de l'Office national des statistiques pour le taux de chômage était de 10,2% de la population active, soit tout prêt de la barre des 10% promise par certains responsables en charge de l'emploi au cours des dernières années. C'est un très long chemin qui a été parcouru depuis dix ans quand ce taux caracolait à un niveau de 30%, avant de descendre progressivement pour arriver à 11,3% en 2008 et à 10,2% en 2009. Les dispositifs de l'emploi de jeunes ANSEJ et de la Caisse nationale d'assurance chômage CNAC lancés au milieu des années 2000 n'ont pas été étrangers à cette baisse sensible du nombre de chômeurs en Algérie, même si ces dispositifs ont connu quelques difficultés. Ils ont tout de même participé à la création de la moitié des emplois comptabilisés entre 1999 et l'année 2008, soit plus de 3 millions d'emplois sur un total de 6,3 millions annoncé en novembre dernier lors d'un colloque sur l'emploi dans le Monde arabe. L'effort a également été soutenu par les différentes formules d'emploi d'attente ESIL, IAIG, TUPHIMO, qui ont été l'origine de la moitié des emplois créés il y a trois ans. Par ailleurs, depuis le 1er juin 2008, un nouveau dispositif destiné à l'insertion des diplômés de l'université a été mis en œuvre et a permis, selon le ministère du Travail, de créer plus de 300.000 emplois dont environ 100.000 pour les diplômés des universités. Malgré l'enthousiasme suscité par ce taux de 10,2%, les chiffres avancés par l'ONS sont loin d'être aussi optimistes car ils révélèrent que seulement un tiers des emplois créés sont permanents, le second tiers est constitués par les professions libérales, tandis qu'un tiers des emplois occupés actuellement sont temporaires. Cela sans compter que le chômage des jeunes reste élevé puisqu'il touche 25% des chômeurs. Un tiers d'emplois précaires Pour certains experts et économistes, ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de précaution car la méthode utilisée par l'ONS n'est pas forcément celle qui prévaut ailleurs dans le monde, un chercheur du Cread a même indiqué récemment, sur les ondes de la radio nationale, qu'un jeune qui vend des cigarettes pendant une journée est comptabilisé parmi les travailleurs. Selon l'expert Abdelmalek Serrai, «pour bien comprendre les chiffres de l'ONS, il faut faire la part des choses, car il y a deux modes de calcul de l'emploi. Le mode utilisé par l'ONS comprend les travaux saisonniers. Quelqu'un qui aurait travaillé une semaine dans l'année comme saisonnier dans l'agriculture ou dans le tourisme ne serait pas comptabilisé comme chômeur ». Même les emplois qui sont dans l'informel sont comptabilisés, selon M. Serrai, ce qui est considérable quand ont sait que le secteur de l'informel occupe une proportion de 40% dans l'économie nationale. «Le gouvernement n'a pas fait beaucoup pour éliminer ce secteur et il en tient compte dans la comptabilisation de l'emploi parce que le phénomène est important», nous dit-il. A partir de ces données, c'est tout le chiffre du chômage qui est remis en cause. «Si on tient compte de ce mode de calcul, on peut considérer que le chômage global a réellement baissé parce que depuis la dernière réunion du président de la République avec les présidents d'APC et les responsables des différents dispositifs d'emploi, il y a eu beaucoup d'efforts qui ont été faits dans ce domaine, même s'ils restent insuffisants», explique M. Serrai. Malheureusement, il y a «un second volet» dans le calcul du taux de chômage, «qui tient compte des normes de mesure de l'Organisation internationale du travail». Si ces normes étaient prises en compte « le chômage dépasserait le chiffre actuel et serait entre 20% et 22%», soutient l'expert. Le problème en Algérie, ajoute M. Serrai, «c'est qu'à part les micro-entreprises, le secteur productif ne crée pas beaucoup d'emplois. Les entreprises publiques, par exemple, n'en créent pas bien qu'elles aient bénéficié de beaucoup d'argent». L'argent à investir existe, mais les dépenses visant la création d'emplois ne sont suffisantes. Selon M. Serrai, «il y a beaucoup de gaspillage de ressources par rapport aux résultats sur l'emploi. Les budgets sont importants mais les créations d'emplois sont loin des normes», souligne-t-il. La raison, selon lui, est due au fait qu'il n'y a pas "d'essaimage et de sous-traitance". Créer 3 millions d'emplois En dépit de ce constat, le nouveau programme quinquennal du président de la République qui s'étend de 2010 à 2014 prévoit la création de plus de trois millions d'emplois. Un chiffre énorme et jugé par certains observateurs difficilement réalisable. Ce pessimisme n'est pas partagé par tout le monde car selon les prévisions du ministère du Travail et de l'Emploi, ces emplois seront créés par des secteurs jugés porteurs comme l'agriculture, l'agroalimentaire, le bâtiment, les travaux publics et les services. Le directeur de l'emploi au niveau du département de Tayeb Louh, M. Said Anane a déjà indiqué que le gouvernement a ciblé les secteurs qui sont en mesure d'apporter un plus au pays. Cela comprend également le secteur de l'industrie pourtant en perte de vitesse, mais que le gouvernement veut relancer dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle qui a comme point initial la création d'une douzaine de champions industriels. Selon M. Anane, «l'industrie va être priorisée pour l'arrimer aux secteurs de l'agriculture, du bâtiment et travaux publics et services qui ont été les moteurs de la création de l'emploi et pour lesquels des mesures incitatives ont été décidées». Selon M. Anane, «1,3 million d'emplois seront créés par le secteur économique, 595 mille emplois par les micro-entreprises relevant du dispositif de soutien mis en place par l'Etat et 1,5 million d'emplois dit d'attente insertion», soit un total de 3.395 mille prévus sur le prochain quinquennat. Le chiffre, malgré son importance, est «réalisable», selon M. Serrai, à condition toutefois que certaines conditions soient réunies. «Cela ne peut être réalisable que si on injecte des compétences humaines nouvelles dans cette administration bureaucratique et corrompue. Si on continue avec les mêmes équipes, on n'arrivera à rien». Pour cet expert «le problème est humain et pas financier. Nous sommes en train de gaspiller beaucoup d'argent sans résultat. On n'arrivera à un résultat positif que si nous faisons appel aux jeunes diplômés». la ressource humaine, selon lui, est disponible, car «50% des jeunes qui se présentent pour demander un emploi sont formés ». REH