Les statistiques de la tutelle affichent un taux actuel de 13,4 %. Les prévisions du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale affichent un taux de chômage au-dessous de 10% à compter de l'année 2008. Le département de M. Djamel Ould-Abbès s'appuie sur les divers projets lancés à travers les wilayas et les plans de financement mobilisés dans le cadre des programmes de soutien à la relance économique et ceux destinés aux régions des Hauts-Plateaux et du Grand-Sud. La tendance baissière suivie par le phénomène du chômage en Algérie depuis 1999 s'est, selon M. Saïd Anane, directeur général de l'emploi et de l'insertion sociale au ministère, confirmée durant l'année dernière. Les résultats de l'enquête menée par les services de l'Office national des statistiques (ONS) en 2005 ont affiché un taux de chômage de 15,3% de la population active. Le même organisme a avancé un chiffre de 13,8% si, au plan méthodologique, on ne comptabilise pas les demandeurs d'emploi qui ne se sont pas manifestés pour la recherche d'un travail. Les estimations du ministère en revanche, fondées sur les évolutions observées depuis 1999, en attendant leur validation à l'issue de l'enquête de l'ONS pour 2006, tablent sur un taux de chômage de 13,4%. Certes, un tel taux qui dépasse les 10% reste, reconnaît M. Anane, élevé. Mais il faut, selon lui, prendre en compte le taux évalué à 30,7% en 1999. En quelques années seulement, indique-t-il, l'Algérie a fait baisser son chômage de 30,7% en 1999 à 13,4% en 2006. Pour le DG, l'Etat a réalisé une véritable prouesse qu'aucun pays au monde n'a pu concrétiser en un temps aussi court. 600 000 citoyens insérés dans divers dispositifs en 2006 Cette situation est aujourd'hui confortée par la volonté manifeste réaffirmée par le biais des financements inscrits dans les différentes lois de finances. Pour la mise en œuvre du programme spécial au profit des wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud, la tutelle a utilisé une enveloppe estimée à 38 milliards de DA afin de répondre aux demandes, notamment celles des primo-demandeurs, soit 500 000 personnes qui seront ainsi insérées dans les différents dispositifs d'emploi. “Or, en 1999, il n'est réservé que 12 milliards de DA aux pouvoirs publics pour qu'ils interviennent sur le marché de l'emploi”, relève le DG sur les ondes de la radio Chaîne III. En outre, l'Observatoire national de l'emploi et de la lutte contre la pauvreté a établi son bilan de l'année 2005. Les grands secteurs créateurs d'emplois, à savoir l'agriculture, le BTP, l'hydraulique… ont permis de générer quelque 600 000 postes. Les compétences de cet observatoire, seront, annonce M. Anane, élargies aux wilayas pour une meilleure gestion de la question au plan local. Par ailleurs, la révision à la hausse de 6 000 à 10 000 DA du montant des allocations allouées pour le pré-emploi est toujours d'actualité. Le ministère est en train d'effectuer des simulations pour proposer au ministère des Finances les variantes possibles. Mieux, la revalorisation des indemnités (les emplois saisonniers d'intérêt local, activités d'intérêt général…), versées particulièrement aux jeunes, est prévue dans le programme d'actions de 2007. Il faut noter que le ministère gère 4 dispositifs d'emploi d'attente ou d'emploi ou l'insertion par le social. Il s'agit du contrat de pré-emploi (CPE), d'emplois salariés d'initiative locale (Esil), des travaux d'utilité publique à haute intensité de main-d'œuvre (TUP-Himo) et de l'indemnité pour activités d'intérêt général (Iaig). À ceux-là, il faut ajouter deux dispositifs par le volet économique : la micro-entreprise et le micro-crédit. Pour l'ensemble de ces six dispositifs, la tutelle a déboursé la somme de 38 milliards de DA en 2006. Une enveloppe de 38 milliards de DA Par ailleurs, l'opération de 100 locaux par commune a atteint, selon M. Anane, sa vitesse de croisière et sera clôturée au plus tard avant la fin de l'année 2007. Plus de 7 000 locaux commerciaux ont été jusque-là réalisés. Le calendrier de réception de ces locaux sera achevé avant la fin de l'année en cours. Ces locaux profiteront aux jeunes promoteurs et aux citoyens qui émargent au dispositif du micro-crédit ou des 35-50 ans. Tous ces aspects sont, faut-il le rappeler, programmés au 1er Salon national de l'emploi qui se tiendra à partir d'aujourd'hui au Palais des expositions à Alger, sous le thème “Développement-paix-prospérité”. Le soutien aux chômeurs promoteurs âgés de 35 à 50 ans à travers la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), les PME-PMI et centres de facilitation à la création d'entreprises sont également parmi les axes retenus dans ce salon. Le rôle du secteur de l'agriculture et du développement rural dans la création d'emplois et l'impact sur l'emploi des mégaprojets, à l'instar du projet de l'autoroute Est-Ouest, seront également abordés. L'impact sur la création d'emplois des grands secteurs utilisateurs de main-d'œuvre sera, en outre, examiné au cours de ce salon organisé par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Des conférences thématiques animées par des experts sont programmées aussi. À noter la présence d'entreprises étrangères installées en Algérie, issues des investissements directs étrangers (IDE), pour parler de leur contribution à la création d'emplois. La question des chiffres du ministère pose la problématique de l'emploi précaire-permanent. À quoi bon atteindre un taux acceptable quand une bonne partie des emplois sont précaires ? Badreddine K.