Le vice-président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a accepté, hier soir, de présider temporairement la nation, comme l'a requis le meme jour le Parlement. Cette mesure a été finalement adoptée dans l'espoir de mettre fin à des mois d'incertitude dans le pays le plus peuplé d'Afrique en raison de l'absence prolongée du chef de l'Etat, hospitalisé à l'étranger depuis le 23 novembre pour de graves problèmes de santé. Le vice-président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a accepté, hier soir, de présider temporairement la nation, comme l'a requis le meme jour le Parlement. Cette mesure a été finalement adoptée dans l'espoir de mettre fin à des mois d'incertitude dans le pays le plus peuplé d'Afrique en raison de l'absence prolongée du chef de l'Etat, hospitalisé à l'étranger depuis le 23 novembre pour de graves problèmes de santé. "Je reçois avec une humilité et un honneur profonds cet important appel au devoir. Je suis entièrement conscient des responsabilités qui reposent sur moi (...) et que je vais assumer pleinement", a déclaré M. Jonathan, 52 ans, dans une allocution télévisée. Mardi, les deux chambres de l'Assemblée nationale, le Sénat et la Chambre des représentants, ont adopté chacune une résolution prévoyant que M. Jonathan assure l'intérim à la présidence en l'absence du chef de l'Etat Umaru Yar'Adua. "Pour la paix, l'ordre et la bonne gouvernance de la fédération et en accord avec les décisions des tribunaux, le vice-président Goodluck Jonathan doit assumer pleinement les pouvoirs présidentiels en tant que président par intérim", stipule la résolution adoptée oralement par la Chambre des représentants, à une très grande majorité. La décision, qui intervient à l'issue d'un vif débat sur l'aptitude de M. Yar'Adua à continuer à présider, entend mettre fin à des mois d'incertitude rendant difficile la gestion du pays secoué, notamment, par la rebellion du Mend et par des tensions intercommunautaires. Le Mend, qui revendique une meilleure répartition des revenus pétroliers menace les exportations du 8e producteur de pétrole de l'Afrique et 8e exportateur mondial du pétrole. Or en raison de l'absence du président, le processus de pacification du sud pétrolifère, en proie aux violences depuis 2006, est en passe d'échouer faute d'avancées. Les attaques menées par les combattants des groupes armés auxquels Umaru Yar'Adua avait offert en août l'aministie à ceux qui déposeraient les armes, ont repris ces dernières semaines. Les milliers de combattants qui avaient accepté l'offre ayant perdu désormais patience devant l'incertitude qui prévaut. Conscient de cette menace sur la principale ressource du pays, Goodluck Jonathan a promis, hier soir, que le gouvernement fédéral allait "prendre toutes les mesures pour consolider les bénéfices de l'amnistie dans le delta du Niger et mettre en œuvre le programme post-amnistie". Par ailleurs, les violences inter communautaires à caractère principalement religieux, récurrentes et très meurtrières, dont le dernier épisode a eu lieu en janvier à Jos, au centre du pays (600 morts), ont causé des milliers de morts. Le président nigérian ne s'est exprimé qu'à une seule reprise depuis son départ, dans un entretien avec la radio britannique BBC, le 12 janvier, et aucune image de lui n'a été diffusée. Selon la Constitution, le chef de l'Etat doit transmettre une "déclaration écrite" au Parlement pour lui notifier son absence et permettre au vice-président de le remplacer. En l'absence d'une telle lettre, réclamée depuis des semaines de toutes parts, le Sénat a jugé que l'interview à la BBC en faisait office. "Le président, par cette déclaration à la BBC diffusée mondialement, a donné au Parlement la preuve irréfutable qu'il est en congé médical (...) et a ainsi respecté l'article 145 de la Constitution", a déclaré le président du Sénat David Mark. "Il est nécessaire d'adopter cette position pour permettre à la nation d'avancer", a-t-il estimé. La décision du Parlement, approuvée par certaines parties et contestées par d'autres, n'a pas manqué de soulever des questions sur sa portée légale. Alors que le sénateur Garuba Lado a jugé que le Parlement contrevenait à la Constitution, le parti d'opposition Action Congress a estimé dans un communiqué que le fait de s'appuyer sur une interview à la BBC était "insensé". Le Sénat, estime-t-il, n'a pas le pouvoir d'installer M. Jonathan à la présidence par intérim. Le 13 janvier, la Haute cour fédérale avait ordonné à M. Jonathan d'exercer temporairement les pouvoirs du président, précisant qu'il ne devenait pas pour autant "président par intérim". Les 36 gouverneurs de la nation ont aussi appelé au remplacement du président, par M. Jonathan. Le cabinet des ministres a, jusqu'à présent, soutenu que le président était apte à présider, mais la semaine dernière, une division est apparue lorsque Dora Akunyili, ministre de l'Information, a demandé à ce qu'il transfère ses pouvoirs à M. Jonathan. Le cabinet qui devait se réunir hier pour étudier la situation n'a pas encore réagi. Les appréhensions suscités par la décision du Parlement qui tranche après des semaines de débats, revendications ou réclamations de statu quo, s'expliquent par les craintes de menacer l'équilibre confessionnel du pouvoir alors que la cohabitation au niveau de la société est conflictuelle. Le Nigéria, 150 millions d'habitants, majoritairement musulmans au nord et chrétiens au sud et dont plusieurs gouvernorats ont instauré la charia, connaît de sérieuses tensions interconfessionnelles. L'endémie de ce phénomène explique sans doute l'accent mis prioritairement «sur la paix» pour expliquer la résolution du Parlement. Selon une règle non écrite, mais appliquée dans ce pays, la présidence revient alternativement à un chrétien puis à un musulman. M. Yar'Adua est musulman, tandis que son vice-président Goodluck Jonathan, est chrétien. Washington a réagi hier en mettant l'accent sur l'"incertitude" qui règne au Nigeria, sans cependant prendre position sur le vote des deux chambres. "La secrétaire d'Etat Hillary Clinton souhaitait que je dise clairement que durant cette période d'incertitude, nous estimons très important que, s'il doit y avoir transition du pouvoir au Nigeria, celle-ci se fasse de manière démocratique", a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines, Johnnie Carson, à Abuja. N. S. "Je reçois avec une humilité et un honneur profonds cet important appel au devoir. Je suis entièrement conscient des responsabilités qui reposent sur moi (...) et que je vais assumer pleinement", a déclaré M. Jonathan, 52 ans, dans une allocution télévisée. Mardi, les deux chambres de l'Assemblée nationale, le Sénat et la Chambre des représentants, ont adopté chacune une résolution prévoyant que M. Jonathan assure l'intérim à la présidence en l'absence du chef de l'Etat Umaru Yar'Adua. "Pour la paix, l'ordre et la bonne gouvernance de la fédération et en accord avec les décisions des tribunaux, le vice-président Goodluck Jonathan doit assumer pleinement les pouvoirs présidentiels en tant que président par intérim", stipule la résolution adoptée oralement par la Chambre des représentants, à une très grande majorité. La décision, qui intervient à l'issue d'un vif débat sur l'aptitude de M. Yar'Adua à continuer à présider, entend mettre fin à des mois d'incertitude rendant difficile la gestion du pays secoué, notamment, par la rebellion du Mend et par des tensions intercommunautaires. Le Mend, qui revendique une meilleure répartition des revenus pétroliers menace les exportations du 8e producteur de pétrole de l'Afrique et 8e exportateur mondial du pétrole. Or en raison de l'absence du président, le processus de pacification du sud pétrolifère, en proie aux violences depuis 2006, est en passe d'échouer faute d'avancées. Les attaques menées par les combattants des groupes armés auxquels Umaru Yar'Adua avait offert en août l'aministie à ceux qui déposeraient les armes, ont repris ces dernières semaines. Les milliers de combattants qui avaient accepté l'offre ayant perdu désormais patience devant l'incertitude qui prévaut. Conscient de cette menace sur la principale ressource du pays, Goodluck Jonathan a promis, hier soir, que le gouvernement fédéral allait "prendre toutes les mesures pour consolider les bénéfices de l'amnistie dans le delta du Niger et mettre en œuvre le programme post-amnistie". Par ailleurs, les violences inter communautaires à caractère principalement religieux, récurrentes et très meurtrières, dont le dernier épisode a eu lieu en janvier à Jos, au centre du pays (600 morts), ont causé des milliers de morts. Le président nigérian ne s'est exprimé qu'à une seule reprise depuis son départ, dans un entretien avec la radio britannique BBC, le 12 janvier, et aucune image de lui n'a été diffusée. Selon la Constitution, le chef de l'Etat doit transmettre une "déclaration écrite" au Parlement pour lui notifier son absence et permettre au vice-président de le remplacer. En l'absence d'une telle lettre, réclamée depuis des semaines de toutes parts, le Sénat a jugé que l'interview à la BBC en faisait office. "Le président, par cette déclaration à la BBC diffusée mondialement, a donné au Parlement la preuve irréfutable qu'il est en congé médical (...) et a ainsi respecté l'article 145 de la Constitution", a déclaré le président du Sénat David Mark. "Il est nécessaire d'adopter cette position pour permettre à la nation d'avancer", a-t-il estimé. La décision du Parlement, approuvée par certaines parties et contestées par d'autres, n'a pas manqué de soulever des questions sur sa portée légale. Alors que le sénateur Garuba Lado a jugé que le Parlement contrevenait à la Constitution, le parti d'opposition Action Congress a estimé dans un communiqué que le fait de s'appuyer sur une interview à la BBC était "insensé". Le Sénat, estime-t-il, n'a pas le pouvoir d'installer M. Jonathan à la présidence par intérim. Le 13 janvier, la Haute cour fédérale avait ordonné à M. Jonathan d'exercer temporairement les pouvoirs du président, précisant qu'il ne devenait pas pour autant "président par intérim". Les 36 gouverneurs de la nation ont aussi appelé au remplacement du président, par M. Jonathan. Le cabinet des ministres a, jusqu'à présent, soutenu que le président était apte à présider, mais la semaine dernière, une division est apparue lorsque Dora Akunyili, ministre de l'Information, a demandé à ce qu'il transfère ses pouvoirs à M. Jonathan. Le cabinet qui devait se réunir hier pour étudier la situation n'a pas encore réagi. Les appréhensions suscités par la décision du Parlement qui tranche après des semaines de débats, revendications ou réclamations de statu quo, s'expliquent par les craintes de menacer l'équilibre confessionnel du pouvoir alors que la cohabitation au niveau de la société est conflictuelle. Le Nigéria, 150 millions d'habitants, majoritairement musulmans au nord et chrétiens au sud et dont plusieurs gouvernorats ont instauré la charia, connaît de sérieuses tensions interconfessionnelles. L'endémie de ce phénomène explique sans doute l'accent mis prioritairement «sur la paix» pour expliquer la résolution du Parlement. Selon une règle non écrite, mais appliquée dans ce pays, la présidence revient alternativement à un chrétien puis à un musulman. M. Yar'Adua est musulman, tandis que son vice-président Goodluck Jonathan, est chrétien. Washington a réagi hier en mettant l'accent sur l'"incertitude" qui règne au Nigeria, sans cependant prendre position sur le vote des deux chambres. "La secrétaire d'Etat Hillary Clinton souhaitait que je dise clairement que durant cette période d'incertitude, nous estimons très important que, s'il doit y avoir transition du pouvoir au Nigeria, celle-ci se fasse de manière démocratique", a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires africaines, Johnnie Carson, à Abuja. N. S.