Un rapport de la commission d'enquête de l'ONU, remis au gouvernement pakistanais jeudi soir à New York, affirme que la police du Pakistan a sciemment fait échouer les investigations sur l'assasinat de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto. Un rapport de la commission d'enquête de l'ONU, remis au gouvernement pakistanais jeudi soir à New York, affirme que la police du Pakistan a sciemment fait échouer les investigations sur l'assasinat de l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto. Selon ce rapport, le drame aurait pu être évité si des mesures de sécurité adaptées aux menaces avaient été prises. En novembre 2007, Benazir Bhutto, déjà Premier ministre à deux reprises, était rentrée au Pakistan après un exil de neuf ans. Elle était en lice pour les élections législatives de janvier 2008 et représentait le Parti du peuple pakistanais PPP. Elle faisait figure de favorite pour redevenir Premier ministre. Elle avait été assassinée le 27 décembre 2007, lors d'un attentat kamikaze, alors qu'elle sortait d'un meeting électoral à Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad. "L'assasinat de Mme Bhutto aurait pu être évité si des mesures de sécurité adéquates avaient été prises", poursuit le document rédigé par des experts emmenés par l'ambassadeur du Chili à l'ONU. Le rapport de 65 pages souligne que la responsabilité de la sécurité de Bhutto reposait sur "le gouvernement fédéral, le gouvernement du Punjab et sur la police de Rawalpindi". Or, "Aucune de ces entités n'a pris les mesures pour répondre aux risques urgents, extraordinaires et récents qui menaçaient" Mme Bhutto. Le rapport relève que le gouvernement pakistanais n'est pas parvenu à fournir à Mme Bhutto un service de sécurité aussi rigoureux que celui qui avait été mis en place en octobre 2007 pour deux autres anciens Premiers ministres qui appartenaient au parti politique soutenant le président Pervez Musharraf. "Ce traitement discriminatoire est profondément troublant vu les tentatives d'assassinat auxquelles elle a été confrontée trois jours avant et les menaces spécifiques qui pesaient sur elle et qui avaient été identifiées" par les services de renseignement pakistanais. Mme Butto avait déjà échappé, quelques jours avant, le 18 octobre 2007 exactement, à un attentat suicide qui avait causé la mort de 139 de ses partisans. A propos des enquêteurs pakistanais, le rapport affirme que "des responsables, craignant notamment l'implication des services de renseignement, ne savaient pas vraiment jusqu'où ils pouvaient aller dans l'enquête, même s'ils savaient pertinemment, en tant que professionnels, que certaines mesures auraient dû être prises". La commission juge donc que c'est "sciemment" que la police n'a pas sérieusement son enquête. Le document ajoute que l'enquête pakistanaise "a manqué d'instructions, était inefficace et manquait d'implication pour identifier les criminels et les traduire en justice". L'ambassadeur du Pakistan à l'ONU Abdullah Hussain Haroon, qui devait rencontrer la presse après avoir reçu une copie du rapport, a finalement annulé le rendez-vous. Islamabad ne réagira à l'enquête de l'ONU qu'après avoir étudié le rapport a déclaré hier un porte-parole de la présidence pakistanaise, qui a rappelé que le gouvernement, issu en 2008 du parti de Mme Bhutto, mène sa propre enquête. Le gouvernement d'alors du général et président Pervez Musharraf avait assuré qu'il s'agissait d'un des nombreux attentats perpétrés par les talibans pakistanais alliés à Al-Qaïda. Cependant, le Pari du peuple pakistanais de Benazir Bhutto, et son époux Asif Ali Zardari, devenu président du pays en 2008 après la victoire du PPP aux législatives, soupçonnaient des responsables du pouvoir et des services de renseignements d'être impliqués dans l'assassinat. C'est sur la requête de M. Zardari, une fois chef de l'Etat, que l'ONU avait nommé une commission d'enquête exclusivement sur "les faits et les circonstances" de l'assassinat sans mandat de déterminer "la responsabilité criminelle des auteurs" qui reste du ressort des seules autorités pakistanaises. Le 1er mars 2008, la justice avait inculpé le chef du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), Baïtullah Mehsud, de l'assassinat de Mme Bhutto, assurant qu'il en était le commanditaire et son groupe l'organisateur. En janvier déjà, Michael Hayden, directeur de la CIA américaine, avait également estimé qu'Al-Qaïda et Baïtullah Mehsud étaient derrière l'assassinat de Mme Bhutto. Avant le report de la remise du rapport, l'ONU avait prévu, par mesure de sécurité, de fermer pendant trois jours tous ses bureaux au Pakistan. N. S. Selon ce rapport, le drame aurait pu être évité si des mesures de sécurité adaptées aux menaces avaient été prises. En novembre 2007, Benazir Bhutto, déjà Premier ministre à deux reprises, était rentrée au Pakistan après un exil de neuf ans. Elle était en lice pour les élections législatives de janvier 2008 et représentait le Parti du peuple pakistanais PPP. Elle faisait figure de favorite pour redevenir Premier ministre. Elle avait été assassinée le 27 décembre 2007, lors d'un attentat kamikaze, alors qu'elle sortait d'un meeting électoral à Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad. "L'assasinat de Mme Bhutto aurait pu être évité si des mesures de sécurité adéquates avaient été prises", poursuit le document rédigé par des experts emmenés par l'ambassadeur du Chili à l'ONU. Le rapport de 65 pages souligne que la responsabilité de la sécurité de Bhutto reposait sur "le gouvernement fédéral, le gouvernement du Punjab et sur la police de Rawalpindi". Or, "Aucune de ces entités n'a pris les mesures pour répondre aux risques urgents, extraordinaires et récents qui menaçaient" Mme Bhutto. Le rapport relève que le gouvernement pakistanais n'est pas parvenu à fournir à Mme Bhutto un service de sécurité aussi rigoureux que celui qui avait été mis en place en octobre 2007 pour deux autres anciens Premiers ministres qui appartenaient au parti politique soutenant le président Pervez Musharraf. "Ce traitement discriminatoire est profondément troublant vu les tentatives d'assassinat auxquelles elle a été confrontée trois jours avant et les menaces spécifiques qui pesaient sur elle et qui avaient été identifiées" par les services de renseignement pakistanais. Mme Butto avait déjà échappé, quelques jours avant, le 18 octobre 2007 exactement, à un attentat suicide qui avait causé la mort de 139 de ses partisans. A propos des enquêteurs pakistanais, le rapport affirme que "des responsables, craignant notamment l'implication des services de renseignement, ne savaient pas vraiment jusqu'où ils pouvaient aller dans l'enquête, même s'ils savaient pertinemment, en tant que professionnels, que certaines mesures auraient dû être prises". La commission juge donc que c'est "sciemment" que la police n'a pas sérieusement son enquête. Le document ajoute que l'enquête pakistanaise "a manqué d'instructions, était inefficace et manquait d'implication pour identifier les criminels et les traduire en justice". L'ambassadeur du Pakistan à l'ONU Abdullah Hussain Haroon, qui devait rencontrer la presse après avoir reçu une copie du rapport, a finalement annulé le rendez-vous. Islamabad ne réagira à l'enquête de l'ONU qu'après avoir étudié le rapport a déclaré hier un porte-parole de la présidence pakistanaise, qui a rappelé que le gouvernement, issu en 2008 du parti de Mme Bhutto, mène sa propre enquête. Le gouvernement d'alors du général et président Pervez Musharraf avait assuré qu'il s'agissait d'un des nombreux attentats perpétrés par les talibans pakistanais alliés à Al-Qaïda. Cependant, le Pari du peuple pakistanais de Benazir Bhutto, et son époux Asif Ali Zardari, devenu président du pays en 2008 après la victoire du PPP aux législatives, soupçonnaient des responsables du pouvoir et des services de renseignements d'être impliqués dans l'assassinat. C'est sur la requête de M. Zardari, une fois chef de l'Etat, que l'ONU avait nommé une commission d'enquête exclusivement sur "les faits et les circonstances" de l'assassinat sans mandat de déterminer "la responsabilité criminelle des auteurs" qui reste du ressort des seules autorités pakistanaises. Le 1er mars 2008, la justice avait inculpé le chef du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), Baïtullah Mehsud, de l'assassinat de Mme Bhutto, assurant qu'il en était le commanditaire et son groupe l'organisateur. En janvier déjà, Michael Hayden, directeur de la CIA américaine, avait également estimé qu'Al-Qaïda et Baïtullah Mehsud étaient derrière l'assassinat de Mme Bhutto. Avant le report de la remise du rapport, l'ONU avait prévu, par mesure de sécurité, de fermer pendant trois jours tous ses bureaux au Pakistan. N. S.