Le Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle d'Oran (Crasc) a organisé, jeudi dernier, une journée d'études sur le "IVème centenaire du décret d'expulsion des Morisques d'Espagne 1609-2009". Un épisode de l'histoire du Maghreb qui reste encore méconnue. Essayons de voir qui sont ces Morisques ? Pourquoi ils sont expulsés et où iront-ils ? Le Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle d'Oran (Crasc) a organisé, jeudi dernier, une journée d'études sur le "IVème centenaire du décret d'expulsion des Morisques d'Espagne 1609-2009". Un épisode de l'histoire du Maghreb qui reste encore méconnue. Essayons de voir qui sont ces Morisques ? Pourquoi ils sont expulsés et où iront-ils ? Le terme «Morisque», en espagnol Morisco «petit Maure» désigne les Musulmans d'Espagne qui avaient été convertis au catholicisme conformément aux édits de conversion de 1502. Ces conversions qui ont été obtenues de gré ou de force ont été lourdes de conséquences. Cette opération mènera directement à une autre étape, celle de l'expulsion massive de cette population dont les ancêtres avaient construit l'histoire de la péninsule ibérique pendant près de huit siècles (de 711 à 1492). Le décret d'expulsion a été signé le 4 avril 1609, il est approuvé par le Conseil d'Etat qui le transmet au duc de Lerma pour son exécution. L'opération qui a surtout concerné la communauté vivant dans le royaume de Valence, a duré près de 5 ans puisqu'elle ne finit qu'en 1614. Plus de 275 mille habitants d'origine musulmane quitteront l'Espagne pour l'Afrique du Nord. Au reste Vincente Mestre a immortalisé dans un tableau de peinture daté de 1613 un débarquement de Morisques à Oran. Pourtant une partie de ce peuple persécuté s'installe en Europe avant de se convertir au christianisme. Mais la majorité met le cap sur les villes côtières maghrébines. Les Andalous et les Mudéjars investissent surtout Oran, Alger, Cherchell, Tlemcen, Nedroma, Mostaganem, Blida, Koléa, etc. Les Mudéjars «mudajjan» (domestiqués en arabe) soit dit en passant s'exprimaient en castillan, ces derniers ayant perdu l'usage de leur langue maternelle, mais ils écrivaient la langue qu'ils parlaient en caractères arabes, d'où le terme «Aljamiado». A quelque chose comme on dit malheur est bon. L'arrivée des Andalous au Maghreb a eu des répercussions positives sur la culture, l'économie et le développement des villes. A l'origine de l'expulsion La prise de Grenade en 1492 est suivie par la conclusion d'un accord de reddition entre l'ancien émirat et la couronne de Castille. Cet accord conclu entre le roi vaincu Abû Abdil-lah (Boabdil) et les rois Catholiques porte sur l'insertion de centaines de milliers de musulmans (dont le nombre pouvait atteindre 300 mille) dans la couronne. Il y est stipulé que ces deniers ont le droit de pratiquer et d'observer leur religion. Mais un événement allait bientôt remettre en cause l'accord en question. L'archevêque de Tolède Francisco Jiménez de Cisneros décide de réintégrer dans l'Eglise catholique les «Elches» les chrétiens convertis à l'islam à l'époque du règne des Musulmans. Cet acte jette le désarroi parmi les Musulmans qui y ont vu une violation des accords de reddition. Devant la menace qui pèse sur l'islam, les habitants du quartier grenadin de l'Albaicim, majoritairement musulmans, se révoltent. Le mouvement fait tâche d'huile et atteint les régions montagneuses. Ferdinand réagit en usant de la répression jusqu'à la pacification du royaume. La défaite en 1501 des révoltés a donné l'idée d'expulser de Grenade les musulmans âgés de plus de 14 ans. En 1502 l'expulsion est élargie à l'ensemble de la Couronne. Cette décision surprenante fera inclure dans le contingent des expulsés les Mudéjars, qui sont en fait des citadins bien intégrés dans la société espagnole de l'époque. Mais les Morisques ont été autorisés à prendre une seule voie de sortie, soit la côte cantabrique. Un détail que les historiens analysent comme une volonté des rois catholiques non pas d'expulser la communauté considérée, mais de la pousser à accepter le baptême. Pour autant l'expulsion enregistrée en 1502 n'a pas bouté hors d'Espagne l'ensemble de la population musulmane. Il en est resté beaucoup dans le royaume de Valence, et dans une moindre mesure en Catalogne et en Aragon. Mais au cours de la révolte contre les nobles des Germanías survenue en 1521 dans le royaume de Valence les révoltés ont usé de violence physique contre les Musulmans qu'ils ont contraint par la force à accepter le baptême. Quand l'empereur décrète l'expulsion par un décret qui prend effet en 1526, hormis ceux qui avaient décidé de partir pour l'Afrique du Nord, la plupart des Musulmans d'Aragon se font chrétiens. Le terme «Morisque», en espagnol Morisco «petit Maure» désigne les Musulmans d'Espagne qui avaient été convertis au catholicisme conformément aux édits de conversion de 1502. Ces conversions qui ont été obtenues de gré ou de force ont été lourdes de conséquences. Cette opération mènera directement à une autre étape, celle de l'expulsion massive de cette population dont les ancêtres avaient construit l'histoire de la péninsule ibérique pendant près de huit siècles (de 711 à 1492). Le décret d'expulsion a été signé le 4 avril 1609, il est approuvé par le Conseil d'Etat qui le transmet au duc de Lerma pour son exécution. L'opération qui a surtout concerné la communauté vivant dans le royaume de Valence, a duré près de 5 ans puisqu'elle ne finit qu'en 1614. Plus de 275 mille habitants d'origine musulmane quitteront l'Espagne pour l'Afrique du Nord. Au reste Vincente Mestre a immortalisé dans un tableau de peinture daté de 1613 un débarquement de Morisques à Oran. Pourtant une partie de ce peuple persécuté s'installe en Europe avant de se convertir au christianisme. Mais la majorité met le cap sur les villes côtières maghrébines. Les Andalous et les Mudéjars investissent surtout Oran, Alger, Cherchell, Tlemcen, Nedroma, Mostaganem, Blida, Koléa, etc. Les Mudéjars «mudajjan» (domestiqués en arabe) soit dit en passant s'exprimaient en castillan, ces derniers ayant perdu l'usage de leur langue maternelle, mais ils écrivaient la langue qu'ils parlaient en caractères arabes, d'où le terme «Aljamiado». A quelque chose comme on dit malheur est bon. L'arrivée des Andalous au Maghreb a eu des répercussions positives sur la culture, l'économie et le développement des villes. A l'origine de l'expulsion La prise de Grenade en 1492 est suivie par la conclusion d'un accord de reddition entre l'ancien émirat et la couronne de Castille. Cet accord conclu entre le roi vaincu Abû Abdil-lah (Boabdil) et les rois Catholiques porte sur l'insertion de centaines de milliers de musulmans (dont le nombre pouvait atteindre 300 mille) dans la couronne. Il y est stipulé que ces deniers ont le droit de pratiquer et d'observer leur religion. Mais un événement allait bientôt remettre en cause l'accord en question. L'archevêque de Tolède Francisco Jiménez de Cisneros décide de réintégrer dans l'Eglise catholique les «Elches» les chrétiens convertis à l'islam à l'époque du règne des Musulmans. Cet acte jette le désarroi parmi les Musulmans qui y ont vu une violation des accords de reddition. Devant la menace qui pèse sur l'islam, les habitants du quartier grenadin de l'Albaicim, majoritairement musulmans, se révoltent. Le mouvement fait tâche d'huile et atteint les régions montagneuses. Ferdinand réagit en usant de la répression jusqu'à la pacification du royaume. La défaite en 1501 des révoltés a donné l'idée d'expulser de Grenade les musulmans âgés de plus de 14 ans. En 1502 l'expulsion est élargie à l'ensemble de la Couronne. Cette décision surprenante fera inclure dans le contingent des expulsés les Mudéjars, qui sont en fait des citadins bien intégrés dans la société espagnole de l'époque. Mais les Morisques ont été autorisés à prendre une seule voie de sortie, soit la côte cantabrique. Un détail que les historiens analysent comme une volonté des rois catholiques non pas d'expulser la communauté considérée, mais de la pousser à accepter le baptême. Pour autant l'expulsion enregistrée en 1502 n'a pas bouté hors d'Espagne l'ensemble de la population musulmane. Il en est resté beaucoup dans le royaume de Valence, et dans une moindre mesure en Catalogne et en Aragon. Mais au cours de la révolte contre les nobles des Germanías survenue en 1521 dans le royaume de Valence les révoltés ont usé de violence physique contre les Musulmans qu'ils ont contraint par la force à accepter le baptême. Quand l'empereur décrète l'expulsion par un décret qui prend effet en 1526, hormis ceux qui avaient décidé de partir pour l'Afrique du Nord, la plupart des Musulmans d'Aragon se font chrétiens.