A chacun sa conception de l'exploit. Ou de l'échec. C'est selon. A chacun, surtout, sa manière de voir les choses. De se dédouaner ou d'assumer. Qu'est-ce qui a manqué, par exemple, à l'équipe d'Algérie pour entrer enfin dans l'histoire du Mondial par la grande porte du continent et l'opportunité offerte, sur un plateau, par l'Afrique du Sud de Mandela qui, si elle n'a pas brillé sportivement, a marqué des points. Réussi, brillamment, le sacré pari (c'est la toute puissante FIFA de l'indéboulonnable Blatter qui le lui signifie) là où le reste de la Planète (l'Europe particulièrement, mauvaise joueuse) l'attendait au tournant. Belle preuve de confiance que cette reconnaissance de la part de l'instance morale du football universel qui salue l'organisation d'un pays qui n'aura pas regretté d'entrer dans un jeu fermé à double tour, avec un tandem Europe- Amérique du Sud se partageant la part du lion sur tous les plans. Qui assure en mettant le paquet (quatre milliards de dollars investis). Exploit. Réel celui-là quand cette même FIFA rassure, à la fin d'un premier tour globalement dans les normes, que «si l'organisation reste au niveau d'aujourd'hui jusqu'au 11 juillet, alors nous pourrons dire que c'est un Mondial parfait». Bien joué même si les «Bafana Bafana», symbole d'un pays ayant définitivement enterré les démons de l'Apartheid, gagné la bataille peu évidente de la réconciliation noirs-blancs (d'où l'appellation méritée du pays «arc- en-ciel)», ont fait un tout petit tour pour s'en aller remettre à plus tard leurs ambitions de grandir dans un tournoi prestigieux où il faut plus que l'honneur de l'accueillir sur ses terres. Exploit ou l'échec revisité. Des Verts, bons derniers de leur groupe, qui ont la chance unique de retrouver le pays, dans la nuit de vendredi à samedi, par le salon d'honneur. Les félicitations en prime. Comme quoi ? Sans piper mot sur le parcours de son équipe, et encore moins sur son avenir à la tête de l'EN, Rabah Saâdane, ravi de la qualité de l'accueil, a pu placer ces quelques mots: «Je remercie beaucoup tous ceux qui sont venus, aujourd'hui, pour nous accueillir. C'est un signe de reconnaissance qui nous va droit au cœur.» On appelle cela de la fierté (mal placée ?). D'autant qu'à la descente d'avion, étaient présents deux représentants du gouvernement (respectivement Nacer Mehal, ministre de la Communication et Hachemi Djiar, ministre des Sports qui en profitait pour renouveler «l'attachement et le soutien sans réserve des supporters algériens à notre équipe nationale qui n'a pas démérité lors de la Coupe du monde 2010.») Une équipe qui «n'a pas démérité.» On y est. Qu'est-ce qui n'a pas, alors, marché durant ce premier tour de Coupe du monde à l'occasion d'un retour au sommet qu'on pensait à portée de pieds de nos talentueux joueurs à qui il manquait, on ne le répètera jamais assez, cette dose d'audace et cette discipline (indiscipline ?) tactique que Saâdane, occupé à renégocier son contrat, n'assume apparemment pas. Ne veut pas assumer, se contentant de tirer la couverture à soi. En reconnaissant qu'il ne disposait pas d'un groupe de qualité et donc à même de relever le défi de donner à l'Algérie une présence historique au second tour. A chacun donc — on se répète ? — sa conception de l'échec. Echec italien. Des champions du monde piteusement éliminés (comme les «Fennecs», ils ont fini avec le bonnet d'âne) du premier tour et qui reviennent au pays par la petite porte, sous haute protection policière. Humiliés par leurs fans, ils s'éclipseront par des portes dérobées. La rançon de la gloire on appelle ça. Ou de l'infortune. Marcello Lippi, coach digne dans la défaite (retentissante pourtant) et ce «Moi le responsable» qui sonne tellement vrai. Qui nous fait oublier l'indignité d'un Domenech ou la dérobade de qui on sait. Elégant (une «tare» bien italienne ?) jusqu'au bout en reconnaissant que, globalement, «le nécessaire n'a pas été fait et que l'entraîneur n'a pas bien préparé techniquement, tactiquement et psychologiquement son équipe.» Regrettant cette issue, il multiplie les leçons en rajoutant une couche. Et on ne peut qu'apprécier: «C'est moi qui ai construit cette équipe. (…) nous n'avons pas d'excuses. Je ne veux pas me poser en victime. Je pense avoir joué un rôle important lorsque nous avons eu des résultats probants.» Conclusion, toute de dignité, sommet dans l'élégance, cette preuve qu'il est de la race des grands entraîneurs : «Cette fois j'ai eu un rôle important dans l'échec.» On circule car il n'y a plus rien à voir. Rien à ajouter. A chacun sa conscience. A chacun sa conception de l'exploit. Ou de l'échec. C'est selon. A chacun, surtout, sa manière de voir les choses. De se dédouaner ou d'assumer. Qu'est-ce qui a manqué, par exemple, à l'équipe d'Algérie pour entrer enfin dans l'histoire du Mondial par la grande porte du continent et l'opportunité offerte, sur un plateau, par l'Afrique du Sud de Mandela qui, si elle n'a pas brillé sportivement, a marqué des points. Réussi, brillamment, le sacré pari (c'est la toute puissante FIFA de l'indéboulonnable Blatter qui le lui signifie) là où le reste de la Planète (l'Europe particulièrement, mauvaise joueuse) l'attendait au tournant. Belle preuve de confiance que cette reconnaissance de la part de l'instance morale du football universel qui salue l'organisation d'un pays qui n'aura pas regretté d'entrer dans un jeu fermé à double tour, avec un tandem Europe- Amérique du Sud se partageant la part du lion sur tous les plans. Qui assure en mettant le paquet (quatre milliards de dollars investis). Exploit. Réel celui-là quand cette même FIFA rassure, à la fin d'un premier tour globalement dans les normes, que «si l'organisation reste au niveau d'aujourd'hui jusqu'au 11 juillet, alors nous pourrons dire que c'est un Mondial parfait». Bien joué même si les «Bafana Bafana», symbole d'un pays ayant définitivement enterré les démons de l'Apartheid, gagné la bataille peu évidente de la réconciliation noirs-blancs (d'où l'appellation méritée du pays «arc- en-ciel)», ont fait un tout petit tour pour s'en aller remettre à plus tard leurs ambitions de grandir dans un tournoi prestigieux où il faut plus que l'honneur de l'accueillir sur ses terres. Exploit ou l'échec revisité. Des Verts, bons derniers de leur groupe, qui ont la chance unique de retrouver le pays, dans la nuit de vendredi à samedi, par le salon d'honneur. Les félicitations en prime. Comme quoi ? Sans piper mot sur le parcours de son équipe, et encore moins sur son avenir à la tête de l'EN, Rabah Saâdane, ravi de la qualité de l'accueil, a pu placer ces quelques mots: «Je remercie beaucoup tous ceux qui sont venus, aujourd'hui, pour nous accueillir. C'est un signe de reconnaissance qui nous va droit au cœur.» On appelle cela de la fierté (mal placée ?). D'autant qu'à la descente d'avion, étaient présents deux représentants du gouvernement (respectivement Nacer Mehal, ministre de la Communication et Hachemi Djiar, ministre des Sports qui en profitait pour renouveler «l'attachement et le soutien sans réserve des supporters algériens à notre équipe nationale qui n'a pas démérité lors de la Coupe du monde 2010.») Une équipe qui «n'a pas démérité.» On y est. Qu'est-ce qui n'a pas, alors, marché durant ce premier tour de Coupe du monde à l'occasion d'un retour au sommet qu'on pensait à portée de pieds de nos talentueux joueurs à qui il manquait, on ne le répètera jamais assez, cette dose d'audace et cette discipline (indiscipline ?) tactique que Saâdane, occupé à renégocier son contrat, n'assume apparemment pas. Ne veut pas assumer, se contentant de tirer la couverture à soi. En reconnaissant qu'il ne disposait pas d'un groupe de qualité et donc à même de relever le défi de donner à l'Algérie une présence historique au second tour. A chacun donc — on se répète ? — sa conception de l'échec. Echec italien. Des champions du monde piteusement éliminés (comme les «Fennecs», ils ont fini avec le bonnet d'âne) du premier tour et qui reviennent au pays par la petite porte, sous haute protection policière. Humiliés par leurs fans, ils s'éclipseront par des portes dérobées. La rançon de la gloire on appelle ça. Ou de l'infortune. Marcello Lippi, coach digne dans la défaite (retentissante pourtant) et ce «Moi le responsable» qui sonne tellement vrai. Qui nous fait oublier l'indignité d'un Domenech ou la dérobade de qui on sait. Elégant (une «tare» bien italienne ?) jusqu'au bout en reconnaissant que, globalement, «le nécessaire n'a pas été fait et que l'entraîneur n'a pas bien préparé techniquement, tactiquement et psychologiquement son équipe.» Regrettant cette issue, il multiplie les leçons en rajoutant une couche. Et on ne peut qu'apprécier: «C'est moi qui ai construit cette équipe. (…) nous n'avons pas d'excuses. Je ne veux pas me poser en victime. Je pense avoir joué un rôle important lorsque nous avons eu des résultats probants.» Conclusion, toute de dignité, sommet dans l'élégance, cette preuve qu'il est de la race des grands entraîneurs : «Cette fois j'ai eu un rôle important dans l'échec.» On circule car il n'y a plus rien à voir. Rien à ajouter. A chacun sa conscience.