Question née à la 32e minute où Abdi Kassim, suite à une double faute et au mauvais positionnement du mur et du gardien algérien, fusille Mbolhi des 27 mètres (1-0). Ils ne croyaient pas à ce but face au mondialiste. A partir de ce but, les Tanzaniens accélèrent, construisent le jeu et profitent des couloirs abandonnés par le milieu algérien pour donner des sueurs froides à notre défense où ils avaient failli ajouter un deuxième but à la 38e minute après une erreur au niveau de la défense. Heureusement que le keeper Mbolhi était bien placé pour sauver son équipe. Qu'est-ce qui n'a donc pas fonctionné cette fois-ci ? Le sélectionneur ou les joueurs ? N'ayant point peur des mots et des réactions futures, disant-le sans reproche, l'équipe nationale s'est égarée dans une cacophonie indescriptible. Aucune technique, ni maîtrise de ballons, précipitations, cafouillage devant les buts adversaires, individualités, manque de concentration au centre du terrain des couloirs abandonnés au bénéfice des Tanzaniennes qui découvrent à la limite presque, le ballon en Algérie. Une équipe qui s'est faite un nom sur le dos de nos joueurs qui avaient pourtant juré de faire de cette timide, voire naïve équipe venue d'ailleurs, une bouffée. Le contraire s'est installé et avec le doute. Ce dernier pèsera définitivement sur les supporters qui ne croient plus à ces mondialistes. Que reste t-il lorsqu'un Ghezzal sauve les buts de l'adversaire ? Ou lorsque l'occasion est donnée à Belhadj de tirer quatre coups francs successifs à 30 m du gardien tanzanien sans pouvoir corriger la trajectoire ? Et quand ces corners qui pleuvaient au profit de notre équipe sans pour autant pouvoir corriger la puissance de la balle ? Les trente premières minutes de jeu étaient au profit des jeunes de Ziani. On avait cru que le score n'allait par tarder à faire exploser le stade de Blida mais l'inquiétude se faisaient sentir lorsque seuls Bouguerra, Ziani et Guedioura menaçaient la défense tanzanienne. Les passes précises de Ziani sur ses coéquipiers ne donnaient pas, si ce n'est des tirs «d'oiseaux» qui permettaient au gardien de but de relancer ses camarades plus rassurés sur la domination. II fallait attendre la 45e pour voir Guedioura égaliser sur un tir puissant des 35 mètres dont la vitesse était estimée à 112 km/h. Ziaya face au gardien tanzani a eu l'opportunité d'ouvrir la marque dès la 9e minute après une belle passe de son équipier mais et il s'est un peu trop compliquer la vie, échoue. Huit minutes plus tard, c'est Ziani qui lui sert un caviar, mais au lieu d'enchaîner directement avec une frappe, Ziaya, encore lui s'enfonce dans le périmètre de la défense adversaire pour perdre le cuir tout bêtement. Alors que tout le stade avait crié au but, Belhadj et Ghazal qui n'étaient que l'ombre de d'eux-mêmes tout comme Abdoun ou Djebbour isolés n'ont pratiquement pas convaincus ce soir-là. La rencontre était à leur portée mais l'excès de précipitation et la formule des individualités les ont piégés. La rentrée de Medjani et Abdoun en remplacement de Haliche et Boudebouz n'avait rien donné. Toutefois, malgré ces changements, l'équipe nationale n'a pu ajouter un deuxième but et cela malgré les occasions nettes de scorer créées dans les arrêts de jeu. Leur manque de promptitude et la mollesse de leurs frappes nous ont laissés rédhibitoires au niveau international. Il va falloir maintenant pour Saâdane regarder du côté des locaux pour trouver les bons attaquants qui puissent redonner de l'aile à l'équipe nationale. Le temps presse et chaque match perdu nous fait perdre tout espoir de qualification. Alors, au sélectionneur d'aller à la pêche des meilleurs. Ce soir-là, ce n'est certes pas la faute à Saâdane qui avaient mis en place, une tactique qui aurait permis à l'équipe nationale de réaliser l'exploit attendu. Le mal cette fois, est né du terrain. A ce niveau, il y a lieu de s'inquiéter très sérieusement de la composante. Des joueurs affichaient une mésentente et une incompréhension, traînaient à la limite une division du groupe qui brise la cohésion, un mal s'est installé à force de s'attaquer à cette équipe. On contribue à la froisser et à la perdre à tout jamais. Alors si cela devait arriver, il va falloir reconstruire une équipe avec de nouveaux joueurs, un nouveau staff et une nouvelle politique d'accompagnement. Les joueurs fragiles, eux aussi, réagiraient bien un jour à cette pluie de critiques. Ne sommes-nous pas tous responsables ? La question, à bien réfléchir est là, omniprésente. C'est depuis la coupe du Monde que supporters et consultants journalistes sont devenus plus exigeants d'une équipe encore fragile. Chaque critique enfonce un plus nos représentants. Mais nous devons faire attention. Saâdane que les reporters et journalistes ont approchés en fin de match a été catégorique, «si c'est de ma faute, je quitte. Je ne suis pas ici pour me faire insulter à mon âge. Cela suffit. J'ai fait ce qu'il fallait, le terrain n'a pas réagi, est-ce ma faute ?» Une déclaration pleine de sens puisqu'il a fini par claquer la porte. Il quitte la sélection sur une contre-performance alors qu'il pouvait le faire avant et sortir par la grande porte.