Les Turcs sont conviés aux urnes aujourd'hui à l'occasion d'un référendum constitutionnel où apparaîtra le degré de popularité d'un gouvernement qui soutient des réformes libérales mais que certains laïcs accusent d'encourager des visées islamistes. Les Turcs sont conviés aux urnes aujourd'hui à l'occasion d'un référendum constitutionnel où apparaîtra le degré de popularité d'un gouvernement qui soutient des réformes libérales mais que certains laïcs accusent d'encourager des visées islamistes. Signe des divisions affectant ce pays musulman qui aspire à entrer dans l'Union européenne, les sondages annoncent un scrutin serré sur la révision de la Constitution, qui comporte une réorganisation de l'appareil judiciaire. La Turquie tiendra aussi des élections législatives en 2011. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, juge nécessaire de modifier un texte adopté au début des années 1980, après un putsch militaire, afin de renforcer la démocratie et de rapprocher la Turquie des normes européennes. L'opposition laïque voit dans les réformes une tentative de prise de contrôle des tribunaux par le parti AKP au pouvoir, qui possède une forte majorité parlementaire depuis 2002 et s'est assuré une solide base politique. Le programme de réformes comprend 26 articles. La plupart sont jugés progressistes et peu susceptibles de prêter à controverse. L'un d'eux permettrait de traduire plus facilement des membres de l'armée devant des tribunaux civils. Mais les changements de nature à affecter la composition de la Cour constitutionnelle et celle du Conseil supérieur de la magistrature (HSYK), organisme d'Etat qui nomme les magistrats, inspirent des inquiétudes pour l'indépendance du pouvoir judiciaire. A Bruxelles, la Commission européenne a exprimé mardi son soutien à la refonte de l'appareil judiciaire tout en reprochant aux autorités turques l'absence de grand débat public sur les réformes avant le référendum de dimanche. Des indices pour le scrutin de 2011 Cette critique a été motivée par des informations de presse selon lesquelles Erdogan aurait prévenu un groupe d'affaires turc qu'un risque d'"élimination" pesait sur lui en raison de son manque de soutien public aux réformes, a indiqué Angela Flotte, porte- parole de la Commission. L'AKP, formation issue de la mouvance islamiste mais niant toute intention de réduire le champ de la laïcité en Turquie, se présente comme un homologue des partis chrétiens-démocrates conservateurs de l'Union européenne. Depuis son accession au pouvoir il y a huit ans, le parti d'Erdogan supervise une phase de croissance économique record et de stabilité politique relative dans un pays marqué auparavant par l'incurie financière et les bouleversements politiques. Les investisseurs étudieront de près le résultat du référendum pour évaluer les chances qu'a Erdogan de former un gouvernement fondé sur un seul parti pour un troisième mandat consécutif après les législatives prévues d'ici juillet 2011. En 2007, l'AKP avait obtenu 47% des voix, mais le scrutin de l'an prochain paraît s'annoncer comme le plus difficile à aborder pour le parti gouvernemental. Une victoire du "non" au référendum pourrait galvaniser l'opposition, paniquer les marchés et inciter le gouvernement à intensifier les dépenses pour tenter de se concilier l'opinion, ce qui porterait un coup à la discipline fiscale. Des analystes considèrent le référendum comme un nouveau terrain d'affrontement entre l'AKP, soutenu par une classe moyenne de musulmans pratiquants qui est en pleine expansion, et une élite laïque qui a exercé le pouvoir le plus clair du temps écoulé depuis la fondation de la Turquie moderne par Atatürk en 1923. A l'heure où la puissance de l'armée a nettement diminué sous l'effet des réformes liées au projet d'adhésion à l'UE, les juridictions supérieures deviennent la dernière forteresse d'un establishment conservateur très suspicieux à l'endroit de l'AKP. La Turquie, membre de l'Otan, occupe une position stratégique entre l'Europe, l'Asie centrale et le Proche-Orient. Sous la conduite de l'AKP, elle a remodelé sa politique étrangère en développant ses relations avec l'Iran, la Syrie et l'Irak et a mis en sourdine ses liens avec Israël. Signe des divisions affectant ce pays musulman qui aspire à entrer dans l'Union européenne, les sondages annoncent un scrutin serré sur la révision de la Constitution, qui comporte une réorganisation de l'appareil judiciaire. La Turquie tiendra aussi des élections législatives en 2011. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, juge nécessaire de modifier un texte adopté au début des années 1980, après un putsch militaire, afin de renforcer la démocratie et de rapprocher la Turquie des normes européennes. L'opposition laïque voit dans les réformes une tentative de prise de contrôle des tribunaux par le parti AKP au pouvoir, qui possède une forte majorité parlementaire depuis 2002 et s'est assuré une solide base politique. Le programme de réformes comprend 26 articles. La plupart sont jugés progressistes et peu susceptibles de prêter à controverse. L'un d'eux permettrait de traduire plus facilement des membres de l'armée devant des tribunaux civils. Mais les changements de nature à affecter la composition de la Cour constitutionnelle et celle du Conseil supérieur de la magistrature (HSYK), organisme d'Etat qui nomme les magistrats, inspirent des inquiétudes pour l'indépendance du pouvoir judiciaire. A Bruxelles, la Commission européenne a exprimé mardi son soutien à la refonte de l'appareil judiciaire tout en reprochant aux autorités turques l'absence de grand débat public sur les réformes avant le référendum de dimanche. Des indices pour le scrutin de 2011 Cette critique a été motivée par des informations de presse selon lesquelles Erdogan aurait prévenu un groupe d'affaires turc qu'un risque d'"élimination" pesait sur lui en raison de son manque de soutien public aux réformes, a indiqué Angela Flotte, porte- parole de la Commission. L'AKP, formation issue de la mouvance islamiste mais niant toute intention de réduire le champ de la laïcité en Turquie, se présente comme un homologue des partis chrétiens-démocrates conservateurs de l'Union européenne. Depuis son accession au pouvoir il y a huit ans, le parti d'Erdogan supervise une phase de croissance économique record et de stabilité politique relative dans un pays marqué auparavant par l'incurie financière et les bouleversements politiques. Les investisseurs étudieront de près le résultat du référendum pour évaluer les chances qu'a Erdogan de former un gouvernement fondé sur un seul parti pour un troisième mandat consécutif après les législatives prévues d'ici juillet 2011. En 2007, l'AKP avait obtenu 47% des voix, mais le scrutin de l'an prochain paraît s'annoncer comme le plus difficile à aborder pour le parti gouvernemental. Une victoire du "non" au référendum pourrait galvaniser l'opposition, paniquer les marchés et inciter le gouvernement à intensifier les dépenses pour tenter de se concilier l'opinion, ce qui porterait un coup à la discipline fiscale. Des analystes considèrent le référendum comme un nouveau terrain d'affrontement entre l'AKP, soutenu par une classe moyenne de musulmans pratiquants qui est en pleine expansion, et une élite laïque qui a exercé le pouvoir le plus clair du temps écoulé depuis la fondation de la Turquie moderne par Atatürk en 1923. A l'heure où la puissance de l'armée a nettement diminué sous l'effet des réformes liées au projet d'adhésion à l'UE, les juridictions supérieures deviennent la dernière forteresse d'un establishment conservateur très suspicieux à l'endroit de l'AKP. La Turquie, membre de l'Otan, occupe une position stratégique entre l'Europe, l'Asie centrale et le Proche-Orient. Sous la conduite de l'AKP, elle a remodelé sa politique étrangère en développant ses relations avec l'Iran, la Syrie et l'Irak et a mis en sourdine ses liens avec Israël.