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Un évènement passé sous silence
Centenaire de cheikh El-Hasnaoui
Publié dans Le Midi Libre le 20 - 09 - 2010

S'il était encore en vie, Cheikh El-Hasnaoui, l'un des maîtres de la chanson algérienne chaâbie, aurait eu cent ans en juillet dernier. Cet immense artiste est reconnu non seulement par des milliers de fans de plusieurs générations mais aussi par ses pairs qui voient en lui un compositeur qui a innové et qui a apporté un plus incontestable aux genres musicaux exercés en Algérie. Au moment où d'autres artistes algériens de talent se sont tant inspirés des styles musicaux du Moyen-Orient, Cheikh El-Hasnaoui a créé son propre style. C'est sans doute son plus grand mérite. Viennent ensuite ses compositions musicales originales faites de courtes chansons mais dont l'impact sur l'auditeur reste immuable. Ses textes aussi ont une marque révolutionnaire. Cheikh El- Hasnaoui a été l'un des premiers à avoir chanté l'amour sans aucun tabou. Il a abordé cette thématique avec un naturel déconcertant à une époque où notre société était très pudique. Cheikh El-Hasnaoui avait choisi de chanter l'amour sans fard et de manière directe. Il a été l'un des premiers artistes algériens, par exemple, à citer le prénom de sa bien- aimée. Sa chanson «Fadhma» (en kabyle) a connu un succès retentissant et continue encore à bercer des jeunes Algériens qui savent apprécier les mélodies du fils prodige du village Taâzibt, à Ihesnawan, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. En arabe aussi, Cheikh El-Hasnaoui a donné naissance à de véritables petites merveilles artistiques. L'exemple de la chanson «Zahia» est édifiant. Ou encore «Noudjoum Elil» qui a été reprise par de nombreux chanteurs doués, comme le regretté Kamel Messaoudi. Même le monument Matoub Lounès a été marqué d'une empreinte indélébile par Cheikh El-Hasnaoui au point de le citer dans une chanson de son premier album et dans une autre chanson de son avant-dernier album, sorti une année avant son assassinat en 1998. Matoub a aussi repris plusieurs musiques du Cheikh, comme c'est le cas de sa chanson «Ruh avava ruh» ou encore «Ayikhfiw». Lounès Kheloui fait également partie des chanteurs qui ont fait d'El-Hasnaoui un modèle à suivre et à méditer. Des centaines d'artistes caressent leur guitare pour la première fois en tentant d'imiter Cheikh El-Hasnaoui. Il ne faut pas oublier aussi de parler d'El-Hasnaoui amechtouh en évoquant le Cheikh. Ce dernier a permis, à sa manière, à tant de mélomanes, de découvrir les chansons d'El-Hasnaoui grâce, notamment, à sa programmation souvent par la chaîne de télévision nationale.
Cheikh El-Hasnaoui a inspiré les écrivains et les journalistes. Des centaines d'articles ont été rédigés sur sa poésie et sur ses mélodies voire sur sa vie privée. Parmi les livres qui ont été écrits et publiés, on pourrait citer celui du journaliste Rachid Mokhtari, celui de Mehenna Mahfoufi et tout récemment le recueil de tous les poèmes du Cheikh, réunis et traduits par le journaliste Ajgu Abelqas. L'existence de ces ouvrages conforte l'idée qu'El- Hasnaoui n'est pas un artiste comme les autres. El-Hasnaoui, en plus de l'amour impossible et destructeur, a aussi consacré une grande partie de son œuvre à la chanson de l'exil. Cheikh El-Hasnaoui a beaucoup souffert du fait de vivre loin de sa terre natale. Un exil inexplicable même si les auteurs qui se sont intéressés au Cheikh ont tenté d'élucider ce mystère. On ne saura jamais avec exactitude pourquoi El-Hasnaoui n'est pas revenu vivre chez lui, dans ce berceau près de Tizi-Ouzou, malgré l'affliction que l'éloignement lui causait. Dans des chansons, «Maison blanche», «El ghorba tewâar», «Ya noudjoum elil», «Intas ma dyas», et tant d'autres, l'un des artistes algériens les plus discrets n'a pas cessé de dire le vide intérieur inénarrable qu'éprouve celui qui est coupé de sa terre natale. El-Hasnaoui a emporté tous ses secrets et ses mystères avec lui. C'est d'ailleurs pourquoi il a requis cette dimension de mythe. Déjà de son vivant, le mythe planait autour de son nom.
A l'occasion de son centenaire, les hommages ne pleuvent pas. Contrairement aux autres artistes qu'on honore après leur mort, El- Hasnaoui n'a même pas eu droit aux hommages posthumes. Mais un vrai artiste a-t-il vraiment besoin de vénération ?
S'il était encore en vie, Cheikh El-Hasnaoui, l'un des maîtres de la chanson algérienne chaâbie, aurait eu cent ans en juillet dernier. Cet immense artiste est reconnu non seulement par des milliers de fans de plusieurs générations mais aussi par ses pairs qui voient en lui un compositeur qui a innové et qui a apporté un plus incontestable aux genres musicaux exercés en Algérie. Au moment où d'autres artistes algériens de talent se sont tant inspirés des styles musicaux du Moyen-Orient, Cheikh El-Hasnaoui a créé son propre style. C'est sans doute son plus grand mérite. Viennent ensuite ses compositions musicales originales faites de courtes chansons mais dont l'impact sur l'auditeur reste immuable. Ses textes aussi ont une marque révolutionnaire. Cheikh El- Hasnaoui a été l'un des premiers à avoir chanté l'amour sans aucun tabou. Il a abordé cette thématique avec un naturel déconcertant à une époque où notre société était très pudique. Cheikh El-Hasnaoui avait choisi de chanter l'amour sans fard et de manière directe. Il a été l'un des premiers artistes algériens, par exemple, à citer le prénom de sa bien- aimée. Sa chanson «Fadhma» (en kabyle) a connu un succès retentissant et continue encore à bercer des jeunes Algériens qui savent apprécier les mélodies du fils prodige du village Taâzibt, à Ihesnawan, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. En arabe aussi, Cheikh El-Hasnaoui a donné naissance à de véritables petites merveilles artistiques. L'exemple de la chanson «Zahia» est édifiant. Ou encore «Noudjoum Elil» qui a été reprise par de nombreux chanteurs doués, comme le regretté Kamel Messaoudi. Même le monument Matoub Lounès a été marqué d'une empreinte indélébile par Cheikh El-Hasnaoui au point de le citer dans une chanson de son premier album et dans une autre chanson de son avant-dernier album, sorti une année avant son assassinat en 1998. Matoub a aussi repris plusieurs musiques du Cheikh, comme c'est le cas de sa chanson «Ruh avava ruh» ou encore «Ayikhfiw». Lounès Kheloui fait également partie des chanteurs qui ont fait d'El-Hasnaoui un modèle à suivre et à méditer. Des centaines d'artistes caressent leur guitare pour la première fois en tentant d'imiter Cheikh El-Hasnaoui. Il ne faut pas oublier aussi de parler d'El-Hasnaoui amechtouh en évoquant le Cheikh. Ce dernier a permis, à sa manière, à tant de mélomanes, de découvrir les chansons d'El-Hasnaoui grâce, notamment, à sa programmation souvent par la chaîne de télévision nationale.
Cheikh El-Hasnaoui a inspiré les écrivains et les journalistes. Des centaines d'articles ont été rédigés sur sa poésie et sur ses mélodies voire sur sa vie privée. Parmi les livres qui ont été écrits et publiés, on pourrait citer celui du journaliste Rachid Mokhtari, celui de Mehenna Mahfoufi et tout récemment le recueil de tous les poèmes du Cheikh, réunis et traduits par le journaliste Ajgu Abelqas. L'existence de ces ouvrages conforte l'idée qu'El- Hasnaoui n'est pas un artiste comme les autres. El-Hasnaoui, en plus de l'amour impossible et destructeur, a aussi consacré une grande partie de son œuvre à la chanson de l'exil. Cheikh El-Hasnaoui a beaucoup souffert du fait de vivre loin de sa terre natale. Un exil inexplicable même si les auteurs qui se sont intéressés au Cheikh ont tenté d'élucider ce mystère. On ne saura jamais avec exactitude pourquoi El-Hasnaoui n'est pas revenu vivre chez lui, dans ce berceau près de Tizi-Ouzou, malgré l'affliction que l'éloignement lui causait. Dans des chansons, «Maison blanche», «El ghorba tewâar», «Ya noudjoum elil», «Intas ma dyas», et tant d'autres, l'un des artistes algériens les plus discrets n'a pas cessé de dire le vide intérieur inénarrable qu'éprouve celui qui est coupé de sa terre natale. El-Hasnaoui a emporté tous ses secrets et ses mystères avec lui. C'est d'ailleurs pourquoi il a requis cette dimension de mythe. Déjà de son vivant, le mythe planait autour de son nom.
A l'occasion de son centenaire, les hommages ne pleuvent pas. Contrairement aux autres artistes qu'on honore après leur mort, El- Hasnaoui n'a même pas eu droit aux hommages posthumes. Mais un vrai artiste a-t-il vraiment besoin de vénération ?


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