Aung San Suu Kyi a lancé hier un appel à la liberté d'expression en Birmanie et exhorté ses partisans à défendre leurs droits et ne pas perdre courage, dans son premier grand discours public après sept années d'assignation à résidence. L'opposante s'est également déclarée, rapporte Reuters, prête à dialoguer avec le chef de la junte militaire au pouvoir, et aussi avec les pays occidentaux pour une levée des sanctions qui frappent le pays dirigé depuis 48 ans par les généraux si tel est le "souhait véritable" du peuple birman. Des fleurs nouées dans les cheveux, vêtue d'une tunique bleue et du traditionnel sarong birman, Aung San Suu Kyi s'est frayé un chemin à travers la foule pour se rendre devant le siège de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, où elle s'est exprimée pendant une heure environ, souvent interrompue par les rires et les applaudissements de l'assistance. "La liberté d'expression est le fondement de la liberté démocratique", a lancé Aung San Suu Kyi aux milliers de personnes assises dans une rue bouclée par les autorités. "Il faut vous battre pour ce qui est juste", a ajouté la charismatique opposante, montrant qu'elle n'a rien perdu de son pouvoir d'électriser les foules. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 a passé quinze des 21 dernières années assignée à résidence ou en prison. Sa dernière période de réclusion dans son domicile de Rangoun s'est achevée samedi. Ses propos sur la liberté d'expression ont particulièrement résonné dans un pays où chaque chanson, chaque livre, chaque bande dessinée requiert l'approbation de la censure. Mais Aung San Suu Kyi, qui a 65 ans, a aussi envoyé un signe d'apaisement en disant avoir été bien traitée pendant ses sept années d'assignation à résidence. "Je ne nourris pas de rancœur à l'égard de ceux qui m'ont maintenue en résidence surveillée (...). Les responsables de la sécurité m'ont bien traitée. Je veux leur demander de bien traiter le peuple aussi." "Elle appartient à toute la nation" L'opposante a passé la nuit à débattre de l'avenir de la LND, dissoute par les autorités. Tout comme son discours, cette réunion avec les autres dirigeants de sa formation était une première en sept ans. Selon Ohn Kyaing, un haut responsable du parti, la junte n'a fixé aucune condition à sa libération, qui s'est matérialisée samedi lorsque la police s'est retirée des abords de sa maison de Rangoun, sur les rives du lac Inya. Une semaine après les premières élections législatives dans le pays depuis vingt ans, les généraux au pouvoir depuis 1962 tentent peut-être ainsi de chercher une légitimité internationale en libérant la fille du héros de l'indépendance de l'ancienne colonie britannique. La presse officielle rapporte que l'opposante a été graciée en raison de sa bonne conduite et que le chef de la police, Khin Yi, lui a assuré que le gouvernement était "prêt à lui fournir tout ce dont elle a besoin". Il est probable que Suu Kyi s'emploiera à rebâtir sa Ligue nationale pour la démocratie, qu'elle avait conduite à une victoire aux législatives de 1990, annulées par la junte. D'autres mouvements pro-démocratiques espèrent voir le prix Nobel de la paix assumer un rôle plus large. "Elle appartient à la nation tout entière", a dit Khin Maung Swe, chef de file de Force démocratique nationale, un parti créé par des transfuges de la LND qui ne voulaient pas d'un boycott des urnes. "Nous sommes impatients d'entendre sa voix", a-t-il ajouté. Dans son discours, Aung San Suu Kyi a souhaité travailler "main dans la main avec les autres forces démocratiques". Les dirigeants du monde entier ont applaudi à sa libération tout en exigeant de la junte birmane qu'elle relâche d'autres détenus politiques, qui seraient environ 2.100 dans le pays. Aung San Suu Kyi a lancé hier un appel à la liberté d'expression en Birmanie et exhorté ses partisans à défendre leurs droits et ne pas perdre courage, dans son premier grand discours public après sept années d'assignation à résidence. L'opposante s'est également déclarée, rapporte Reuters, prête à dialoguer avec le chef de la junte militaire au pouvoir, et aussi avec les pays occidentaux pour une levée des sanctions qui frappent le pays dirigé depuis 48 ans par les généraux si tel est le "souhait véritable" du peuple birman. Des fleurs nouées dans les cheveux, vêtue d'une tunique bleue et du traditionnel sarong birman, Aung San Suu Kyi s'est frayé un chemin à travers la foule pour se rendre devant le siège de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, où elle s'est exprimée pendant une heure environ, souvent interrompue par les rires et les applaudissements de l'assistance. "La liberté d'expression est le fondement de la liberté démocratique", a lancé Aung San Suu Kyi aux milliers de personnes assises dans une rue bouclée par les autorités. "Il faut vous battre pour ce qui est juste", a ajouté la charismatique opposante, montrant qu'elle n'a rien perdu de son pouvoir d'électriser les foules. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 a passé quinze des 21 dernières années assignée à résidence ou en prison. Sa dernière période de réclusion dans son domicile de Rangoun s'est achevée samedi. Ses propos sur la liberté d'expression ont particulièrement résonné dans un pays où chaque chanson, chaque livre, chaque bande dessinée requiert l'approbation de la censure. Mais Aung San Suu Kyi, qui a 65 ans, a aussi envoyé un signe d'apaisement en disant avoir été bien traitée pendant ses sept années d'assignation à résidence. "Je ne nourris pas de rancœur à l'égard de ceux qui m'ont maintenue en résidence surveillée (...). Les responsables de la sécurité m'ont bien traitée. Je veux leur demander de bien traiter le peuple aussi." "Elle appartient à toute la nation" L'opposante a passé la nuit à débattre de l'avenir de la LND, dissoute par les autorités. Tout comme son discours, cette réunion avec les autres dirigeants de sa formation était une première en sept ans. Selon Ohn Kyaing, un haut responsable du parti, la junte n'a fixé aucune condition à sa libération, qui s'est matérialisée samedi lorsque la police s'est retirée des abords de sa maison de Rangoun, sur les rives du lac Inya. Une semaine après les premières élections législatives dans le pays depuis vingt ans, les généraux au pouvoir depuis 1962 tentent peut-être ainsi de chercher une légitimité internationale en libérant la fille du héros de l'indépendance de l'ancienne colonie britannique. La presse officielle rapporte que l'opposante a été graciée en raison de sa bonne conduite et que le chef de la police, Khin Yi, lui a assuré que le gouvernement était "prêt à lui fournir tout ce dont elle a besoin". Il est probable que Suu Kyi s'emploiera à rebâtir sa Ligue nationale pour la démocratie, qu'elle avait conduite à une victoire aux législatives de 1990, annulées par la junte. D'autres mouvements pro-démocratiques espèrent voir le prix Nobel de la paix assumer un rôle plus large. "Elle appartient à la nation tout entière", a dit Khin Maung Swe, chef de file de Force démocratique nationale, un parti créé par des transfuges de la LND qui ne voulaient pas d'un boycott des urnes. "Nous sommes impatients d'entendre sa voix", a-t-il ajouté. Dans son discours, Aung San Suu Kyi a souhaité travailler "main dans la main avec les autres forces démocratiques". Les dirigeants du monde entier ont applaudi à sa libération tout en exigeant de la junte birmane qu'elle relâche d'autres détenus politiques, qui seraient environ 2.100 dans le pays.