Plus qu'un métier, le travail du poil de dromadaire ("Oubar") en tant que matériau de base dans la fabrication de vêtements, comme le burnous ou la kachabia, reste un authentique savoir-faire sinon un art transmis en héritage depuis des lustres, dans la région de M'sila, même si certaines difficultés en font une activité chère et aléatoire. La quantité de poil, prélevé généralement sur la tête, le coup, ou l'épaule de la bête, dépend de la race du camelin, explique Mahmoud, un artisan qui voue une passion sans bornes pour les camélidés. "Si le chameau, avec ses deux bosses, peut fournir jusqu'à 5 kg de poil par individu, la production dans le sud algérien, où ne règne que le dromadaire avec son unique bosse, ne dépasse guère le kilogramme ou le kilogramme et demi par tonte", soutient ce quinquagénaire, lui-même emmitouflé dans un confortable burnous "Oubar". Malgré cette faible production, aggravée par la diminution du nombre de têtes de dromadaire constituant le cheptel camelin, le travail du poil de cet animal demeure une ressource économique substantielle pour de nombreuses familles du Sahara et des hautes plaines en Algérie. La raréfaction du poil de dromadaire et la cherté qui en découle a poussé les exploitants de cette matière à changer les méthodes de collecte et à abandonner les ciseaux manuels au profit de tondeuses électriques. L'éleveur commence par raser la région de la face avant de l'enduire avec du beurre naturel et une pommade à base de souffre afin d'adoucir la peau et de soigner, le cas échéant, la gale. La tonte du dromadaire commence dès les trois premiers mois de sa venue au monde, âge durant lequel le poil est de bonne qualité en raison de sa douceur et de sa souplesse, affirme Mahmoud qui relève que ces qualités se perdent avec l'âge, le poil du chameau devenant moins dense et plus rêche. Le produit de la tonte qui se fait une seule fois par an, est ensuite vendu à des prix devenus exorbitants, aujourd'hui, puisque le kg de cette matière première est cédé à quelque 30.000 DA ou 3 millions de centimes. Le prix excessif, voire prohibitif, de cette matière première a une cherté des vêtements qui en sont fabriqués et qui sont souvent cédés à 50.000 dinars, ou davantage selon la qualité. Avant d'être prêt au tissage, le poil de dromadaire est lavé manuellement pour le débarrasser des impuretés, puis séché et mélangé de manière à ce que les poils les plus foncés se mélangent de façon harmonieuse avec les tons plus clairs, donnant la couleur marron clair ou "camel", caractéristique des vêtements fabriqués avec ce matériau. Après cette phase, vient l'étape du cardage qui se fait également manuellement au moyen de cet outil en bois hérissé de poils métalliques qu'on appelle la carde. Le poil est ensuite filé puis tissé sur un métier semblable à celui utilisé dans le tissage de la laine, pour fabriquer des burnous ou des kachabias, incontournables en hiver, dans cette région des portes du Sahara. Le tissage d'un burnous en poil de dromadaire, qui "demande une très bonne qualification", insiste Mahmoud, se fait généralement par un groupe de femmes et peut être réalisé en deux jours pour quelque 10.000 DA. Devenus un produit de luxe, le burnous ou la kachabia en poil de dromadaire sont souvent réalisés à la commande. Mahmoud ajoute, le plus sérieusement du monde, qu'un vrai burnous Oubar, parementé avec goût par des mains expertes, procède de la haute couture ! Plus qu'un métier, le travail du poil de dromadaire ("Oubar") en tant que matériau de base dans la fabrication de vêtements, comme le burnous ou la kachabia, reste un authentique savoir-faire sinon un art transmis en héritage depuis des lustres, dans la région de M'sila, même si certaines difficultés en font une activité chère et aléatoire. La quantité de poil, prélevé généralement sur la tête, le coup, ou l'épaule de la bête, dépend de la race du camelin, explique Mahmoud, un artisan qui voue une passion sans bornes pour les camélidés. "Si le chameau, avec ses deux bosses, peut fournir jusqu'à 5 kg de poil par individu, la production dans le sud algérien, où ne règne que le dromadaire avec son unique bosse, ne dépasse guère le kilogramme ou le kilogramme et demi par tonte", soutient ce quinquagénaire, lui-même emmitouflé dans un confortable burnous "Oubar". Malgré cette faible production, aggravée par la diminution du nombre de têtes de dromadaire constituant le cheptel camelin, le travail du poil de cet animal demeure une ressource économique substantielle pour de nombreuses familles du Sahara et des hautes plaines en Algérie. La raréfaction du poil de dromadaire et la cherté qui en découle a poussé les exploitants de cette matière à changer les méthodes de collecte et à abandonner les ciseaux manuels au profit de tondeuses électriques. L'éleveur commence par raser la région de la face avant de l'enduire avec du beurre naturel et une pommade à base de souffre afin d'adoucir la peau et de soigner, le cas échéant, la gale. La tonte du dromadaire commence dès les trois premiers mois de sa venue au monde, âge durant lequel le poil est de bonne qualité en raison de sa douceur et de sa souplesse, affirme Mahmoud qui relève que ces qualités se perdent avec l'âge, le poil du chameau devenant moins dense et plus rêche. Le produit de la tonte qui se fait une seule fois par an, est ensuite vendu à des prix devenus exorbitants, aujourd'hui, puisque le kg de cette matière première est cédé à quelque 30.000 DA ou 3 millions de centimes. Le prix excessif, voire prohibitif, de cette matière première a une cherté des vêtements qui en sont fabriqués et qui sont souvent cédés à 50.000 dinars, ou davantage selon la qualité. Avant d'être prêt au tissage, le poil de dromadaire est lavé manuellement pour le débarrasser des impuretés, puis séché et mélangé de manière à ce que les poils les plus foncés se mélangent de façon harmonieuse avec les tons plus clairs, donnant la couleur marron clair ou "camel", caractéristique des vêtements fabriqués avec ce matériau. Après cette phase, vient l'étape du cardage qui se fait également manuellement au moyen de cet outil en bois hérissé de poils métalliques qu'on appelle la carde. Le poil est ensuite filé puis tissé sur un métier semblable à celui utilisé dans le tissage de la laine, pour fabriquer des burnous ou des kachabias, incontournables en hiver, dans cette région des portes du Sahara. Le tissage d'un burnous en poil de dromadaire, qui "demande une très bonne qualification", insiste Mahmoud, se fait généralement par un groupe de femmes et peut être réalisé en deux jours pour quelque 10.000 DA. Devenus un produit de luxe, le burnous ou la kachabia en poil de dromadaire sont souvent réalisés à la commande. Mahmoud ajoute, le plus sérieusement du monde, qu'un vrai burnous Oubar, parementé avec goût par des mains expertes, procède de la haute couture !