Artisanat La région veut préserver, vaille que vaille, une tradition ancestrale. La fabrication artisanale du burnous et de la djellaba en laine et en oubar (poil de chameau), tradition florissante à Boussaâda (wilaya de M'sila), connaît un regain d'intérêt durant cette saison hivernale. La chute de la demande sur ces produits les quatre dernières années a provoqué une mévente des stocks et un ralentissement de la production, selon plusieurs artisans. Cette situation a provoqué une chute des prix de ces produits, soulignent ces professionnels, qui ajoutent que les tisseuses maîtrisant le savoir-faire ancestral deviennent rares. Les prix du burnous en oubar varient entre 10 000 et 20 000 DA ; la djellaba, en revanche, est cédée entre 5 000 et 8 000 DA. Compte tenu du prix et de la rareté du poil oubar, les artisans estiment que ces prix sont très abordables. Le cheptel camelin a régressé et il devient difficile de se procurer l'oubar en quantité suffisante sur le marché local. La même difficulté se pose pour la main-d'?uvre qualifiée pour le tissage du burnous. Cette main-d'?uvre est mieux payée, lorsque la demande du burnous est en hausse. La légèreté de la kachabia ou du burnous en oubar peut être réduite à 200 grammes et constitue un facteur de qualité influant sur le prix, qui augmente en conséquence. Ces produits d'artisanat en oubar constituent un habit d'apparat pour les gens riches et sont traditionnellement offerts aux visiteurs de marque. Les mêmes produits en laine demeurent à la portée des bourses plus modestes, les prix ne dépassant pas 2 000 DA pour la kachabia ou la djellaba et 5 000 DA pour le burnous. La laine est réputée moins légère, moins souple et moins confortable que l'oubar. Le prêt-à-porter moderne constitue, pour les artisans, le concurrent le plus redoutable pour les produits d'habillement traditionnel comme le burnous. Ces mêmes produits traditionnels sont fabriqués par certains couturiers en utilisant la flanelle, le melf et d'autres tissus, dans le but de baisser les prix. Malgré l'ouverture de la formation professionnelle à l'artisanat, la relève dans le tissage du burnous et de la kachabia traditionnels n'est pas assurée dans le Hodna.