Patrimoine n Les kachabias et les burnous en ouaber (poils de chameau) sont les plus chers. Leurs prix oscillent entre 15 000 et 20 000 DA l'unité pour les premiers et 20 000 et 50 000 DA pour les seconds. Les marchés d'effets vestimentaires dans la wilaya connaissent, ces jours-ci, un engouement particulier des visiteurs pour l'habillement traditionnel d'hiver : kachabias et burnous, dont les prix enregistrent une nette augmentation comparativement à l'année passée. Selon les vendeurs de ces produits artisanaux, cette hausse qui culmine jusqu'à 500 DA, mais reste en deçà des attentes des maîtres artisans qui estiment que les tarifs actuels ne rémunèrent pas correctement l'effort accompli pour tisser et coudre manuellement une kachabia ou un burnous de pure laine, s'explique par l'accroissement de la demande. Les kachabias ou les burnous en "ouaber (poils de chameau) sont les plus chers avec des prix oscillant entre 15 000 et 20 000 DA l'unité pour les premiers et 20 000 et 50 000 DA pour les seconds. S'ils sont faits en tissu et n'exigeant, de ce fait, que l'effort de couture, ces habits traditionnels sont vendus entre 1 800 et 2 200 DA. Toutefois, la kachabia en flanelle cousue à Boussaâda jouit d'une certaine renommée qui la maintient en bonne place sur ce marché, d'autant plus qu'elle est présentée dans des couleurs autres que le marron et le blanc des traditionnelles kachabias de laine. Cette gamme de couleurs de la "kachabia boussaâdia" lui a notamment permis de gagner les faveurs d'une assez large clientèle juvénile. Pour les hommes aisés et les moins jeunes, rien ne peut remplacer une kachabia et surtout un burnous en ouaber, à défaut, en laine pour les froides journées d'hiver. Les maîtres artisans spécialisés dans la confection de ces amples manteaux à capuche, dont les origines se perdent dans des temps lointains, se font, de plus en plus rares, de même que les tisserandes transformant la laine en tissu. Actuellement, une kachabia de laine est cédée entre 3 000 et 6 000 DA. Relativement élevé par rapport à l'année passée, ce prix ne couvre pas l'augmentation des coûts de matières premières (laine et fils) et encore moins le temps assez long nécessaire pour "monter", coudre et décorer une bonne kachabia, affirment les tenants de cette activité. Par ailleurs, un kilogramme de ouaber s'échange sur les marchés populaires à 4 000 DA en raison de la rareté de cette matière première conséquemment au recul sensible de l'élevage de chameaux, explique les acteurs de ce marché. Il y a lieu de noter que certains artisans ont tenté, ces dernières années, d'apporter une touche moderne à la kachabia et au burnous traditionnels pour les rendre au goût du jour. Toutefois tels quels, ces habits d'hiver séculaires semblent avoir encore de beaux jours devant eux, car ils sont encore utiles en hiver et agréables à voir.