Le sommet de l'Union africaine (UA), qui s'est ouvert jeudi dernier à Addis-Abeba, est l'occasion pour le continent de se pencher une fois encore sur le cas de la Côte d'Ivoire. La réunion sera l'occasion d'une nouvelle passe d'armes entre les partisans du président élu, Alassane Ouattara, et ceux du président sortant, Laurent Gbagbo, qui se maintient au pouvoir depuis près de deux mois. Le sommet de l'Union africaine (UA), qui s'est ouvert jeudi dernier à Addis-Abeba, est l'occasion pour le continent de se pencher une fois encore sur le cas de la Côte d'Ivoire. La réunion sera l'occasion d'une nouvelle passe d'armes entre les partisans du président élu, Alassane Ouattara, et ceux du président sortant, Laurent Gbagbo, qui se maintient au pouvoir depuis près de deux mois. Officiellement, la position de l'UA est claire : elle apporte un soutien inconditionnel au chef d'Etat élu, au point même de suspendre la Côte d'Ivoire de ses instances comme un vulgaire Etat putschiste. Dans les faits, le front anti-Gbagbo est largement lézardé. Premier signe évident des désaccords, le médiateur de l'Union africaine dans la crise ivoirienne, le Premier ministre kényan Raila Odinga, a affirmé vendredi dernier que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara «doivent négocier face à face» sans plus de précision. Or jusqu'à présent, l'UA comme l'Europe et les Etats-Unis considéraient que les conditions du départ de Laurent Gbagbo étaient les seuls points à négocier. Intervention armée L'éventualité d'une intervention armée en Côte d'Ivoire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) agite les esprits. L'idée a été vivement débattue lors d'une réunion vendredi soir du Conseil de paix et de sécurité. L'intervention est poussée par son principal promoteur, le Nigeria, et son président Goodluck Jonathan, ainsi que par le Burkina Faso et le Sénégal. Mais elle a des contradicteurs. En Afrique de l'Ouest, le Ghana a expliqué qu'il n'y prendrait pas part et le Togo se montre peu enthousiaste. Sur le reste du continent, l'hostilité est encore plus nette. Emmenés par l'Angola, unique soutien de poids de Laurent Gbagbo, plusieurs pays, et non des moindres, sont réticents, comme l'Afrique du Sud. En creux, c'est le soutien sans condition de l'UA à Alassane Ouattara qui est en jeu lors de ce sommet, ainsi que la chance de voir la Côte d'Ivoire sortir pacifiquement de cette crise. Le président ougandais, Yoweri Museveni, a déjà taxé de «simplistes» les déclarations de l'ONU sur la victoire d'Alassane Ouattara. Jacob Zuma, le président sud-africain, voit pour sa part des «contradictions» dans les résultats de l'élection. Ces atermoiements semblent conforter la stratégie de Laurent Gbagbo. Politique roué, il affirme depuis des semaines que le temps joue en sa faveur. Mais il ne contente pas d'être passif. Son conseiller, Williams Atteby, a fait le tour des capitales africaines pour plaider. Et le message porte. En cette année électorale pour dix-huit pays africains, l'activisme en faveur d'une démocratie sans faille de la Cedeao fait peur. L'élection presque certaine, demain, de Teodoro Obiang Nguema à la tête de l'Union africaine n'est pas non plus une bonne nouvelle pour Alassane Ouattara. Obiang dirige sans partage la Guinée équatoriale depuis 1979. En réaction, Alassane Ouattara a dépêché auprès de ses homologues son Premier ministre, Guillaume Soro, avec un autre message. Pour assurer son pouvoir, le président élu paraît désormais plus compter sur un étouffement économique de son rival que sur l'option militaire. Un tableau sur lequel il a engrangé quelques victoires. Il a ainsi obtenu le limogeage du président de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCAO) ainsi qu'un gel des exportations de cacao, principale source de devises de la Côte d'Ivoire. C'est dans ce contexte que Nicolas Sarkozy se rend aujourd'hui à Addis-Abeba. Officiellement, la position de l'UA est claire : elle apporte un soutien inconditionnel au chef d'Etat élu, au point même de suspendre la Côte d'Ivoire de ses instances comme un vulgaire Etat putschiste. Dans les faits, le front anti-Gbagbo est largement lézardé. Premier signe évident des désaccords, le médiateur de l'Union africaine dans la crise ivoirienne, le Premier ministre kényan Raila Odinga, a affirmé vendredi dernier que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara «doivent négocier face à face» sans plus de précision. Or jusqu'à présent, l'UA comme l'Europe et les Etats-Unis considéraient que les conditions du départ de Laurent Gbagbo étaient les seuls points à négocier. Intervention armée L'éventualité d'une intervention armée en Côte d'Ivoire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) agite les esprits. L'idée a été vivement débattue lors d'une réunion vendredi soir du Conseil de paix et de sécurité. L'intervention est poussée par son principal promoteur, le Nigeria, et son président Goodluck Jonathan, ainsi que par le Burkina Faso et le Sénégal. Mais elle a des contradicteurs. En Afrique de l'Ouest, le Ghana a expliqué qu'il n'y prendrait pas part et le Togo se montre peu enthousiaste. Sur le reste du continent, l'hostilité est encore plus nette. Emmenés par l'Angola, unique soutien de poids de Laurent Gbagbo, plusieurs pays, et non des moindres, sont réticents, comme l'Afrique du Sud. En creux, c'est le soutien sans condition de l'UA à Alassane Ouattara qui est en jeu lors de ce sommet, ainsi que la chance de voir la Côte d'Ivoire sortir pacifiquement de cette crise. Le président ougandais, Yoweri Museveni, a déjà taxé de «simplistes» les déclarations de l'ONU sur la victoire d'Alassane Ouattara. Jacob Zuma, le président sud-africain, voit pour sa part des «contradictions» dans les résultats de l'élection. Ces atermoiements semblent conforter la stratégie de Laurent Gbagbo. Politique roué, il affirme depuis des semaines que le temps joue en sa faveur. Mais il ne contente pas d'être passif. Son conseiller, Williams Atteby, a fait le tour des capitales africaines pour plaider. Et le message porte. En cette année électorale pour dix-huit pays africains, l'activisme en faveur d'une démocratie sans faille de la Cedeao fait peur. L'élection presque certaine, demain, de Teodoro Obiang Nguema à la tête de l'Union africaine n'est pas non plus une bonne nouvelle pour Alassane Ouattara. Obiang dirige sans partage la Guinée équatoriale depuis 1979. En réaction, Alassane Ouattara a dépêché auprès de ses homologues son Premier ministre, Guillaume Soro, avec un autre message. Pour assurer son pouvoir, le président élu paraît désormais plus compter sur un étouffement économique de son rival que sur l'option militaire. Un tableau sur lequel il a engrangé quelques victoires. Il a ainsi obtenu le limogeage du président de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCAO) ainsi qu'un gel des exportations de cacao, principale source de devises de la Côte d'Ivoire. C'est dans ce contexte que Nicolas Sarkozy se rend aujourd'hui à Addis-Abeba.