Une importante réunion de l'Union africaine (UA) sur la crise ivoirienne devrait se tenir hier en fin de journée à Addis Abeba, en présence de plusieurs chefs d'Etat et en préambule au sommet de l'UA qui s'ouvre demain, a-t-on appris de source officielle. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA se réunit à partir de 17h au siège de l'organisation africaine, ont annoncé les services de communication de l'UA. Les présidents du Nigeria, Jonathan Goodluck, et d'Afrique du Sud, Jacob Zuma seront présents, ont indiqué plusieurs sources au sein de l'UA. Le Premier ministre kenyan, Raila Odinga, médiateur désigné par l'UA pour trouver une issue à la crise née de la présidentielle en Côte d'Ivoire, participera également à la rencontre, selon ces sources. M.Odinga est arrivé en début d'après-midi, hier, au siège de l'UA à Addis Abeba. Il présentera les résultats de sa médiation au cours de la réunion du CPS, selon une source au sein de son entourage. Avec le référendum d'autodétermination au Sud-Soudan et la révolution en Tunisie, la crise ivoirienne sera l'un des principaux thèmes du 16e sommet de l'UA qui s'ouvre demain. Aucun représentant de la Côte d'Ivoire n'est officiellement présent à ce Sommet, le pays étant depuis le 9 décembre de «suspendu toute participation aux activités des organes de l'UA jusqu'à l'exercice effectif du pouvoir par le président démocratiquement élu, Alassane Ouattara». Conduite par l'ancienne ministre, Geneviève Bro Grébé, une délégation des «femmes patriotes de Côte d'Ivoire», organisation pro-Gbagbo, est arrivée hier au siège de l'UA. Ses quatre membres tentaient de convaincre les membres des délégations présentes que le «président (français Nicolas) Sarkozy est responsable de la crise actuelle dans le pays», selon Mme Bro Grébé, qui a qualifié sa présence d'«initiative personnelle». M.Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) avec 54,1% des suffrages, mais le Conseil constitutionnel, acquis au président sortant, Laurent Gbagbo, a invalidé ces résultats et proclamé ce dernier président avec 51,45%. Plusieurs médiations africaines, dont celle de M.Odinga pour l'UA, se sont succédé à Abidjan, sans succès. L'Afrique de l'Ouest, Nigeria en tête, a brandi la menace d'une intervention militaire pour pousser M.Gbagbo vers la sortie.