'Il n'y aura pas de guerre en Côte d'Ivoire', a affirmé Laurent Gbagbo, l'un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, plaidant pour une 'discussion' avec le camp de son rival Alassane Ouattara, dans des propos rapportés vendredi 10 décembre par le quotidien d'Etat Fraternité-Matin. 'Asseyons-nous et discutons', a appelé jeudi soir le président sortant ivoirien, qui recevait au palais présidentiel des représentants de la communauté atchan, de la région d'Abidjan. Menacé de sanctions par les Etats-Unis et lâché par l'Afrique, M. Gbagbo est de plus en plus isolé face à la communauté internationale, qui reconnaît son adversaire comme seul légitime. Au même moment, le gouvernement de M. Ouattara, dirigé par le chef de l'ex-rébellion Guillaume Soro, a appelé l'armée à reconnaître l'ex-opposant comme son 'chef suprême'. L'Union africaine (UA) a annoncé jeudi qu'elle suspendait la Côte d'Ivoire de ses instances jusqu'à ce que le challenger du scrutin présidentiel, Alassane Ouattara, accède au pouvoir à la suite de Laurent Gbagbo. Selon le Commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, la Côte d'Ivoire a été suspendue "de toute participation aux activités des organes de l'UA jusqu'à l'exercice effectif du pouvoir par le président démocratiquement élu Alassane Ouattara". Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion tenue par le Comité pour la paix et la sécurité (CPS) de l'UA à Addis-Abeba. La Côte d'Ivoire s'est retrouvée depuis l'annonce des résultats du second tour de la présidentielle organisée le 28 novembre dernier avec deux présidents proclamés, le sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre et opposant Alassane Ouattara, qui ont successivement prêté serment et formé respectivement leurs propres gouvernements. Déclaré vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale indépendante ivoirienne, Alassane Ouattara s'est vu disqualifié par le Conseil constitutionnel au profit du président sortant Gbagbo, en invalidant plusieurs résultats du nord du pays, tenu par l'ex-rébellion des Forces Nouvelles (FN). Cette situation a plongé le pays dans la crise, un climat marqué notamment par des violences qui ont fait au moins vingt morts depuis le début de ce marasme. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), avait également annoncé la suspension de la Côte d'Ivoire, tout en reconnaissant M. Ouattara comme vainqueur légitime de l'élection. Plus tôt dans la journée, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé toutes "les parties concernées à respecter les résultats du scrutin présidentiel"