Le président libyen Mouammar Kadhafi de plus en plus isolé, confronté à une région qui échappe à son contrôle et sommé par l'Occident de stopper le bain de sang, a livré un nouveau discours belliqueux jeudi dernier par téléphone. Le président libyen Mouammar Kadhafi de plus en plus isolé, confronté à une région qui échappe à son contrôle et sommé par l'Occident de stopper le bain de sang, a livré un nouveau discours belliqueux jeudi dernier par téléphone. Le dirigeant libyen a de nouveau affirmé que les manifestants prenaient de la drogue distribuée par des "agents de l'étranger". Pour lui, les manifestants "sont des jeunes fous, débiles, qui cherchent à fermer les commerces, à barrer les routes". S'adressant au peuple libyen, il a martelé : "On manipule nos enfants. Pour moi, ceux qui sont derrière ces manipulations sont les vrais ennemis", a-t-il ajouté, exhortant les habitants des villes soulevées à contenir ces jeunes "drogués". "Ce sont vos enfants, il faut les empêcher de prendre ces cachets, ces gélules de drogue."Accusant Al-Qaida d'être derrière le soulèvement populaire, qui dure depuis le 15 février, Mouammar Kadhafi a affirmé : "Il y a des salafistes qui préparent le terrain pour l'arrivée des partisans de Ben Laden." Ces gens n'ont pas de vraies revendications, leurs revendications sont celles de Ben Laden", a-t-il affirmé. "Pourquoi vous suivez le chemin de Ben Laden ? Nous avons construit dans notre pays, nous avons lancé des infrastructures (...). Pourquoi voulez-vous donner ces infrastructures à Ben Laden ?», s'est-il interrogé. Situation très confuse Sur le terrain, la situation est toujours aussi confuse. Hier, les forces de l'ordre libyennes ont tiré sur des manifestants dans plusieurs quartiers de la capitale à la sortie de la prière du vendredi, faisant des morts, selon des témoignages recueillis par une agence de presse. "Les forces de l'ordre ont tiré sur des manifestants sans distinction. Il y a des morts dans les rues de Soug Al-Jomaa", a indiqué un habitant de ce quartier. D'autres témoins dans d'autres quartiers de la banlieue est, comme Ben Achour et Fachloum, ont signalé également des "tirs nourris sur tous ceux qui se trouvent dans la rue". A Musratah (150 km à l'est), des informations non confirmées fait état de poursuite des combats entre opposants et partisans du régime. A l'ouest de Tripoli, dans la ville de Zawiyah (60 km), des "terroristes" ont égorgé plusieurs soldats, selon l'agence officielle Jana, alors que selon le journal libyen Quryna basé à Benghazi 23 personnes ont été tuées et plus de 44 blessées dans l'assaut des forces de sécurité contre la ville. Selon des témoins arrivés en Tunisie voisine, la ville de Zouara (120 km à l'ouest de Tripoli) a été "désertée par la police et les militaires". L'ouest du pays semblait jusqu'à présent tenu par les autorités. Il semble que la région échappe totalement à l'emprise des forces de sécurité de Kadhafi. Seïf El Islam : la famille resterait coûte que coûte en Libye Le fils du roi des rois d'Afrique, dans un entretien, hier, à une chaîne de TV turque a admis la perte de contrôle de l'est libyen, mais a assuré que les autorités libyennes reprendraient bientôt le contrôle de la région. "Il y a plus deux millions d'habitants dans cette zone, le nombre de terroristes est de 200 ou 300 au maximum. Le peuple nous appelle (...) Nous ne pouvons pas permettre qu'une poignée de terroristes contrôle une partie de la Libye et sa population", a-t-il déclaré, soulignant que sa famille resterait coûte que coûte en Libye, et a averti qu'elle ne permettrait pas à une "poignée de terroristes" de contrôler une partie du pays. Interrogé par un journaliste de la chaîne CNN-Türk sur un éventuel "plan B" de fuite envisagé par sa famille en cas de victoire des insurgés, Seïf Al-Islam a répondu: "Notre plan A, c'est de vivre en Libye et y mourir. Le plan B, c'est de vivre en Libye et y mourir", selon la traduction en turc de ses propos. Le régime de Kadhafi ne s'attaquera jamais aux installations pétrolières de la Libye pour tenter de vaincre la rébellion, a déclaré l'un des fils du dirigeant libyen, Saïf al-Islam, à la chaîne de télévision turque CNN Turquie. "Nous ne démolirons jamais les sources du pétrole. Elles appartiennent au peuple", a dit Saïf al-Islam. Des militaires et des policiers rejoignent l'insurrection Entre-temps, l'insurrection gagne d'autres quartiers de la capitale. Ainsi, selon des témoins sur place, plusieurs centaines d'habitants de Djanzour, quartier de l'ouest de Tripoli, ont commencé à manifester contre le régime de Mouammar Kadhafi après les prières du vendredi, et les forces fidèles au pouvoir en place ont ouvert le feu. Bilan : au moins cinq manifestants ont été tués, aussitôt démenti par la télévision publique libyenne, citant des sources médicales, Dans leur prêche de vendredi, les imams ont relayé à Tripoli le discours officiel, appelant au retour de la stabilité et à la fin des "actes de sabotage", mettant en garde contre "la sédition", rapporte une agence de presse, en se basant sur des témoignages de plusieurs habitants de la capitale. Selon des fidèles, le prêche aurait été imposé aux Imams. Selon un observateur libyen, des témoins à Tripoli disent que les militaires de la base militaire aérienne de Maitega se sont insurgés et ont rejoint les manifestants. A Benghazi, un des palais fréquentés par la famille Kadhafi dans la ville a été mis à sac et brûlé. A Ajdabia à l'est, il semblerait que l'armée et la police libyennes ont annoncé leur ralliement à l'insurrection. Il est question aussi que les militaires de la base militaire aérienne de Maitega, située près de la capitale, se sont insurgés et ont rejoint les manifestants. La ville de Brega, située dans l'est de la Libye, et son terminal pétrolier sont désormais aux mains des opposants au régime de Kadhafi, qui ont obtenu l'appui de militaires rangés de leur côté pour sécuriser le port, selon les médias. Il ne reste pour Kadhafi que ses partisans concentrés à Tripoli, où la milice Khamis disposerait notamment de 9.000 combattants, de chars et d'avions, selon des informations non confirmés d'habitants anti-Kadhafi dans la ville d'Al-Baïda, dans l'est du pays. Pour apaiser un tant soit peu la révolte populaire, le gouvernement libyen a décidé d'augmenter les salaires, les aides alimentaires et les allocations familiales, annonce hier la télévision d'Etat. Chaque famille recevra 500 dinars libyens (290 euros) et les salaires de certaines catégories de fonctionnaires seront relevés de 150 %. S. B. Le dirigeant libyen a de nouveau affirmé que les manifestants prenaient de la drogue distribuée par des "agents de l'étranger". Pour lui, les manifestants "sont des jeunes fous, débiles, qui cherchent à fermer les commerces, à barrer les routes". S'adressant au peuple libyen, il a martelé : "On manipule nos enfants. Pour moi, ceux qui sont derrière ces manipulations sont les vrais ennemis", a-t-il ajouté, exhortant les habitants des villes soulevées à contenir ces jeunes "drogués". "Ce sont vos enfants, il faut les empêcher de prendre ces cachets, ces gélules de drogue."Accusant Al-Qaida d'être derrière le soulèvement populaire, qui dure depuis le 15 février, Mouammar Kadhafi a affirmé : "Il y a des salafistes qui préparent le terrain pour l'arrivée des partisans de Ben Laden." Ces gens n'ont pas de vraies revendications, leurs revendications sont celles de Ben Laden", a-t-il affirmé. "Pourquoi vous suivez le chemin de Ben Laden ? Nous avons construit dans notre pays, nous avons lancé des infrastructures (...). Pourquoi voulez-vous donner ces infrastructures à Ben Laden ?», s'est-il interrogé. Situation très confuse Sur le terrain, la situation est toujours aussi confuse. Hier, les forces de l'ordre libyennes ont tiré sur des manifestants dans plusieurs quartiers de la capitale à la sortie de la prière du vendredi, faisant des morts, selon des témoignages recueillis par une agence de presse. "Les forces de l'ordre ont tiré sur des manifestants sans distinction. Il y a des morts dans les rues de Soug Al-Jomaa", a indiqué un habitant de ce quartier. D'autres témoins dans d'autres quartiers de la banlieue est, comme Ben Achour et Fachloum, ont signalé également des "tirs nourris sur tous ceux qui se trouvent dans la rue". A Musratah (150 km à l'est), des informations non confirmées fait état de poursuite des combats entre opposants et partisans du régime. A l'ouest de Tripoli, dans la ville de Zawiyah (60 km), des "terroristes" ont égorgé plusieurs soldats, selon l'agence officielle Jana, alors que selon le journal libyen Quryna basé à Benghazi 23 personnes ont été tuées et plus de 44 blessées dans l'assaut des forces de sécurité contre la ville. Selon des témoins arrivés en Tunisie voisine, la ville de Zouara (120 km à l'ouest de Tripoli) a été "désertée par la police et les militaires". L'ouest du pays semblait jusqu'à présent tenu par les autorités. Il semble que la région échappe totalement à l'emprise des forces de sécurité de Kadhafi. Seïf El Islam : la famille resterait coûte que coûte en Libye Le fils du roi des rois d'Afrique, dans un entretien, hier, à une chaîne de TV turque a admis la perte de contrôle de l'est libyen, mais a assuré que les autorités libyennes reprendraient bientôt le contrôle de la région. "Il y a plus deux millions d'habitants dans cette zone, le nombre de terroristes est de 200 ou 300 au maximum. Le peuple nous appelle (...) Nous ne pouvons pas permettre qu'une poignée de terroristes contrôle une partie de la Libye et sa population", a-t-il déclaré, soulignant que sa famille resterait coûte que coûte en Libye, et a averti qu'elle ne permettrait pas à une "poignée de terroristes" de contrôler une partie du pays. Interrogé par un journaliste de la chaîne CNN-Türk sur un éventuel "plan B" de fuite envisagé par sa famille en cas de victoire des insurgés, Seïf Al-Islam a répondu: "Notre plan A, c'est de vivre en Libye et y mourir. Le plan B, c'est de vivre en Libye et y mourir", selon la traduction en turc de ses propos. Le régime de Kadhafi ne s'attaquera jamais aux installations pétrolières de la Libye pour tenter de vaincre la rébellion, a déclaré l'un des fils du dirigeant libyen, Saïf al-Islam, à la chaîne de télévision turque CNN Turquie. "Nous ne démolirons jamais les sources du pétrole. Elles appartiennent au peuple", a dit Saïf al-Islam. Des militaires et des policiers rejoignent l'insurrection Entre-temps, l'insurrection gagne d'autres quartiers de la capitale. Ainsi, selon des témoins sur place, plusieurs centaines d'habitants de Djanzour, quartier de l'ouest de Tripoli, ont commencé à manifester contre le régime de Mouammar Kadhafi après les prières du vendredi, et les forces fidèles au pouvoir en place ont ouvert le feu. Bilan : au moins cinq manifestants ont été tués, aussitôt démenti par la télévision publique libyenne, citant des sources médicales, Dans leur prêche de vendredi, les imams ont relayé à Tripoli le discours officiel, appelant au retour de la stabilité et à la fin des "actes de sabotage", mettant en garde contre "la sédition", rapporte une agence de presse, en se basant sur des témoignages de plusieurs habitants de la capitale. Selon des fidèles, le prêche aurait été imposé aux Imams. Selon un observateur libyen, des témoins à Tripoli disent que les militaires de la base militaire aérienne de Maitega se sont insurgés et ont rejoint les manifestants. A Benghazi, un des palais fréquentés par la famille Kadhafi dans la ville a été mis à sac et brûlé. A Ajdabia à l'est, il semblerait que l'armée et la police libyennes ont annoncé leur ralliement à l'insurrection. Il est question aussi que les militaires de la base militaire aérienne de Maitega, située près de la capitale, se sont insurgés et ont rejoint les manifestants. La ville de Brega, située dans l'est de la Libye, et son terminal pétrolier sont désormais aux mains des opposants au régime de Kadhafi, qui ont obtenu l'appui de militaires rangés de leur côté pour sécuriser le port, selon les médias. Il ne reste pour Kadhafi que ses partisans concentrés à Tripoli, où la milice Khamis disposerait notamment de 9.000 combattants, de chars et d'avions, selon des informations non confirmés d'habitants anti-Kadhafi dans la ville d'Al-Baïda, dans l'est du pays. Pour apaiser un tant soit peu la révolte populaire, le gouvernement libyen a décidé d'augmenter les salaires, les aides alimentaires et les allocations familiales, annonce hier la télévision d'Etat. Chaque famille recevra 500 dinars libyens (290 euros) et les salaires de certaines catégories de fonctionnaires seront relevés de 150 %. S. B.