Cinq mille manifestants sont descendus vendredi dans les rues de la capitale jordanienne, Amman, pour réclamer une libéralisation politique et une limitation des prérogatives du roi Abdallah. "Des réformes et des changements, telles sont les revendications du peuple", ont scandé les manifestants, qui ont défilé de la grande mosquée Husseini, dans le centre d'Amman, en direction d'une place. Parmi la foule se trouvaient nombre d'islamistes et de militants de gauche, qui ont été rejoints par des personnalités des tribus. L'opposition jordanienne, emmenée par les islamistes, qui représentent la première formation politique du pays, manifeste depuis plusieurs semaines en faveur d'une démocratisation de la vie politique du royaume, à l'instar de ce qui se passe dans plusieurs autres pays arabes. Les contestataires réclament avant tout une modernisation du code électoral, qui élargirait la représentation parlementaire des grandes villes comme Amman, Zarka et Irbid, où vivent la majeure partie des sept millions de sujets du roi. Les villes, qui sont des bastions islamistes et comptent une forte population de Jordaniens d'origine palestinienne, sont sous-représentées pour l'instant au parlement, au profit des régions rurales, peuplées surtout de Jordaniens de souche, auprès desquels le trône de Jordanie puise ses plus fidèles soutiens. "Nous disons à notre gouvernement que les réformes sont devenues une nécessité et que cela ne peut plus attendre", a déclaré aux manifestants le cheikh Hamza Mansour, dirigeant du Front d'action islamique, le plus grand parti d'opposition. "Le peuple veut réformer le régime !", a scandé la foule, qui clamait aussi : "Nous voulons une loi électorale juste" et "un gouvernement élu". Les Jordaniens considèrent le trône comme un facteur d'unité du pays et comme l'arbitre entre des tribus qui rivalisent d'influence et l'importante population palestinienne, originaire de Cisjordanie. Le gouvernement du Premier ministre Marouf al Bakhit a promis cette semaine d'engager prochainement un dialogue avec les forces vives du pays, y compris les islamistes et l'opposition de gauche, sur les moyens d'accélérer des réformes électorales et une libéralisation de la vie publique. Marouf al Bakhit a été nommé le 1er février, en remplacement de Samir Rifaï, dont les manifestants avaient réclamé la démission R. I./ Le monde Cinq mille manifestants sont descendus vendredi dans les rues de la capitale jordanienne, Amman, pour réclamer une libéralisation politique et une limitation des prérogatives du roi Abdallah. "Des réformes et des changements, telles sont les revendications du peuple", ont scandé les manifestants, qui ont défilé de la grande mosquée Husseini, dans le centre d'Amman, en direction d'une place. Parmi la foule se trouvaient nombre d'islamistes et de militants de gauche, qui ont été rejoints par des personnalités des tribus. L'opposition jordanienne, emmenée par les islamistes, qui représentent la première formation politique du pays, manifeste depuis plusieurs semaines en faveur d'une démocratisation de la vie politique du royaume, à l'instar de ce qui se passe dans plusieurs autres pays arabes. Les contestataires réclament avant tout une modernisation du code électoral, qui élargirait la représentation parlementaire des grandes villes comme Amman, Zarka et Irbid, où vivent la majeure partie des sept millions de sujets du roi. Les villes, qui sont des bastions islamistes et comptent une forte population de Jordaniens d'origine palestinienne, sont sous-représentées pour l'instant au parlement, au profit des régions rurales, peuplées surtout de Jordaniens de souche, auprès desquels le trône de Jordanie puise ses plus fidèles soutiens. "Nous disons à notre gouvernement que les réformes sont devenues une nécessité et que cela ne peut plus attendre", a déclaré aux manifestants le cheikh Hamza Mansour, dirigeant du Front d'action islamique, le plus grand parti d'opposition. "Le peuple veut réformer le régime !", a scandé la foule, qui clamait aussi : "Nous voulons une loi électorale juste" et "un gouvernement élu". Les Jordaniens considèrent le trône comme un facteur d'unité du pays et comme l'arbitre entre des tribus qui rivalisent d'influence et l'importante population palestinienne, originaire de Cisjordanie. Le gouvernement du Premier ministre Marouf al Bakhit a promis cette semaine d'engager prochainement un dialogue avec les forces vives du pays, y compris les islamistes et l'opposition de gauche, sur les moyens d'accélérer des réformes électorales et une libéralisation de la vie publique. Marouf al Bakhit a été nommé le 1er février, en remplacement de Samir Rifaï, dont les manifestants avaient réclamé la démission R. I./ Le monde