L'opposition rêve de voir le Venezuela se soulever comme l'Egypte, tandis qu'Hugo Chávez tente de faire passer les affrontements libyens pour une conspiration américaine «Les Etats-Unis exagèrent et déforment la situation pour favoriser une invasion», assure le Président du Venezuela Hugo Chàvez. La diplomatie du pays socialiste fait pression pour «rassembler une commission de pays amis pour aider la Libye». L'opposition a formellement condamné cette posture «honteuse» du gouvernement et a demandé que soit immédiatement rendue au Venezuela la réplique de l'épée du Libérateur Simon Bolivar, une des plus hautes distinctions nationales, remise au dictateur libyen en 2009. Hugo Chávez était pourtant resté plutôt discret lorsque la vague de protestations dans le monde arabe a débuté, au risque de susciter la raillerie de ses opposants, habitués à un président intarissable.. Les partis et associations opposés au président bolivarien nourrissent l'espoir d'un scénario à l'égyptienne sur le sol vénézuélien. Le 21 février, un dirigeant de Primero Justicia, parti libéral, observe que «plusieurs peuples frères se sont levés contre des hommes qui voulaient rester au pouvoir à vie», signalant au passage que le cas du Venezuela était similaire, puisque le président Chávez, à la tête du pays depuis douze ans, a admis qu'il voulait gouverner au moins vingt ans… Grâce au «tsunami arabe», les antichavistes ont tenté d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les violations des Droits de l'Homme qu'ils dénoncent au pays de Bolivar. Des étudiants de Caracas, progressivement rejoints par près de soixante autres sympathisants dans tout le pays, se sont mis en grève de la faim pour exiger la libération de «prisonniers politiques» et réclamer la visite d'un représentant de l'Organisation des Etats américains (OEA). Largement médiatisés par la presse d'opposition, les grévistes ont vite pris le visage de martyrs… à l'instar de leurs modèles égyptiens ou tunisiens. «Nous ne pouvons permettre, en tant que mères, que ces jeunes s'immolent sans que le gouvernement ne réponde à leurs demandes», s'est indignée la mère d'un des grévistes. «Nous refusons que les Etats-Unis viennent s'immiscer dans nos affaires», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Nicolas Maduro. «Ils tentent de monter une fiction, quelque chose comme une Egypte virtuelle», a t-il ajouté. Les révolutions ne sont pas des «épidémies» Pourtant, dans les rues de Caracas, les opposants au président ne parlent que de ça, en guise d'espoir: «Regardez ce qui se passe en Egypte. Tout est possible. Ici aussi !», veut croire cette retraitée de la grande entreprise d'aliments et de bières Polar. Ce désir fait fi des réalités les plus évidentes.. Le Venezuela est une démocratie où le Président Hugo Chavez a été élu en décembre 1998 avec 56 % des voix, puis en juillet 2000 avec 59,5 %. Le Président légifère par décret-lois depuis fin décembre alors que l'Egypte connaissait un Etat d'urgence depuis 30 ans. Les jeunes grévistes de la faim ont d'ailleurs été finalement entendus après, pour certains, être resté 23 jours sans manger. Les députés Biagio Pilieri et Freddy Curupe, poursuivis pour corruption ont finalement été relâchés et ont pu siéger à l'Assemblée nationale. L'arrivée de la vague révolutionnaire en Libye a une nouvelle fois mis le Venezuela dans l'embarras. Une rumeur lancée par le Ministre britannique des Affaires étrangères William Hague répand l'idée le 21 février que le chef suprême Mouammar Kadhafi serait en route vers le Venezuela. Un communiqué ambigu du chancelier vénézuélien assure que le Président libyen n'a pas quitté Tripoli, tout en faisant part de l'«amitié» entre les deux pays. Pourtant, au sein même du parti socialiste d'Hugo Chavez, des voix s'élèvent contre la politique étrangère du Commandante. La mouvance Marea socialista (Marée socialiste) s'est prononcée «catégoriquement en solidarité avec le peuple libyen et avec le peuple arabe en lutte pour conquérir la liberté et la démocratie». Quant à la coalition parlementaire opposée au Président socialiste, elle rejette «l'honteuse posture de s'abriter derrière l'argument de la non-intervention pour éviter de condamner les atrocités perpétrées par le colonel Kadhafi». RI L'opposition rêve de voir le Venezuela se soulever comme l'Egypte, tandis qu'Hugo Chávez tente de faire passer les affrontements libyens pour une conspiration américaine «Les Etats-Unis exagèrent et déforment la situation pour favoriser une invasion», assure le Président du Venezuela Hugo Chàvez. La diplomatie du pays socialiste fait pression pour «rassembler une commission de pays amis pour aider la Libye». L'opposition a formellement condamné cette posture «honteuse» du gouvernement et a demandé que soit immédiatement rendue au Venezuela la réplique de l'épée du Libérateur Simon Bolivar, une des plus hautes distinctions nationales, remise au dictateur libyen en 2009. Hugo Chávez était pourtant resté plutôt discret lorsque la vague de protestations dans le monde arabe a débuté, au risque de susciter la raillerie de ses opposants, habitués à un président intarissable.. Les partis et associations opposés au président bolivarien nourrissent l'espoir d'un scénario à l'égyptienne sur le sol vénézuélien. Le 21 février, un dirigeant de Primero Justicia, parti libéral, observe que «plusieurs peuples frères se sont levés contre des hommes qui voulaient rester au pouvoir à vie», signalant au passage que le cas du Venezuela était similaire, puisque le président Chávez, à la tête du pays depuis douze ans, a admis qu'il voulait gouverner au moins vingt ans… Grâce au «tsunami arabe», les antichavistes ont tenté d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les violations des Droits de l'Homme qu'ils dénoncent au pays de Bolivar. Des étudiants de Caracas, progressivement rejoints par près de soixante autres sympathisants dans tout le pays, se sont mis en grève de la faim pour exiger la libération de «prisonniers politiques» et réclamer la visite d'un représentant de l'Organisation des Etats américains (OEA). Largement médiatisés par la presse d'opposition, les grévistes ont vite pris le visage de martyrs… à l'instar de leurs modèles égyptiens ou tunisiens. «Nous ne pouvons permettre, en tant que mères, que ces jeunes s'immolent sans que le gouvernement ne réponde à leurs demandes», s'est indignée la mère d'un des grévistes. «Nous refusons que les Etats-Unis viennent s'immiscer dans nos affaires», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Nicolas Maduro. «Ils tentent de monter une fiction, quelque chose comme une Egypte virtuelle», a t-il ajouté. Les révolutions ne sont pas des «épidémies» Pourtant, dans les rues de Caracas, les opposants au président ne parlent que de ça, en guise d'espoir: «Regardez ce qui se passe en Egypte. Tout est possible. Ici aussi !», veut croire cette retraitée de la grande entreprise d'aliments et de bières Polar. Ce désir fait fi des réalités les plus évidentes.. Le Venezuela est une démocratie où le Président Hugo Chavez a été élu en décembre 1998 avec 56 % des voix, puis en juillet 2000 avec 59,5 %. Le Président légifère par décret-lois depuis fin décembre alors que l'Egypte connaissait un Etat d'urgence depuis 30 ans. Les jeunes grévistes de la faim ont d'ailleurs été finalement entendus après, pour certains, être resté 23 jours sans manger. Les députés Biagio Pilieri et Freddy Curupe, poursuivis pour corruption ont finalement été relâchés et ont pu siéger à l'Assemblée nationale. L'arrivée de la vague révolutionnaire en Libye a une nouvelle fois mis le Venezuela dans l'embarras. Une rumeur lancée par le Ministre britannique des Affaires étrangères William Hague répand l'idée le 21 février que le chef suprême Mouammar Kadhafi serait en route vers le Venezuela. Un communiqué ambigu du chancelier vénézuélien assure que le Président libyen n'a pas quitté Tripoli, tout en faisant part de l'«amitié» entre les deux pays. Pourtant, au sein même du parti socialiste d'Hugo Chavez, des voix s'élèvent contre la politique étrangère du Commandante. La mouvance Marea socialista (Marée socialiste) s'est prononcée «catégoriquement en solidarité avec le peuple libyen et avec le peuple arabe en lutte pour conquérir la liberté et la démocratie». Quant à la coalition parlementaire opposée au Président socialiste, elle rejette «l'honteuse posture de s'abriter derrière l'argument de la non-intervention pour éviter de condamner les atrocités perpétrées par le colonel Kadhafi». RI