Au cri de "Liberté!", des milliers d'opposants ont manifesté vendredi dernier dans plusieurs villes de Syrie, à Damas, à Hama, plus au nord, et une nouvelle fois à Deraa, au sud de la capitale, où la répression de la contestation du régime de Bachar al Assad aurait fait des dizaines de morts depuis une semaine. Au cri de "Liberté!", des milliers d'opposants ont manifesté vendredi dernier dans plusieurs villes de Syrie, à Damas, à Hama, plus au nord, et une nouvelle fois à Deraa, au sud de la capitale, où la répression de la contestation du régime de Bachar al Assad aurait fait des dizaines de morts depuis une semaine. Selon des témoignages rapporte le journal Libération, une vingtaine de protestataires ont été tués dans la journée après les prières hebdomadaires, notamment pour la première fois à Damas. Les informations sur les victimes sont difficiles à vérifier, le régime de Bachar al Assad limitant les déplacements des journalistes. A Deraa, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé aux obsèques de manifestants tués cette semaine en scandant "Liberté". Sur une place du centre de la ville, un journaliste de Reuters toujours selon le même journal, a vu des contestataires déboulonner une statue de Hafez al Assad, père de Bachar al Assad auquel ce dernier a succédé. Certains ont versé de l'essence dans la structure et ont incendié la statue. Des membres des forces de sécurité en tenue civile ont ensuite ouvert le feu à l'arme automatique sur les manifestants à partir de bâtiments alentour. La foule d'environ 3.000 personnes s'est alors dispersée sous une pluie de balles et de grenades lacrymogènes. Dans la soirée, les forces de sécurité semblaient avoir disparu et une foule s'est de nouveau rassemblée sur la place principale de Deraa et a incendié un bâtiment public, ont rapporté des témoins. Point de non retour "La barrière de la peur est tombée. C'est le premier pas sur le chemin menant au renversement du régime", a affirmé Ibrahim, un avocat de Deraa comparant ces événements aux révolutions en Egypte et en Tunisie. "Nous avons atteint le point de non-retour." Au huitième jour de ces manifestations à Deraa, non loin de la frontière jordanienne, les manifestants ont scandé dans la journée des slogans hostiles à Maher al Assad, chef de la garde présidentielle et frère de Bachar, qui, à l'âge de 34 ans, avait succédé au pied levé à son père à sa mort, il y a 11 ans. Deraa est un bastion de la majorité sunnite du pays, qui dénonce le pouvoir et les richesses accumulées par une élite issue de la secte minoritaire chiite alaouite, à laquelle appartient le clan Assad. Amnesty International a établi à au moins 55 morts le bilan de la répression des manifestations au cours de la semaine écoulée. Avant la journée de vendredi, des habitants évoquaient un bilan deux fois plus lourd. Le journal rapporte que les sours hospitalières, l'intervention des forces de l'ordre mercredi près d'une mosquée de Deraa servant de lieu de rassemblement aux manifestants aurait fait 37 morts. A Hama, ville connue pour ses norias mais aussi pour la répression sanglante d'un soulèvement islamiste qui avait fait jusqu'à 20.000 morts sous le régime de Hafez al Assad, en 1982, une première manifestation de soutien avec les milliers de jeunes contestataires de Deraa a eu lieu. Condamnations internationales Un rassemblement d'un millier de personnes qualifiant les proches d'Assad de "voleurs" avait été signalé peu auparavant à At Tal, quelques kilomètres seulement au nord de Damas, en soutien aux habitants de Deraa qui ont lancé la révolte. A Damas même, la police secrète a dispersé vendredi passé une manifestation de solidarité analogue, qui avait rassemblé quelque 200 personnes dans la vieille ville de la capitale, procédant à des dizaines d'arrestations. Des milliers de partisans du régime ont défilé, à pied ou en cortège automobile, à Damas et dans d'autres villes du pays pour affirmer leur fidélité au parti Baas et à Bachar al Assad, dont le père a pris le pouvoir en 1970 à la faveur d'un coup d'Etat. Confronté à cette révolte populaire sans précédent depuis le soulèvement islamiste de Hama, Assad a annoncé jeudi qu'il étudiait la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis la prise de pouvoir du Baas, en 1963. Le président syrien a promis une législation sur la liberté de la presse ainsi que sur les partis politiques.Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, qui ont lancé samedi dernier une campagne de frappes aériennes pour soutenir les insurgés libyens contre Mouammar Kadhafi, ont tous appelé Bachar al Assad à s'abstenir de toute violence contre des manifestants pacifiques. Maamoun al Homsi, figure de l'opposition syrienne en exil, a exhorté vendredi la communauté internationale à intervenir pour arrêter "les massacres de civils par le régime du président Bachar al Assad".Les observateurs ne croient guère cependant à une intervention militaire en Syrie, alliée de l'Iran et impliquée dans les multiples points chauds de la région. Les Etats-Unis, en particulier, ne disposent quasiment d'aucun moyen de pression sur la Syrie. Déjà engagés en Afghanistan et en Irak, ils ont en outre déjà été réticents à intervenir en Libye. Selon des témoignages rapporte le journal Libération, une vingtaine de protestataires ont été tués dans la journée après les prières hebdomadaires, notamment pour la première fois à Damas. Les informations sur les victimes sont difficiles à vérifier, le régime de Bachar al Assad limitant les déplacements des journalistes. A Deraa, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé aux obsèques de manifestants tués cette semaine en scandant "Liberté". Sur une place du centre de la ville, un journaliste de Reuters toujours selon le même journal, a vu des contestataires déboulonner une statue de Hafez al Assad, père de Bachar al Assad auquel ce dernier a succédé. Certains ont versé de l'essence dans la structure et ont incendié la statue. Des membres des forces de sécurité en tenue civile ont ensuite ouvert le feu à l'arme automatique sur les manifestants à partir de bâtiments alentour. La foule d'environ 3.000 personnes s'est alors dispersée sous une pluie de balles et de grenades lacrymogènes. Dans la soirée, les forces de sécurité semblaient avoir disparu et une foule s'est de nouveau rassemblée sur la place principale de Deraa et a incendié un bâtiment public, ont rapporté des témoins. Point de non retour "La barrière de la peur est tombée. C'est le premier pas sur le chemin menant au renversement du régime", a affirmé Ibrahim, un avocat de Deraa comparant ces événements aux révolutions en Egypte et en Tunisie. "Nous avons atteint le point de non-retour." Au huitième jour de ces manifestations à Deraa, non loin de la frontière jordanienne, les manifestants ont scandé dans la journée des slogans hostiles à Maher al Assad, chef de la garde présidentielle et frère de Bachar, qui, à l'âge de 34 ans, avait succédé au pied levé à son père à sa mort, il y a 11 ans. Deraa est un bastion de la majorité sunnite du pays, qui dénonce le pouvoir et les richesses accumulées par une élite issue de la secte minoritaire chiite alaouite, à laquelle appartient le clan Assad. Amnesty International a établi à au moins 55 morts le bilan de la répression des manifestations au cours de la semaine écoulée. Avant la journée de vendredi, des habitants évoquaient un bilan deux fois plus lourd. Le journal rapporte que les sours hospitalières, l'intervention des forces de l'ordre mercredi près d'une mosquée de Deraa servant de lieu de rassemblement aux manifestants aurait fait 37 morts. A Hama, ville connue pour ses norias mais aussi pour la répression sanglante d'un soulèvement islamiste qui avait fait jusqu'à 20.000 morts sous le régime de Hafez al Assad, en 1982, une première manifestation de soutien avec les milliers de jeunes contestataires de Deraa a eu lieu. Condamnations internationales Un rassemblement d'un millier de personnes qualifiant les proches d'Assad de "voleurs" avait été signalé peu auparavant à At Tal, quelques kilomètres seulement au nord de Damas, en soutien aux habitants de Deraa qui ont lancé la révolte. A Damas même, la police secrète a dispersé vendredi passé une manifestation de solidarité analogue, qui avait rassemblé quelque 200 personnes dans la vieille ville de la capitale, procédant à des dizaines d'arrestations. Des milliers de partisans du régime ont défilé, à pied ou en cortège automobile, à Damas et dans d'autres villes du pays pour affirmer leur fidélité au parti Baas et à Bachar al Assad, dont le père a pris le pouvoir en 1970 à la faveur d'un coup d'Etat. Confronté à cette révolte populaire sans précédent depuis le soulèvement islamiste de Hama, Assad a annoncé jeudi qu'il étudiait la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis la prise de pouvoir du Baas, en 1963. Le président syrien a promis une législation sur la liberté de la presse ainsi que sur les partis politiques.Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, qui ont lancé samedi dernier une campagne de frappes aériennes pour soutenir les insurgés libyens contre Mouammar Kadhafi, ont tous appelé Bachar al Assad à s'abstenir de toute violence contre des manifestants pacifiques. Maamoun al Homsi, figure de l'opposition syrienne en exil, a exhorté vendredi la communauté internationale à intervenir pour arrêter "les massacres de civils par le régime du président Bachar al Assad".Les observateurs ne croient guère cependant à une intervention militaire en Syrie, alliée de l'Iran et impliquée dans les multiples points chauds de la région. Les Etats-Unis, en particulier, ne disposent quasiment d'aucun moyen de pression sur la Syrie. Déjà engagés en Afghanistan et en Irak, ils ont en outre déjà été réticents à intervenir en Libye.