Le chef de l'Etat sortant du Nigeria, Goodluck Jonathan, a été proclamé lundi dernier vainqueur de l'élection présidentielle secouée par des émeutes dans le nord à dominante musulmane, où des violences ont fait des morts. M. Jonathan a déclaré après l'annonce des résultats que les Nigérians avaient "montré au monde qu'ils étaient capables d'organiser des élections libres, honnêtes et crédibles". Le vainqueur du scrutin a tendu la main à ses rivaux dont il a dit qu'il les considérait comme "non pas des opposants, mais des partenaires". Les résultats des 36 Etats de la fédération nigériane, plus la capitale fédérale Abuja, donnent 22 millions de voix au président sortant contre 12 millions au deuxième candidat, un ancien chef de junte militaire, Muhammadu Buhari, selon la Commission électorale nationale rapporte le journal L'Express. M. Jonathan a également remporté plus de 25% des suffrages dans plus de deux tiers des 36 Etats, une condition nécessaire pour être déclaré vainqueur dès le premier tour. Ancienne puissance coloniale, la Grande-Bretagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, William Hague, a réagi lundi en saluant la victoire de M. Jonathan comme "un pas en avant significatif, non pas pour le seul Nigeria, mais aussi pour la démocratie en Afrique". La présidentielle "apparaît comme la plus crédible depuis la fin du régime militaire en 1999", a-t-il ajouté. Mais la victoire de Jonathan Goodluck, un chrétien du sud, a provoqué des émeutes dans le nord musulman. Des divisions communautaires Dans un pays marqué par de profondes divisions régionales et communautaires, les émeutiers ont incendié la maison du vice-président Namadi Sambo à Zaria, dans l'Etat de Kaduna, et celle de l'émir de la ville, avant de s'en prendre à la prison selon L'Express. Les premières violences avaient éclaté dimanche, au lendemain du vote, provoquées par des accusations de fraudes contre le camp de M. Jonathan. Lundi, elles faisaient toujours rage à Kano, la seconde ville du pays, et avaient gagné Jos, dans le centre, et d'autres cités. A Kano, des foules armées de gourdins, planches et couteaux affrontaient des soldats, un centre commercial a été incendié et les commerces et écoles ont été fermés. Un couvre-feu de 24 heures a été imposé dans l'Etat voisin de Kaduna. Dans la ville de Potiskum, dans l'Etat de Yobe (nord-est), des témoins ont rapporté que la foule avait tenté d'immoler une chrétienne en lui passant un pneu enflammé autour du cou mais qu'elle avait été sauvée par des habitants. Des violences ont aussi été signalées dans les villes de Kaduna, Zaria et Sokoto (nord), ainsi qu'à Jos (centre), localité qui marque la frontière entre majorités chrétienne et musulmane et théâtre de fréquentes violences intercommunautaires. Le principal parti d'opposition, le Congrès pour le changement démocratique dont M. Buhari était le candidat, a officiellement contesté pour irrégularités le résultat de la présidentielle. Ces accusations figurent dans une plainte envoyée à la Commission électorale, a déclaré le président du parti, Tony Momoh. Si dans l'ensemble, les observateurs ont jugé le scrutin de samedi plus honnête que les précédents, des résultats anormalement élevés en faveur de M. Jonathan dans ses bastions du sud ont semé le doute: l'Etat d'Akwa Ibom lui a donné 95% des voix et celui de Bayelsa, son Etat natal, 99,63%. Le scrutin a confirmé une division nette entre le sud chrétien pro-Jonathan et le nord musulman pro-Buhari où beaucoup comptaient sur une victoire de ce candidat de 69 ans pour relancer une région économiquement marginalisée par le riche sud pétrolier du pays le plus peuplé d'Afrique. Goodluck Jonathan, 53 ans, était le candidat du Parti démocratique du peuple (PDP) qui a remporté dès le premier tour toutes les présidentielles depuis la fin des régimes militaires en 1999. Le chef de l'Etat sortant du Nigeria, Goodluck Jonathan, a été proclamé lundi dernier vainqueur de l'élection présidentielle secouée par des émeutes dans le nord à dominante musulmane, où des violences ont fait des morts. M. Jonathan a déclaré après l'annonce des résultats que les Nigérians avaient "montré au monde qu'ils étaient capables d'organiser des élections libres, honnêtes et crédibles". Le vainqueur du scrutin a tendu la main à ses rivaux dont il a dit qu'il les considérait comme "non pas des opposants, mais des partenaires". Les résultats des 36 Etats de la fédération nigériane, plus la capitale fédérale Abuja, donnent 22 millions de voix au président sortant contre 12 millions au deuxième candidat, un ancien chef de junte militaire, Muhammadu Buhari, selon la Commission électorale nationale rapporte le journal L'Express. M. Jonathan a également remporté plus de 25% des suffrages dans plus de deux tiers des 36 Etats, une condition nécessaire pour être déclaré vainqueur dès le premier tour. Ancienne puissance coloniale, la Grande-Bretagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, William Hague, a réagi lundi en saluant la victoire de M. Jonathan comme "un pas en avant significatif, non pas pour le seul Nigeria, mais aussi pour la démocratie en Afrique". La présidentielle "apparaît comme la plus crédible depuis la fin du régime militaire en 1999", a-t-il ajouté. Mais la victoire de Jonathan Goodluck, un chrétien du sud, a provoqué des émeutes dans le nord musulman. Des divisions communautaires Dans un pays marqué par de profondes divisions régionales et communautaires, les émeutiers ont incendié la maison du vice-président Namadi Sambo à Zaria, dans l'Etat de Kaduna, et celle de l'émir de la ville, avant de s'en prendre à la prison selon L'Express. Les premières violences avaient éclaté dimanche, au lendemain du vote, provoquées par des accusations de fraudes contre le camp de M. Jonathan. Lundi, elles faisaient toujours rage à Kano, la seconde ville du pays, et avaient gagné Jos, dans le centre, et d'autres cités. A Kano, des foules armées de gourdins, planches et couteaux affrontaient des soldats, un centre commercial a été incendié et les commerces et écoles ont été fermés. Un couvre-feu de 24 heures a été imposé dans l'Etat voisin de Kaduna. Dans la ville de Potiskum, dans l'Etat de Yobe (nord-est), des témoins ont rapporté que la foule avait tenté d'immoler une chrétienne en lui passant un pneu enflammé autour du cou mais qu'elle avait été sauvée par des habitants. Des violences ont aussi été signalées dans les villes de Kaduna, Zaria et Sokoto (nord), ainsi qu'à Jos (centre), localité qui marque la frontière entre majorités chrétienne et musulmane et théâtre de fréquentes violences intercommunautaires. Le principal parti d'opposition, le Congrès pour le changement démocratique dont M. Buhari était le candidat, a officiellement contesté pour irrégularités le résultat de la présidentielle. Ces accusations figurent dans une plainte envoyée à la Commission électorale, a déclaré le président du parti, Tony Momoh. Si dans l'ensemble, les observateurs ont jugé le scrutin de samedi plus honnête que les précédents, des résultats anormalement élevés en faveur de M. Jonathan dans ses bastions du sud ont semé le doute: l'Etat d'Akwa Ibom lui a donné 95% des voix et celui de Bayelsa, son Etat natal, 99,63%. Le scrutin a confirmé une division nette entre le sud chrétien pro-Jonathan et le nord musulman pro-Buhari où beaucoup comptaient sur une victoire de ce candidat de 69 ans pour relancer une région économiquement marginalisée par le riche sud pétrolier du pays le plus peuplé d'Afrique. Goodluck Jonathan, 53 ans, était le candidat du Parti démocratique du peuple (PDP) qui a remporté dès le premier tour toutes les présidentielles depuis la fin des régimes militaires en 1999.