Le Conseil national économique et social (Cnes), qui projette d'organiser du 14 au 16 juin les états généraux de la société civile, va-t-il réussir son pari de réunir le gotha algérien de la protestation qui continue de défrayer encore la chronique de nos jours ? On est en droit de se poser cette question puisque Mohamed-Seghir Babès le président de cette institution n'a pas caché son intention de faire appel aux protestataires qui occupent la rue depuis des mois. Ce dernier avait déclaré sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale qu'il allait « chercher les fragments et les arborescences citoyennes, là où elles existent qui ont émergé surtout à la faveur des derniers événements ». Autrement dit Babès veut ramener au Palais des Nations tous les représentants de cette jeunesse rentrée en dissidence, étudiants, chômeurs, facebookistes, et même ceux des organisations plus anciennes comme celles encadrant les corporations de métiers (médecins, enseignants, etc.) Que va offrir le Cnes ? A en croire Babès, celui-ci veut les écouter, les états généraux sont d'après lui un « espace délibératif », c'est-à-dire ouvert aux débats. Logiquement, au regard des prérogatives du Cnes, qui est un organisme consultatif dépourvu du pouvoir de décision, son action va consister à recenser et dresser l'état des lieux des mouvements sociaux qui occupent actuellement le devant de la scène publique. Une fois ce travail fait, il devra transmettre aux plus hautes autorités du pays les recommandations qui lui semblent nécessaires pour remédier à la situation d'anomie et de détresse généralisée. Bien que Babès qualifie ces nouveaux venus sur la scène sociale d'acteurs« citoyens », il n'en demeure pas moins qu'il a tendance à les regarder sous un angle ambivalent en ce sens que l'action de ces « citoyens » qui réclament des hausses de salaires représentent un danger potentiel pour la stabilité de l'Etat. « La propension naturelle, lorsqu'on est en face à des bouleversements de ce type-là, dans un contexte comme celui-ci, c'est de voir les choses prendre le chemin des surenchères qui sont potentiellement porteuses de dérives » se lamente Babès. On doit comprendre par là que la situation est perçue comme suffisamment grave par le Cnes pour justifier une telle rencontre avec la société civile. C'est la première fois du reste que le Cnes use de l'autosaisine, n'ayant auparavant fai que suivre ses échéances programmatiques. Reste à savoir si les protestataires vont jouer le jeu ? Autre question : le Cnes a-t-il des solutions concrètes à proposer ou veut-il uniquement, comme l'accusent certains, absorber la colère sociale en offrant une tribune à des gens en mal d'expression et à des citoyens qui « vont enfin pouvoir goûter au métier de député » l'espace de quelques heures ? Et quelles places auront dans tout ceci les syndicats autonomes ? Abderrahmane Mebtoul, l'expert International conseille de ne pas participer à ce « forum social ». Dans une contribution publiée sur Algérie -Focus, il soutient que « le Cnes, depuis le départ de feu le professeur Mohamed Salah Mentouri est devenu une chambre d'enregistrement des doléances de l'exécutif alors que tous les Cnes de par le monde sont des institutions de propositions productives grâce à un dialogue productif entre les différentes forces économiques et sociales évitant ce monologue lassant qui ne peut que conduire le pays à la dérive ». Le Conseil national économique et social (Cnes), qui projette d'organiser du 14 au 16 juin les états généraux de la société civile, va-t-il réussir son pari de réunir le gotha algérien de la protestation qui continue de défrayer encore la chronique de nos jours ? On est en droit de se poser cette question puisque Mohamed-Seghir Babès le président de cette institution n'a pas caché son intention de faire appel aux protestataires qui occupent la rue depuis des mois. Ce dernier avait déclaré sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale qu'il allait « chercher les fragments et les arborescences citoyennes, là où elles existent qui ont émergé surtout à la faveur des derniers événements ». Autrement dit Babès veut ramener au Palais des Nations tous les représentants de cette jeunesse rentrée en dissidence, étudiants, chômeurs, facebookistes, et même ceux des organisations plus anciennes comme celles encadrant les corporations de métiers (médecins, enseignants, etc.) Que va offrir le Cnes ? A en croire Babès, celui-ci veut les écouter, les états généraux sont d'après lui un « espace délibératif », c'est-à-dire ouvert aux débats. Logiquement, au regard des prérogatives du Cnes, qui est un organisme consultatif dépourvu du pouvoir de décision, son action va consister à recenser et dresser l'état des lieux des mouvements sociaux qui occupent actuellement le devant de la scène publique. Une fois ce travail fait, il devra transmettre aux plus hautes autorités du pays les recommandations qui lui semblent nécessaires pour remédier à la situation d'anomie et de détresse généralisée. Bien que Babès qualifie ces nouveaux venus sur la scène sociale d'acteurs« citoyens », il n'en demeure pas moins qu'il a tendance à les regarder sous un angle ambivalent en ce sens que l'action de ces « citoyens » qui réclament des hausses de salaires représentent un danger potentiel pour la stabilité de l'Etat. « La propension naturelle, lorsqu'on est en face à des bouleversements de ce type-là, dans un contexte comme celui-ci, c'est de voir les choses prendre le chemin des surenchères qui sont potentiellement porteuses de dérives » se lamente Babès. On doit comprendre par là que la situation est perçue comme suffisamment grave par le Cnes pour justifier une telle rencontre avec la société civile. C'est la première fois du reste que le Cnes use de l'autosaisine, n'ayant auparavant fai que suivre ses échéances programmatiques. Reste à savoir si les protestataires vont jouer le jeu ? Autre question : le Cnes a-t-il des solutions concrètes à proposer ou veut-il uniquement, comme l'accusent certains, absorber la colère sociale en offrant une tribune à des gens en mal d'expression et à des citoyens qui « vont enfin pouvoir goûter au métier de député » l'espace de quelques heures ? Et quelles places auront dans tout ceci les syndicats autonomes ? Abderrahmane Mebtoul, l'expert International conseille de ne pas participer à ce « forum social ». Dans une contribution publiée sur Algérie -Focus, il soutient que « le Cnes, depuis le départ de feu le professeur Mohamed Salah Mentouri est devenu une chambre d'enregistrement des doléances de l'exécutif alors que tous les Cnes de par le monde sont des institutions de propositions productives grâce à un dialogue productif entre les différentes forces économiques et sociales évitant ce monologue lassant qui ne peut que conduire le pays à la dérive ».