Il avait quitté discrètement le Venezuela pour Cuba à l'occasion d'une visite officielle, il y est revenu comme un héros. Après avoir passé près d'un mois à La Havane, où il s'est fait opéré d'urgence d'un abcès pelvien, puis d'une tumeur cancéreuse, Hugo Chavez est rentré au pays lundi en pleine nuit de façon inattendue. Il avait quitté discrètement le Venezuela pour Cuba à l'occasion d'une visite officielle, il y est revenu comme un héros. Après avoir passé près d'un mois à La Havane, où il s'est fait opéré d'urgence d'un abcès pelvien, puis d'une tumeur cancéreuse, Hugo Chavez est rentré au pays lundi en pleine nuit de façon inattendue. Plus théâtral que jamais, il a atterri à 4 heures du matin sur le tarmac de l'aéroport de Maiquetia, près de Caracas, vêtu d'un jogging bleu façon Fidel Castro en convalescence. Toute la journée du lundi, la grande majorité de la population a célébré son retour avec des défilés, des chants et un rassemblement sous le «balcon du peuple» du palais présidentiel de Miraflores, où Chavez devait prononcer un discours. «Je reviens à l'épicentre de la terre de Bolivar» Sans surprise, ses premiers mots ont fait référence à Simon Bolivar, le héros de l'indépendance vénézuélienne : «Je reviens à l'épicentre de la terre de Bolivar. Et ca, c'est de la pure flamme, de la pure vie, cela marque le retour jusqu'à la victoire.» Chavez, dont le discours politique est nourri de références symboliques et idéologiques puisées dans la révolution sud-américaine, se devait de revenir cette semaine. Il réalise, en effet, un bon coup politique et médiatique en choisissant de rentrer au moment où débutent les festivités du bicentenaire de la révolution bolivarienne. Un anniversaire contre la domination espagnole fêté en grande pompe dans tout le pays. Il a toutefois annoncé qu'il ne serait pas physiquement en mesure de participer au défilé militaire et à la fête populaire. Mais désormais, toute apparition stratégique du leader est possible et surtout, il ne manquera pas de tweeter. Tout au long de sa convalescence, Chavez a alimenté son compte Twitter avec des petits messages de soutien aux militaires ou pour annoncer la venue de ses filles à la Havane. Un retour qui freine les espoirs de l'opposition Mais il était temps aussi pour Chavez de regagner ses terres, où l'opposition commençait à répandre des rumeurs sur les capacités du président à gouverner son pays. Cette arrivée inattendue a pris de cours les dirigeants des partis de l'opposition qui, sans se réjouir ouvertement de la maladie de Chavez, voyaient en ce long départ en convalescence un signe d'épuisement d'un homme qui règne sur les institutions depuis douze ans. Le journal El Nuevo Herald de Miami, où vivent de nombreux exilés cubains et vénézuéliens, le donnait déjà pour moribond. «Le président Chavez est dans un état critique. Il n'est pas à l'article de la mort, mais dans un état très critique, et de fait compliqué», pouvait-on lire dans la version espagnole. Ce à quoi, le vice-président vénézuélien, Jaua, a répondu : «La droite nationale et internationale est comme folle, et se frotte le mains […] en parlant même de la mort du Président. Nous avons Chavez pour longtemps, je vous l'assure !» Le pouvoir de Hugo Chavez fragilisé A plusieurs reprises, les opposants au gouvernement ont demandé à Chavez de déléguer ses pouvoirs pour éviter de mettre en danger la sécurité et la souveraineté du pays. Une requête qui est bien évidemment restée lettre morte mais qui a eu son effet auprès de l'opinion. Les problèmes électriques récurrents dans tout le pays ont participé à faire croire que le pays était abandonné à son sort. L'affaire de la prison El Rodeo II n'a pas arrangé les choses. Depuis près de quinze jours, des milliers de prisonniers ont organisé une mutinerie dans ce centre de détention de Caracas, où déjà 29 personnes y ont trouvé la mort. Conscient d'avoir laissé un vide lors de son absence, Chavez s'est empressé d'assurer : «J'ai toujours tenu les commandes du pays et je suis là pour le démontrer.» A l'âge de 56 ans, Chavez compte bien briguer un nouveau mandat de six ans à la prochaine élection présidentielle prévue l'an prochain. Et il n'est pas question pour lui de montrer des signes de faiblesses. D'ailleurs, qui d'autres que Chavez est en mesure de mener la future campagne du Parti socialiste unifié du Vénézuela (PSUV) ? Au cours de ce mois d'absence, la question a été au centre de tout les débats, surtout au sein de l'opposition qui entrevoit une lueur d'espoir de remporter le prochain scrutin si la figure de Hugo disparaît du panorama politique. Car aussi bien le PSUV que le Parti communiste doivent bien reconnaître que le commandant n'a pas de successeur. Après Chavez, le déluge ? La «révolution bolivarienne», véritable espoir pour les plus démunis qui ont vu leur sort s'améliorer au cours des dernières années, pourrait tourner cours si la chavisme comme mouvement politique n'a pas de postérité. A l'heure actuelle, cette question n'est pas d'actualité, comme s'est empressé d'assurer le vice-président Jaua : «Le retour de Chavez est un indice des futures batailles et des victoires que nous aurons comme peuple et avec lui [Chavez] comme leader au front.» Reste à savoir si la santé du leader, dont l'état réel est secrètement gardé, permettra de mener cette nouvelle bataille pour la présidence. Plus théâtral que jamais, il a atterri à 4 heures du matin sur le tarmac de l'aéroport de Maiquetia, près de Caracas, vêtu d'un jogging bleu façon Fidel Castro en convalescence. Toute la journée du lundi, la grande majorité de la population a célébré son retour avec des défilés, des chants et un rassemblement sous le «balcon du peuple» du palais présidentiel de Miraflores, où Chavez devait prononcer un discours. «Je reviens à l'épicentre de la terre de Bolivar» Sans surprise, ses premiers mots ont fait référence à Simon Bolivar, le héros de l'indépendance vénézuélienne : «Je reviens à l'épicentre de la terre de Bolivar. Et ca, c'est de la pure flamme, de la pure vie, cela marque le retour jusqu'à la victoire.» Chavez, dont le discours politique est nourri de références symboliques et idéologiques puisées dans la révolution sud-américaine, se devait de revenir cette semaine. Il réalise, en effet, un bon coup politique et médiatique en choisissant de rentrer au moment où débutent les festivités du bicentenaire de la révolution bolivarienne. Un anniversaire contre la domination espagnole fêté en grande pompe dans tout le pays. Il a toutefois annoncé qu'il ne serait pas physiquement en mesure de participer au défilé militaire et à la fête populaire. Mais désormais, toute apparition stratégique du leader est possible et surtout, il ne manquera pas de tweeter. Tout au long de sa convalescence, Chavez a alimenté son compte Twitter avec des petits messages de soutien aux militaires ou pour annoncer la venue de ses filles à la Havane. Un retour qui freine les espoirs de l'opposition Mais il était temps aussi pour Chavez de regagner ses terres, où l'opposition commençait à répandre des rumeurs sur les capacités du président à gouverner son pays. Cette arrivée inattendue a pris de cours les dirigeants des partis de l'opposition qui, sans se réjouir ouvertement de la maladie de Chavez, voyaient en ce long départ en convalescence un signe d'épuisement d'un homme qui règne sur les institutions depuis douze ans. Le journal El Nuevo Herald de Miami, où vivent de nombreux exilés cubains et vénézuéliens, le donnait déjà pour moribond. «Le président Chavez est dans un état critique. Il n'est pas à l'article de la mort, mais dans un état très critique, et de fait compliqué», pouvait-on lire dans la version espagnole. Ce à quoi, le vice-président vénézuélien, Jaua, a répondu : «La droite nationale et internationale est comme folle, et se frotte le mains […] en parlant même de la mort du Président. Nous avons Chavez pour longtemps, je vous l'assure !» Le pouvoir de Hugo Chavez fragilisé A plusieurs reprises, les opposants au gouvernement ont demandé à Chavez de déléguer ses pouvoirs pour éviter de mettre en danger la sécurité et la souveraineté du pays. Une requête qui est bien évidemment restée lettre morte mais qui a eu son effet auprès de l'opinion. Les problèmes électriques récurrents dans tout le pays ont participé à faire croire que le pays était abandonné à son sort. L'affaire de la prison El Rodeo II n'a pas arrangé les choses. Depuis près de quinze jours, des milliers de prisonniers ont organisé une mutinerie dans ce centre de détention de Caracas, où déjà 29 personnes y ont trouvé la mort. Conscient d'avoir laissé un vide lors de son absence, Chavez s'est empressé d'assurer : «J'ai toujours tenu les commandes du pays et je suis là pour le démontrer.» A l'âge de 56 ans, Chavez compte bien briguer un nouveau mandat de six ans à la prochaine élection présidentielle prévue l'an prochain. Et il n'est pas question pour lui de montrer des signes de faiblesses. D'ailleurs, qui d'autres que Chavez est en mesure de mener la future campagne du Parti socialiste unifié du Vénézuela (PSUV) ? Au cours de ce mois d'absence, la question a été au centre de tout les débats, surtout au sein de l'opposition qui entrevoit une lueur d'espoir de remporter le prochain scrutin si la figure de Hugo disparaît du panorama politique. Car aussi bien le PSUV que le Parti communiste doivent bien reconnaître que le commandant n'a pas de successeur. Après Chavez, le déluge ? La «révolution bolivarienne», véritable espoir pour les plus démunis qui ont vu leur sort s'améliorer au cours des dernières années, pourrait tourner cours si la chavisme comme mouvement politique n'a pas de postérité. A l'heure actuelle, cette question n'est pas d'actualité, comme s'est empressé d'assurer le vice-président Jaua : «Le retour de Chavez est un indice des futures batailles et des victoires que nous aurons comme peuple et avec lui [Chavez] comme leader au front.» Reste à savoir si la santé du leader, dont l'état réel est secrètement gardé, permettra de mener cette nouvelle bataille pour la présidence.