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L'importation de l'aliment en hausse de 128% en Algérie
Le CIC prévoit une production de blé meilleure en 2011-2012
Publié dans Le Midi Libre le 01 - 08 - 2011

L'Algérie a importé 3,97 millions de tonnes de blé au cours des six premiers mois de l'année 2011, soit 1,51 milliard de dollars. Tandis que durant la même période de l'année 2010, l'importation était de 2,93 millions de tonnes, soit 664,85 millions de dollars. Selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis) les importations de l'Algérie en blé ont augmenté de 128,1%. Cette hausse a également concerné d'autres produits, tels que les laits, les viandes et les céréales.
L'Algérie a importé 3,97 millions de tonnes de blé au cours des six premiers mois de l'année 2011, soit 1,51 milliard de dollars. Tandis que durant la même période de l'année 2010, l'importation était de 2,93 millions de tonnes, soit 664,85 millions de dollars. Selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis) les importations de l'Algérie en blé ont augmenté de 128,1%. Cette hausse a également concerné d'autres produits, tels que les laits, les viandes et les céréales.
Pourtant en 2010, l'Algérie a réussi à atteindre l'autosuffisance en céréales. Avec plus de 6 millions de tonnes produites cette année et autant l'année précédente. Les chiffres d'importation des blés étaient pourtant rassurants, 0%, totalisant 1,251 milliard de dollars contre 1,832 milliard de dollars en 2009, soit une baisse de 31,7%
Il y avait de quoi «répondre aux besoins intérieurs pendant deux ans», avait indiqué le patron de l'Office public interprofessionnel des céréales. Durant deux saisons consécutives (2009 et 2010), la récolte annuelle a dépassé les 6 millions de tonnes. Du jamais vu depuis des décennies, pour ne pas dire depuis l'indépendance.
Près de 600.000 agriculteurs pratiquent la céréaliculture en Algérie, dont 372.400 recensés au niveau des Chambres de l'agriculture comme des professionnels de la filière sur une superficie qui a atteint 3,2 millions hectares.
Pour la campagne 2010-2011, selon l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), la production céréalière de l'Algérie devrait tourner autour de 45 millions de quintaux. La France, le Canada, l'Allemagne et les Etats-Unis d'Amérique restent toujours les principaux fournisseurs de blé pour l'Algérie. L'Office importera entre 700 millions et 800 millions de dollars en produits céréaliers.
Des perspectives tendues pour les céréales en 2011-2012
Dans un rapport, édité le 28 juillets, le Conseil international des céréales (CIC) explique qu'après leur dérapage marqué en juin, ayant culminé dans l'interprétation résolument baissière d'un rapport officiel sur les stocks et les semis au moment de sa publication, les valeurs à l'exportation des céréales et des oléagineux se sont partiellement redressées au cours du mois dernier. La hausse a été attribuée aux opérateurs qui corrigeaient des positions survendues sur les principales places boursières et à un regain d'incertitudes concernant la récolte américaine de maïs suite à une vague de temps très chaud. Une augmentation notable des disponibilités meilleur marché en provenance de la Mer Noire, de même que le sentiment globalement pessimiste des marchés financiers ont empêché une flambée encore plus marquée des prix des céréales.
Plusieurs importateurs ont profité des offres de blé de meunerie et de blé fourrager de la Mer Noire, à des prix faisant jusqu'à 50 dollars de moins que d'autres origines de qualité comparable. Les marchés du maïs se sont particulièrement bien comportés, les valeurs américaines ayant balayé une bonne partie du repli antérieur dès le milieu du mois.
Compte tenu de la précarité sous-jacente de l'offre de maïs, des inquiétudes liées à un temps sec et très chaud aux Etats-Unis ont déclenché de nouvelles vagues d'achats spéculatifs, bien que les récents replis des primes fob au Golfe des Etats-Unis aient permis aux valeurs à l'exportation de se détendre quelque peu. Dans le secteur des oléagineux, on a observé un vif redressement du marché du soja, principalement du fait des inquiétudes liées aux conditions météorologiques aux Etats-Unis mais aussi pour traduire des marchés énergétiques plus fermes et la rumeur de nouveaux achats par la Chine.
Selon le CIC les perspectives pour les céréales en 2011/12 restent très tendues, même si les projections mondiales de stocks de report sont relevées par rapport au mois dernier pour traduire des stocks légèrement plus élevés que prévu au début de l'année. Une hausse des prévisions mondiales de récolte est largement absorbée par un chiffre de consommation plus élevé, principalement dans le secteur de l'alimentation animale. La production mondiale de céréales est placée à un record de 1.817 millions de tonnes, 9 millions de plus que les projections de juin et 68 millions de plus que les estimations pour 2010/11.
Cela découle de révisions sensibles à la hausse pour l'UE, l'Inde, la Russie et les Etats-Unis, qui compensent les réductions formulées pour le Canada et l'Ukraine. Les perspectives de rendement du blé en particulier se sont bonifiées au cours du mois écoulé, certaines régions productrices clés de l'UE et de la Russie recevant des pluies bénéfiques. Toutefois, dans le cas du maïs, bien des choses dépendront du résultat de la moisson américaine, dont les perspectives ont d'abord été dopées par des estimations de semis plus élevées que prévu avant d'être remises en question par une vague de temps sec et très chaud. La consommation mondiale de céréales devrait grimper de 2%, à 1.829 millions de tonnes, en hausse de 8 millions par rapport au mois de juin.
Plus de la moitié de la hausse d'une année sur l'autre concernera l'utilisation dans l'alimentation animale, qui devrait désormais grimper à un niveau record de 769 millions de tonnes, les secteurs de l'élevage de la Chine, de l'UE et des Etats-Unis comptant pour plus de la moitié de ce total. Si le maïs reste de loin le principal ingrédient céréalier dans les rations animales, à 489 millions de tonnes, la part du blé dans l'alimentation du bétail a augmenté et devrait atteindre 124 millions, son plus haut niveau en plus de vingt ans. Cela traduit une offre mondiale relativement abondante de blé de qualité inférieure ces dernières années, y compris des disponibilités accrues de grains déclassés, avec un redressement attendu des exportations de la région Mer Noire cette année, qui va encore doper les achats de blé destiné à l'alimentation animale. Si l'augmentation escomptée de la consommation mondiale de céréales est plus petite que la hausse attendue de la production, le total devrait tout de même dépasser la production, de sorte que l'on mise sur un nouveau repli des stocks mondiaux de clôture en 2011/12. Chez les principaux exportateurs, le total des stocks de report devrait reculer de 10 millions, à 115 millions de tonnes.
Sur la base des prévisions actuelles de récolte, les échanges mondiaux de céréales en 2011/12 (juillet-juin) devraient grimper d'un volume relativement modeste de 2 millions de tonnes, pour passer à 244 millions, les plus fortes augmentations générales des importations étant attendues en Chine et au Mexique (principalement dans le cas du maïs). Du point de vue des céréales individuelles, ce sont probablement les expéditions de blé qui vont augmenter le plus (à 127 millions de tonnes), en grande partie du fait de la hausse significative des prévisions d'importations de cargaisons de qualité inférieure à destination de l'UE (pour lesquelles le contingent tarifaire sera suspendu jusqu'en janvier) afin de couvrir les besoins de l'industrie de l'alimentation animale.
Comme les importations de maïs de l'UE devraient diminuer presque d'autant, les expéditions mondiales de cette céréale ne devraient afficher qu'une modeste hausse, à 94 millions de tonnes. Tout cela malgré des achats sensiblement plus élevés par la Chine, déclenchés lorsque les prix intérieurs dans le sud du pays, principale région déficitaire, passent au-dessus des valeurs débarquées internationales.
Pour ce qui est du blé, des moissons meilleures que prévu redressent de 8 millions de tonnes les prévisions de production mondiale de blé en 2011/12 par rapport au mois dernier, à 674 millions (651 millions). Les estimations de récolte sont augmentées pour l'UE, la Russie, les Etats-Unis, l'Australie et le Maroc.
Une production record a été moissonnée en Inde. Des coûts compétitifs par rapport aux autres grains pour une utilisation dans l'alimentation animale dopent les prévisions de consommation de 6 millions de tonnes, à 676 millions (657 millions).
Si l'on tient compte de stocks de report plus gros que l'an dernier, la hausse de l'utilisation n'absorbe qu'en partie l'augmentation des disponibilités estimatives. Les prévisions de stocks de report mondiaux à la fin de 2011/12 sont donc relevées de 5 millions de tonnes, à 190 millions, tout juste un peu moins que le niveau enregistré au début de l'année. Les projections d'échanges mondiaux ne sont guère changées par rapport au mois dernier : à 126,7 millions de tonnes, elles affichent une hausse de 2,3 millions sur l'année précédente, principalement du fait d'une demande plus forte en blés fourragers et en blés de meunerie en Asie.
Pour le mais, de plus gros semis et des rendements améliorés devraient relever la production mondiale de maïs de 4 % en 2011/12. De plus grosses récoltes sont attendues dans la plupart des pays de l'hémisphère nord, avec de nouveaux records prévus aux Etats-Unis, en Chine et en Ukraine. Les prochaines récoltes en Argentine et en Afrique du Sud, pour une moisson début 2012, devraient aussi être plus élevées, mais la production du Brésil pourrait reculer. Malgré les perspectives d'une moisson exceptionnelle, des stocks d'ouverture relativement modestes vont probablement se traduire par des disponibilités mondiales en hausse de
1 %, un taux inférieur à la tendance. Des prévisions de croissance de la consommation de presque 2 % engendreront donc une troisième diminution successive des stocks mondiaux. Une économie mondiale plus ferme devrait étayer la demande de viande, notamment dans les pays en développement. Une croissance solide de l'utilisation de maïs dans l'alimentation animale est attendue en Chine, mais dans un certain nombre de pays, cela dépendra de la relation de prix avec le blé de qualité moindre. Bien qu'on s'attende à une hausse de l'utilisation de maïs dans la transformation industrielle, elle sera beaucoup plus lente que ces dernières années. Les échanges mondiaux de maïs devraient croître légèrement par rapport à un an plus tôt, la hausse de ce mois-ci découlant principalement d'une augmentation des estimations d'importations de la Chine.
La sécurité alimentaire
à rude épreuve même dans les pays avancés
Dans son rapport sur les estimations de récoltes mondiales de céréales pour la campagne 2011-2012, édité au mois de juin dernier, le Conseil international des céréales "CIC" a revu à la baisse les prochaines récoltes de blé, ainsi que les stocks de maïs. Les récoltes mondiales de blé 2011-2012, touchées par des conditions climatiques défavorables, particulièrement aux USA et en Europe de l'ouest, sont révisées en baisse de 5 millions de tonnes à 667 millions de tonnes. Pour le maïs, la situation est aussi tendue malgré l'attente par le CIC d'une production mondiale record cette année à 848 millions de tonnes, contre 812 millions de tonnes un an auparavant. Cependant, une forte demande mondiale, et notamment américaine, devrait faire baisser les stocks mondiaux en 2011-2012 à un niveau, parmi les plus bas depuis neuf ans, de 116 millions de tonnes, contre 121millions il y a un an. Aux Etats-Unis, malgré une forte hausse des surfaces en maïs, les retards à l'implantation, liés au climat humide, font estimer, au mieux à 340 millions de tonnes, contre 316 millions l'an passé, la production US par le CIC. Les cours des matières premières agricoles flambent et ce n'est qu'un début, prévient Oxfam. Selon l'ONG, les prix des produits de base de l'alimentation vont augmenter de 120 à 180% d'ici 2030. La moitié de cette hausse est imputée au changement climatique. Une autre part est attribuée aux comportements égoïstes et irréfléchis des pays occidentaux, qui encouragent la transformation de végétaux en bio-carburants: un seul plein d'un véhicule 4x4 en carburant d'origine végétale absorberait ce qu'il faut pour nourrir une personne pendant un an. Oxfam appelle donc les dirigeants de la planète à des changements de cap radicaux, dans un rapport intitulé "Cultivons un meilleur avenir". Les experts qui se sont chargés de la rédaction du document en question préconisent une réforme des marchés, une augmentation des stocks, l'arrêt de la promotion des biofuels ou encore un investissement massif dans la petite agriculture, par opposition à l'agri-business. Ce qui a assez peu de chance d'arriver à court terme, malheureusement, si l'on regarde, au-delà des déclarations d'intentions, les résultats concrets des G8, G20 et autres sommets onusiens consacrés aux émissions de gaz à effet de serre. Cet appel d'Oxfam est à rapprocher des données publiées, le mois dernier, par la Banque mondiale: les prix des produits agricoles ont augmenté de 36% au premier trimestre de 2011 par rapport à la même période de 2010. Ce n'est qu'une moyenne: +74% pour le maïs ; +69% pour le blé ; +36% pour le soja ; +30% pour le boeuf ; -2% pour le riz. Des moyennes, certes, mais aussi des vies qui basculent, puisque selon la même Banque mondiale, 44 millions de personnes sur la planète sont retombées sous le seuil de pauvreté depuis juin 2010, et qu'une hausse de 10% supplémentaire des prix alimentaires ferait plonger 10 millions de personnes supplémentaires. Dans le détail, le rapport en question fait ressortir que le système alimentaire plie sous la pression intense du changement climatique, de la dégradation de l'environnement, de la croissance démographique, de la hausse du prix des énergies, de la demande croissante en viande et produits laitiers, et de la concurrence sur les terres. Tous les signaux d'alarmes sont au rouge. La flambée et l'instabilité des prix des denrées alimentaires dans le monde, le nombre croissant de conflits autour des ressources en eau.
Pourtant en 2010, l'Algérie a réussi à atteindre l'autosuffisance en céréales. Avec plus de 6 millions de tonnes produites cette année et autant l'année précédente. Les chiffres d'importation des blés étaient pourtant rassurants, 0%, totalisant 1,251 milliard de dollars contre 1,832 milliard de dollars en 2009, soit une baisse de 31,7%
Il y avait de quoi «répondre aux besoins intérieurs pendant deux ans», avait indiqué le patron de l'Office public interprofessionnel des céréales. Durant deux saisons consécutives (2009 et 2010), la récolte annuelle a dépassé les 6 millions de tonnes. Du jamais vu depuis des décennies, pour ne pas dire depuis l'indépendance.
Près de 600.000 agriculteurs pratiquent la céréaliculture en Algérie, dont 372.400 recensés au niveau des Chambres de l'agriculture comme des professionnels de la filière sur une superficie qui a atteint 3,2 millions hectares.
Pour la campagne 2010-2011, selon l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), la production céréalière de l'Algérie devrait tourner autour de 45 millions de quintaux. La France, le Canada, l'Allemagne et les Etats-Unis d'Amérique restent toujours les principaux fournisseurs de blé pour l'Algérie. L'Office importera entre 700 millions et 800 millions de dollars en produits céréaliers.
Des perspectives tendues pour les céréales en 2011-2012
Dans un rapport, édité le 28 juillets, le Conseil international des céréales (CIC) explique qu'après leur dérapage marqué en juin, ayant culminé dans l'interprétation résolument baissière d'un rapport officiel sur les stocks et les semis au moment de sa publication, les valeurs à l'exportation des céréales et des oléagineux se sont partiellement redressées au cours du mois dernier. La hausse a été attribuée aux opérateurs qui corrigeaient des positions survendues sur les principales places boursières et à un regain d'incertitudes concernant la récolte américaine de maïs suite à une vague de temps très chaud. Une augmentation notable des disponibilités meilleur marché en provenance de la Mer Noire, de même que le sentiment globalement pessimiste des marchés financiers ont empêché une flambée encore plus marquée des prix des céréales.
Plusieurs importateurs ont profité des offres de blé de meunerie et de blé fourrager de la Mer Noire, à des prix faisant jusqu'à 50 dollars de moins que d'autres origines de qualité comparable. Les marchés du maïs se sont particulièrement bien comportés, les valeurs américaines ayant balayé une bonne partie du repli antérieur dès le milieu du mois.
Compte tenu de la précarité sous-jacente de l'offre de maïs, des inquiétudes liées à un temps sec et très chaud aux Etats-Unis ont déclenché de nouvelles vagues d'achats spéculatifs, bien que les récents replis des primes fob au Golfe des Etats-Unis aient permis aux valeurs à l'exportation de se détendre quelque peu. Dans le secteur des oléagineux, on a observé un vif redressement du marché du soja, principalement du fait des inquiétudes liées aux conditions météorologiques aux Etats-Unis mais aussi pour traduire des marchés énergétiques plus fermes et la rumeur de nouveaux achats par la Chine.
Selon le CIC les perspectives pour les céréales en 2011/12 restent très tendues, même si les projections mondiales de stocks de report sont relevées par rapport au mois dernier pour traduire des stocks légèrement plus élevés que prévu au début de l'année. Une hausse des prévisions mondiales de récolte est largement absorbée par un chiffre de consommation plus élevé, principalement dans le secteur de l'alimentation animale. La production mondiale de céréales est placée à un record de 1.817 millions de tonnes, 9 millions de plus que les projections de juin et 68 millions de plus que les estimations pour 2010/11.
Cela découle de révisions sensibles à la hausse pour l'UE, l'Inde, la Russie et les Etats-Unis, qui compensent les réductions formulées pour le Canada et l'Ukraine. Les perspectives de rendement du blé en particulier se sont bonifiées au cours du mois écoulé, certaines régions productrices clés de l'UE et de la Russie recevant des pluies bénéfiques. Toutefois, dans le cas du maïs, bien des choses dépendront du résultat de la moisson américaine, dont les perspectives ont d'abord été dopées par des estimations de semis plus élevées que prévu avant d'être remises en question par une vague de temps sec et très chaud. La consommation mondiale de céréales devrait grimper de 2%, à 1.829 millions de tonnes, en hausse de 8 millions par rapport au mois de juin.
Plus de la moitié de la hausse d'une année sur l'autre concernera l'utilisation dans l'alimentation animale, qui devrait désormais grimper à un niveau record de 769 millions de tonnes, les secteurs de l'élevage de la Chine, de l'UE et des Etats-Unis comptant pour plus de la moitié de ce total. Si le maïs reste de loin le principal ingrédient céréalier dans les rations animales, à 489 millions de tonnes, la part du blé dans l'alimentation du bétail a augmenté et devrait atteindre 124 millions, son plus haut niveau en plus de vingt ans. Cela traduit une offre mondiale relativement abondante de blé de qualité inférieure ces dernières années, y compris des disponibilités accrues de grains déclassés, avec un redressement attendu des exportations de la région Mer Noire cette année, qui va encore doper les achats de blé destiné à l'alimentation animale. Si l'augmentation escomptée de la consommation mondiale de céréales est plus petite que la hausse attendue de la production, le total devrait tout de même dépasser la production, de sorte que l'on mise sur un nouveau repli des stocks mondiaux de clôture en 2011/12. Chez les principaux exportateurs, le total des stocks de report devrait reculer de 10 millions, à 115 millions de tonnes.
Sur la base des prévisions actuelles de récolte, les échanges mondiaux de céréales en 2011/12 (juillet-juin) devraient grimper d'un volume relativement modeste de 2 millions de tonnes, pour passer à 244 millions, les plus fortes augmentations générales des importations étant attendues en Chine et au Mexique (principalement dans le cas du maïs). Du point de vue des céréales individuelles, ce sont probablement les expéditions de blé qui vont augmenter le plus (à 127 millions de tonnes), en grande partie du fait de la hausse significative des prévisions d'importations de cargaisons de qualité inférieure à destination de l'UE (pour lesquelles le contingent tarifaire sera suspendu jusqu'en janvier) afin de couvrir les besoins de l'industrie de l'alimentation animale.
Comme les importations de maïs de l'UE devraient diminuer presque d'autant, les expéditions mondiales de cette céréale ne devraient afficher qu'une modeste hausse, à 94 millions de tonnes. Tout cela malgré des achats sensiblement plus élevés par la Chine, déclenchés lorsque les prix intérieurs dans le sud du pays, principale région déficitaire, passent au-dessus des valeurs débarquées internationales.
Pour ce qui est du blé, des moissons meilleures que prévu redressent de 8 millions de tonnes les prévisions de production mondiale de blé en 2011/12 par rapport au mois dernier, à 674 millions (651 millions). Les estimations de récolte sont augmentées pour l'UE, la Russie, les Etats-Unis, l'Australie et le Maroc.
Une production record a été moissonnée en Inde. Des coûts compétitifs par rapport aux autres grains pour une utilisation dans l'alimentation animale dopent les prévisions de consommation de 6 millions de tonnes, à 676 millions (657 millions).
Si l'on tient compte de stocks de report plus gros que l'an dernier, la hausse de l'utilisation n'absorbe qu'en partie l'augmentation des disponibilités estimatives. Les prévisions de stocks de report mondiaux à la fin de 2011/12 sont donc relevées de 5 millions de tonnes, à 190 millions, tout juste un peu moins que le niveau enregistré au début de l'année. Les projections d'échanges mondiaux ne sont guère changées par rapport au mois dernier : à 126,7 millions de tonnes, elles affichent une hausse de 2,3 millions sur l'année précédente, principalement du fait d'une demande plus forte en blés fourragers et en blés de meunerie en Asie.
Pour le mais, de plus gros semis et des rendements améliorés devraient relever la production mondiale de maïs de 4 % en 2011/12. De plus grosses récoltes sont attendues dans la plupart des pays de l'hémisphère nord, avec de nouveaux records prévus aux Etats-Unis, en Chine et en Ukraine. Les prochaines récoltes en Argentine et en Afrique du Sud, pour une moisson début 2012, devraient aussi être plus élevées, mais la production du Brésil pourrait reculer. Malgré les perspectives d'une moisson exceptionnelle, des stocks d'ouverture relativement modestes vont probablement se traduire par des disponibilités mondiales en hausse de
1 %, un taux inférieur à la tendance. Des prévisions de croissance de la consommation de presque 2 % engendreront donc une troisième diminution successive des stocks mondiaux. Une économie mondiale plus ferme devrait étayer la demande de viande, notamment dans les pays en développement. Une croissance solide de l'utilisation de maïs dans l'alimentation animale est attendue en Chine, mais dans un certain nombre de pays, cela dépendra de la relation de prix avec le blé de qualité moindre. Bien qu'on s'attende à une hausse de l'utilisation de maïs dans la transformation industrielle, elle sera beaucoup plus lente que ces dernières années. Les échanges mondiaux de maïs devraient croître légèrement par rapport à un an plus tôt, la hausse de ce mois-ci découlant principalement d'une augmentation des estimations d'importations de la Chine.
La sécurité alimentaire
à rude épreuve même dans les pays avancés
Dans son rapport sur les estimations de récoltes mondiales de céréales pour la campagne 2011-2012, édité au mois de juin dernier, le Conseil international des céréales "CIC" a revu à la baisse les prochaines récoltes de blé, ainsi que les stocks de maïs. Les récoltes mondiales de blé 2011-2012, touchées par des conditions climatiques défavorables, particulièrement aux USA et en Europe de l'ouest, sont révisées en baisse de 5 millions de tonnes à 667 millions de tonnes. Pour le maïs, la situation est aussi tendue malgré l'attente par le CIC d'une production mondiale record cette année à 848 millions de tonnes, contre 812 millions de tonnes un an auparavant. Cependant, une forte demande mondiale, et notamment américaine, devrait faire baisser les stocks mondiaux en 2011-2012 à un niveau, parmi les plus bas depuis neuf ans, de 116 millions de tonnes, contre 121millions il y a un an. Aux Etats-Unis, malgré une forte hausse des surfaces en maïs, les retards à l'implantation, liés au climat humide, font estimer, au mieux à 340 millions de tonnes, contre 316 millions l'an passé, la production US par le CIC. Les cours des matières premières agricoles flambent et ce n'est qu'un début, prévient Oxfam. Selon l'ONG, les prix des produits de base de l'alimentation vont augmenter de 120 à 180% d'ici 2030. La moitié de cette hausse est imputée au changement climatique. Une autre part est attribuée aux comportements égoïstes et irréfléchis des pays occidentaux, qui encouragent la transformation de végétaux en bio-carburants: un seul plein d'un véhicule 4x4 en carburant d'origine végétale absorberait ce qu'il faut pour nourrir une personne pendant un an. Oxfam appelle donc les dirigeants de la planète à des changements de cap radicaux, dans un rapport intitulé "Cultivons un meilleur avenir". Les experts qui se sont chargés de la rédaction du document en question préconisent une réforme des marchés, une augmentation des stocks, l'arrêt de la promotion des biofuels ou encore un investissement massif dans la petite agriculture, par opposition à l'agri-business. Ce qui a assez peu de chance d'arriver à court terme, malheureusement, si l'on regarde, au-delà des déclarations d'intentions, les résultats concrets des G8, G20 et autres sommets onusiens consacrés aux émissions de gaz à effet de serre. Cet appel d'Oxfam est à rapprocher des données publiées, le mois dernier, par la Banque mondiale: les prix des produits agricoles ont augmenté de 36% au premier trimestre de 2011 par rapport à la même période de 2010. Ce n'est qu'une moyenne: +74% pour le maïs ; +69% pour le blé ; +36% pour le soja ; +30% pour le boeuf ; -2% pour le riz. Des moyennes, certes, mais aussi des vies qui basculent, puisque selon la même Banque mondiale, 44 millions de personnes sur la planète sont retombées sous le seuil de pauvreté depuis juin 2010, et qu'une hausse de 10% supplémentaire des prix alimentaires ferait plonger 10 millions de personnes supplémentaires. Dans le détail, le rapport en question fait ressortir que le système alimentaire plie sous la pression intense du changement climatique, de la dégradation de l'environnement, de la croissance démographique, de la hausse du prix des énergies, de la demande croissante en viande et produits laitiers, et de la concurrence sur les terres. Tous les signaux d'alarmes sont au rouge. La flambée et l'instabilité des prix des denrées alimentaires dans le monde, le nombre croissant de conflits autour des ressources en eau.


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