Les quotas des transformateurs de blé et de lait ont été augmentés afin de faire face à la demande durant le mois de Ramadhan, a annoncé hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, en marge de la réunion trimestrielle d'évaluation des contrats de performance des wilayas, rapporte l'APS. Les industriels concernés verront leurs quotas augmenter respectivement de 10% pour les blés (tendre et dur) et de 15% pour la poudre de lait, a-t-il précisé. Les quantités de blés distribuées par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) aux transformateurs passeront de 60 à 70% de leur capacité de trituration. L'Office national interprofessionnel du lait approvisionnera les transformateurs en poudre de lait subventionnée proportionnellement à la capacité de production et le taux d'intégration du lait cru dans la production du litre de lait pasteurisé, vendu à un prix administré de 25 DA/litre. Les conseils (interprofessionnels des céréales et du lait) se réuniront aujourd'hui au ministère de l'Agriculture avec pour ordre du jour l'application de cette nouvelle décision d'augmentation des quotas. Cette mesure ne sera pas sans conséquence sur la facture alimentaire de l'Algérie. Le directeur général de l'OAIC, Nourredine Kehal, avait révélé récemment dans une déclaration à El Watan que la hausse des importations aussi bien en volume qu'en valeur s'explique en partie par l'augmentation des besoins des entreprises de l'industrie de transformation dont les quotas ont été ramenés dans un premier temps, sur décision du gouvernement, à 60% au lieu de 50% auparavant, depuis janvier dernier. Les importations de lait et produits laitiers ont connu la même tendance haussière avec un montant qui est passé de 80,21 millionsde dollars à 104,40 millions de dollars (+30,16%), avait indiqué le 26 juin dernier le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (CNIS). Les importations de céréales, semoules et farines ont augmenté de plus de 244% durant les cinq premiers mois de l'année en cours. Elles sont passées de 113,49 millions de dollars en mai 2010 à 391,13 millions de dollars la même période en 2011. Les cours des céréales se sont envolés sur les marchés internationaux. La tonne de blé a dépassé les 328 dollars à la mi-juin contre une moyenne de 180 dollars l'année dernière, selon le Conseil international des céréales. Celle-ci est cependant insuffisante pour répondre aux besoins de la population et de l'industrie de transformation. L'Algérie importera quelque 8,2 millions de tonnes de céréales et légumes secs en 2011, selon les prévisions du Conseil international des céréales. Ces importations ont alourdi la facture alimentaire dont elles représentent 48%. Les importations des produits alimentaires ont doublé entre mai 2010 et la même période en 2011. Elles ont atteint les 824 millions de dollars contre 408 millions de dollars l'année dernière, soit un bond de 101,96%. D'après les prévisions de l'OAIC, la production nationale dépassera les 45 millions de tonnes.