Avec une simple prise de sang maternel, des tests génétiques de paternité peuvent désormais être effectués durant la grossesse, dès la douzième semaine. Avec une simple prise de sang maternel, des tests génétiques de paternité peuvent désormais être effectués durant la grossesse, dès la douzième semaine. Une femme enceinte peut-elle manger des sushis ? «Mères porteuses» contre «Grossesses pour autrui» Un non pour les mères porteuses Etre enceinte, accoucher, ne pas être mère Il n'en coûtera que 1.625 dollars, soit un tout petit peu plus de 1.100 euros. Pour cette somme (associée à une prise de sang), une femme enceinte pourra confirmer ou infirmer l'identité du père de l'enfant qu'elle porte. La même recherche pourra aussi être effectuée à la demande de celui qui pense être (ou ne pas être) le géniteur. Ou encore à l'initiative de membres des familles inquiets pour les bénéficiaires d'héritages à venir: ils pourront ainsi calmer (ou non) leurs angoisses. On peut aussi, pourquoi pas, imaginer une dynastie royale souhaitant confirmer biologiquement, avant la naissance, une ascendance. Ce ne sont là que quelques-unes des multiples situations plus ou moins fantasmées qui pourraient bientôt conduire un nombre croissant de personnes à demander ce nouveau test de paternité. Une demande formulée, donc, non plus après mais bien avant la naissance. Voire, désormais, dès la douzième semaine de grossesse, soit à une période ou il est encore possible, dans certains pays, d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. Les résultats seront fournis en cinq jours. Fourni par une société de l'Ohio Résumons: 1.625 dollars, une prise de sang de la femme enceinte et un simple prélèvement biologique (un peu de salive sur un écouvillon, quelques cheveux ou quelques cellules cutanées…). Le tout adressé par courrier aux services de DNA Diagnostics Center à Fairfield (Ohio). Cette société spécialisée, bien connue dans toute la gamme des recherches en génétique et qui devrait ouvrir prochainement un centre à Londres, vient en effet d'inscrire ce nouveau service à son catalogue. L'affaire vient par ailleurs d'être développée dans les colonnes du New Scientist,et les résultats et la méthodologie devraient bientôt, assure-t-on, faire l'objet d'une publication médicale et scientifique détaillée dans une revue de réputation internationale dotée d'un comité de lecture. Il ne s'agit pas ici d'un simple progrès scientifique dans le domaine des techniques génétiques utilisées à des fins de vérité biologique. Il s'agit plus précisément d'une véritable rupture dans l'usage qui peut être fait de ces techniques, une rupture dont on est encore loin de mesurer la portée qu'elle pourrait avoir, à court ou moyen terme. Cette première était attendue depuis qu'il est prouvé que l'on peut retrouver et identifier ADN fœtal présent (en très petites quantités) dans le sang circulant d'une future mère, à condition de bien faire la distinction entre cet ADN et celui de la femme. Il suffit ensuite de procéder à une simple comparaison entre de larges régions de cet ADN et celles d'un homme donné pour affirmer, comme dans le cas des tests actuels de paternité, que cet homme est ou n'est pas celui avec lequel la femme a conçu l'enfant à naître. Une telle possibilité existait bien jusqu'alors –proposée d'ailleurs par DNA Diagnostics Center– mais elle était particulièrement complexe (il fallait procéder à un prélèvement des cellules fœtales soit par amniocentèse soit au moyen d'une biopsie) et elle présentait le risque non négligeable de pouvoir provoquer un avortement. Tel n'est donc plus le cas. Au vu des tests préalables réalisés avant de proposer ce nouveau service sur le marché, Michael Baird,responsable scientifique de la firme de Fairfield, assure que son efficacité (de plus de 99%) est pratiquement équivalente à celle des autres tests de recherche en paternité et qu'elle peut fournir des résultats dès la douzième semaine de grossesse. Ces tests ont été conduits expérimentalement avec un plein succès dans plus d'un millier de cas, tous les résultats étant ensuite confirmés via des tests conventionnels. «Extension de la recherche en paternité» L'affaire commence à faire grand bruit compte tenu à la fois des nouvelles perspectives concrètes offertes par cette technique et du poids de cette société dans le marché américain des tests de paternité et de l'accréditation de ces tests. Selon le New Scientist, DNA Diagnostics Center commercialise ici un procédé mis au point par Gene Security Network de Redwood City (Californie). Pour la plupart des spécialistes de génétique moléculaire, il ne fait aucun doute qu'une telle approche est fiable et la firme américaine est persuadée que cette nouvelle offre rencontrera une demande certaine. Analyse du Pr Jean-Paul Moisan, PDG de l'Institut génétique Nantes–Atlantique et l'un des meilleurs experts dans le domaine des empreintes génétiques et des tests de paternité: «Pour ma part je pense que l'on gagnera encore en puissance et en efficacité quand on analysera non plus seulement les traces de l'ADN fœtal directement présent dans le sang maternel, mais bien l'ADN présent dans les cellules fœtales qui sont, elles aussi, présentes dans ce même sang. Une équipe française développe précisément une telle approche. A la différence des Etats-Unis, la mise en vente libre d'un tel test (comme d'ailleurs de tous les tests de paternité) est interdite, leur réalisation ne pouvant se faire que dans le cadre judiciaire. Pour autant nul, ne peut interdire à celles et ceux qui le souhaitent d'avoir recours à cette société américaine. Cette extension du champ de la recherche en paternité constituera-t-elle un marché important? Je n'en suis pas véritablement certain. On songe bien évidemment aux femmes souhaitant, dès la grossesse et pour diverses raisons, confirmer ou exclure l'identité du père. Il y aura aussi un intérêt médicolégal, dans le cas où une femme découvre une grossesse après avoir été victime d'un viol. Il sera alors possible d'affirmer l'identité du père et de procéder ou non à une interruption de grossesse.» Interrogé par Le Figaro sur ce sujet, le Pr Marc Delpech, du service de biochimie et génétique moléculaire de l'hôpital Cochin à Paris, a déclaré: «C'est sans doute complexe mais faisable sur le plan technique par un laboratoire bien équipé, ça me paraît toutefois totalement délirant». Le spécialiste parisien n'a pas précisé en quoi cette nouvelle offre commerciale confinait au délire. In Slate Une femme enceinte peut-elle manger des sushis ? «Mères porteuses» contre «Grossesses pour autrui» Un non pour les mères porteuses Etre enceinte, accoucher, ne pas être mère Il n'en coûtera que 1.625 dollars, soit un tout petit peu plus de 1.100 euros. Pour cette somme (associée à une prise de sang), une femme enceinte pourra confirmer ou infirmer l'identité du père de l'enfant qu'elle porte. La même recherche pourra aussi être effectuée à la demande de celui qui pense être (ou ne pas être) le géniteur. Ou encore à l'initiative de membres des familles inquiets pour les bénéficiaires d'héritages à venir: ils pourront ainsi calmer (ou non) leurs angoisses. On peut aussi, pourquoi pas, imaginer une dynastie royale souhaitant confirmer biologiquement, avant la naissance, une ascendance. Ce ne sont là que quelques-unes des multiples situations plus ou moins fantasmées qui pourraient bientôt conduire un nombre croissant de personnes à demander ce nouveau test de paternité. Une demande formulée, donc, non plus après mais bien avant la naissance. Voire, désormais, dès la douzième semaine de grossesse, soit à une période ou il est encore possible, dans certains pays, d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. Les résultats seront fournis en cinq jours. Fourni par une société de l'Ohio Résumons: 1.625 dollars, une prise de sang de la femme enceinte et un simple prélèvement biologique (un peu de salive sur un écouvillon, quelques cheveux ou quelques cellules cutanées…). Le tout adressé par courrier aux services de DNA Diagnostics Center à Fairfield (Ohio). Cette société spécialisée, bien connue dans toute la gamme des recherches en génétique et qui devrait ouvrir prochainement un centre à Londres, vient en effet d'inscrire ce nouveau service à son catalogue. L'affaire vient par ailleurs d'être développée dans les colonnes du New Scientist,et les résultats et la méthodologie devraient bientôt, assure-t-on, faire l'objet d'une publication médicale et scientifique détaillée dans une revue de réputation internationale dotée d'un comité de lecture. Il ne s'agit pas ici d'un simple progrès scientifique dans le domaine des techniques génétiques utilisées à des fins de vérité biologique. Il s'agit plus précisément d'une véritable rupture dans l'usage qui peut être fait de ces techniques, une rupture dont on est encore loin de mesurer la portée qu'elle pourrait avoir, à court ou moyen terme. Cette première était attendue depuis qu'il est prouvé que l'on peut retrouver et identifier ADN fœtal présent (en très petites quantités) dans le sang circulant d'une future mère, à condition de bien faire la distinction entre cet ADN et celui de la femme. Il suffit ensuite de procéder à une simple comparaison entre de larges régions de cet ADN et celles d'un homme donné pour affirmer, comme dans le cas des tests actuels de paternité, que cet homme est ou n'est pas celui avec lequel la femme a conçu l'enfant à naître. Une telle possibilité existait bien jusqu'alors –proposée d'ailleurs par DNA Diagnostics Center– mais elle était particulièrement complexe (il fallait procéder à un prélèvement des cellules fœtales soit par amniocentèse soit au moyen d'une biopsie) et elle présentait le risque non négligeable de pouvoir provoquer un avortement. Tel n'est donc plus le cas. Au vu des tests préalables réalisés avant de proposer ce nouveau service sur le marché, Michael Baird,responsable scientifique de la firme de Fairfield, assure que son efficacité (de plus de 99%) est pratiquement équivalente à celle des autres tests de recherche en paternité et qu'elle peut fournir des résultats dès la douzième semaine de grossesse. Ces tests ont été conduits expérimentalement avec un plein succès dans plus d'un millier de cas, tous les résultats étant ensuite confirmés via des tests conventionnels. «Extension de la recherche en paternité» L'affaire commence à faire grand bruit compte tenu à la fois des nouvelles perspectives concrètes offertes par cette technique et du poids de cette société dans le marché américain des tests de paternité et de l'accréditation de ces tests. Selon le New Scientist, DNA Diagnostics Center commercialise ici un procédé mis au point par Gene Security Network de Redwood City (Californie). Pour la plupart des spécialistes de génétique moléculaire, il ne fait aucun doute qu'une telle approche est fiable et la firme américaine est persuadée que cette nouvelle offre rencontrera une demande certaine. Analyse du Pr Jean-Paul Moisan, PDG de l'Institut génétique Nantes–Atlantique et l'un des meilleurs experts dans le domaine des empreintes génétiques et des tests de paternité: «Pour ma part je pense que l'on gagnera encore en puissance et en efficacité quand on analysera non plus seulement les traces de l'ADN fœtal directement présent dans le sang maternel, mais bien l'ADN présent dans les cellules fœtales qui sont, elles aussi, présentes dans ce même sang. Une équipe française développe précisément une telle approche. A la différence des Etats-Unis, la mise en vente libre d'un tel test (comme d'ailleurs de tous les tests de paternité) est interdite, leur réalisation ne pouvant se faire que dans le cadre judiciaire. Pour autant nul, ne peut interdire à celles et ceux qui le souhaitent d'avoir recours à cette société américaine. Cette extension du champ de la recherche en paternité constituera-t-elle un marché important? Je n'en suis pas véritablement certain. On songe bien évidemment aux femmes souhaitant, dès la grossesse et pour diverses raisons, confirmer ou exclure l'identité du père. Il y aura aussi un intérêt médicolégal, dans le cas où une femme découvre une grossesse après avoir été victime d'un viol. Il sera alors possible d'affirmer l'identité du père et de procéder ou non à une interruption de grossesse.» Interrogé par Le Figaro sur ce sujet, le Pr Marc Delpech, du service de biochimie et génétique moléculaire de l'hôpital Cochin à Paris, a déclaré: «C'est sans doute complexe mais faisable sur le plan technique par un laboratoire bien équipé, ça me paraît toutefois totalement délirant». Le spécialiste parisien n'a pas précisé en quoi cette nouvelle offre commerciale confinait au délire. In Slate