Après l'annonce faite, dimanche, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de l'ouverture des médias lourds, le débat est, désormais, relancé sur ce dossier qui n'a jamais cessé de faire parler de lui et ce, depuis l'instauration du multipartisme en Algérie. Après l'annonce faite, dimanche, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de l'ouverture des médias lourds, le débat est, désormais, relancé sur ce dossier qui n'a jamais cessé de faire parler de lui et ce, depuis l'instauration du multipartisme en Algérie. Connaissant la réticence dont ont toujours fait preuve nos dirigeants quant à l'ouverture des médias au privé, beaucoup affichent aujourd'hui un profond scepticisme. Qu'est-ce qui s'est passé depuis, pour que le gouvernement daigne admettre, enfin, la nécessité d'ouvrir le dernier bastion de l'économie administrée au jeu de la concurrence du marché ? Serai-ce l'effet des révolutions au Maghreb et dans le monde arabe ? Toujours est-il qu'au Maghreb, l'Algérie occupe la dernière place en termes d'ouverture au privé des médias lourds. Nos voisins de l'est et de l'ouest capitalisent déjà une expérience en la matière. La Mauritanie, qu'on a tendance à ranger dans la catégorie des pays démunis, a déjà pris des mesures relatives à la libéralisation du marché de la communication. Le gouvernement mauritanien avait annoncé, on s'en souvient, fin août dernier, qu'il avait accordé l'autorisation de créer avant fin 2011, cinq radios et cinq télévisions privées. Les évolutions en cours en Libye devraient à terme mener vers les mêmes changements. L'Algérie, il va sans dire, aurait été vraiment à la traîne, et se serait inscrite pour de bon dans une logique de stagnation si elle n'avait pas pris cette décision salutaire. La première conséquence qui en découlerait est la perte pour l'Entreprise nationale de télévision (ENTV) du monopole de la diffusion des programmes télévisuels et pour l'Entreprise nationale de radiodiffusion sonore (ENRS), la perte du monopole de la diffusion des émissions radiophoniques. Le secteur de la communication audiovisuelle a toujours fait l'objet d'un contrôle strict et étroit de la part du gouvernement. C'est le seul domaine de la vie économique qui ne soit pas, à ce jour, ouvert à la loi du marché. La raison invoquée par les autorités est que cette ouverture exposerait le pays à l'invasion de la culture étrangère. De telles dispositions d'esprit nourrissent évidemment les suspicions. Ce qu'on ignore c'est jusqu'où irait cette ouverture en direction du privé. Celui-ci se verra-t-il offrir la possibilité de créer suivant un cahier des charges comme cela se fait ailleurs, des chaînes généralistes et d'information, ou bien se verra-t-il limiter l'offre à des domaines bien précis de façon à lui restreindre son champ d'intervention dans des domaines sensibles comme celui de la politique ? S'il elle détient le monopole de la diffusion, l'ENTV présente la spécificité, néanmoins, de ne pas détenir celui de la production télévisuelle puisque à ce niveau, la loi autorise les opérateurs privés à s'investir dans la production. Et, souvent, cette configuration du système qui n'instaure pas toujours une saine concurrence, a généré plutôt des «monopoles pluriels» dans une relation ENTV-producteurs privés, hissée à un niveau qui n'est pas tout à fait au-dessus de touts soupçons. Les craintes de voir notre culture absorbée par l'étranger n'ont pas pour autant empêché l'installation de chaînes étrangères en Algérie. Une logique qui découle justement de l'agressivité commerciale de ces chaînes qui n'hésitent pas, quand elles sont européennes, à l'effet de s'y tailler une part du marché, de se convertir en langue du pays destinataire. Tout au plus, l'Algérie a essayé par le biais de Canal Algérie d'accrocher avec plus ou moins de succès notre communauté émigrée en Europe. Mais le Maroc et la Tunisie commencent sérieusement à occuper les écrans algériens. Des télés comme Beur TV, Nessma ou même la chaîne marocaine dédiée à tamazight affirment de plus en plus leur vocation de chaînes maghrébines. L'ENTV, malgré ses 5 chaînes, ne satisfait pas tous les goûts des Algériens. On lui reproche, souvent, la faiblesse de ses émissions, son peu d'ouverture sur la société et sa propension à la propagande. L'ENTV chapeaute 5 chaînes de télévisions : l'ENTV (de même nom), Canal Algérie, Algérie 3, la 4 (tamazight), la 5 (Coran). Placée sous la tutelle du ministère de la Communication, l'ENTV est dotée du statut d'entreprise publique à caractère industriel et commercial (EPIC), le tout représentant une filiale de la Radiodiffusion télévision algérienne (RTA). Quant à l'ENRS, elle gère trois stations nationales (Chaîne I, Chaîne II et Chaîne III), deux stations thématiques (Radio Coran et Radio Culture) et 46 stations régionales. Connaissant la réticence dont ont toujours fait preuve nos dirigeants quant à l'ouverture des médias au privé, beaucoup affichent aujourd'hui un profond scepticisme. Qu'est-ce qui s'est passé depuis, pour que le gouvernement daigne admettre, enfin, la nécessité d'ouvrir le dernier bastion de l'économie administrée au jeu de la concurrence du marché ? Serai-ce l'effet des révolutions au Maghreb et dans le monde arabe ? Toujours est-il qu'au Maghreb, l'Algérie occupe la dernière place en termes d'ouverture au privé des médias lourds. Nos voisins de l'est et de l'ouest capitalisent déjà une expérience en la matière. La Mauritanie, qu'on a tendance à ranger dans la catégorie des pays démunis, a déjà pris des mesures relatives à la libéralisation du marché de la communication. Le gouvernement mauritanien avait annoncé, on s'en souvient, fin août dernier, qu'il avait accordé l'autorisation de créer avant fin 2011, cinq radios et cinq télévisions privées. Les évolutions en cours en Libye devraient à terme mener vers les mêmes changements. L'Algérie, il va sans dire, aurait été vraiment à la traîne, et se serait inscrite pour de bon dans une logique de stagnation si elle n'avait pas pris cette décision salutaire. La première conséquence qui en découlerait est la perte pour l'Entreprise nationale de télévision (ENTV) du monopole de la diffusion des programmes télévisuels et pour l'Entreprise nationale de radiodiffusion sonore (ENRS), la perte du monopole de la diffusion des émissions radiophoniques. Le secteur de la communication audiovisuelle a toujours fait l'objet d'un contrôle strict et étroit de la part du gouvernement. C'est le seul domaine de la vie économique qui ne soit pas, à ce jour, ouvert à la loi du marché. La raison invoquée par les autorités est que cette ouverture exposerait le pays à l'invasion de la culture étrangère. De telles dispositions d'esprit nourrissent évidemment les suspicions. Ce qu'on ignore c'est jusqu'où irait cette ouverture en direction du privé. Celui-ci se verra-t-il offrir la possibilité de créer suivant un cahier des charges comme cela se fait ailleurs, des chaînes généralistes et d'information, ou bien se verra-t-il limiter l'offre à des domaines bien précis de façon à lui restreindre son champ d'intervention dans des domaines sensibles comme celui de la politique ? S'il elle détient le monopole de la diffusion, l'ENTV présente la spécificité, néanmoins, de ne pas détenir celui de la production télévisuelle puisque à ce niveau, la loi autorise les opérateurs privés à s'investir dans la production. Et, souvent, cette configuration du système qui n'instaure pas toujours une saine concurrence, a généré plutôt des «monopoles pluriels» dans une relation ENTV-producteurs privés, hissée à un niveau qui n'est pas tout à fait au-dessus de touts soupçons. Les craintes de voir notre culture absorbée par l'étranger n'ont pas pour autant empêché l'installation de chaînes étrangères en Algérie. Une logique qui découle justement de l'agressivité commerciale de ces chaînes qui n'hésitent pas, quand elles sont européennes, à l'effet de s'y tailler une part du marché, de se convertir en langue du pays destinataire. Tout au plus, l'Algérie a essayé par le biais de Canal Algérie d'accrocher avec plus ou moins de succès notre communauté émigrée en Europe. Mais le Maroc et la Tunisie commencent sérieusement à occuper les écrans algériens. Des télés comme Beur TV, Nessma ou même la chaîne marocaine dédiée à tamazight affirment de plus en plus leur vocation de chaînes maghrébines. L'ENTV, malgré ses 5 chaînes, ne satisfait pas tous les goûts des Algériens. On lui reproche, souvent, la faiblesse de ses émissions, son peu d'ouverture sur la société et sa propension à la propagande. L'ENTV chapeaute 5 chaînes de télévisions : l'ENTV (de même nom), Canal Algérie, Algérie 3, la 4 (tamazight), la 5 (Coran). Placée sous la tutelle du ministère de la Communication, l'ENTV est dotée du statut d'entreprise publique à caractère industriel et commercial (EPIC), le tout représentant une filiale de la Radiodiffusion télévision algérienne (RTA). Quant à l'ENRS, elle gère trois stations nationales (Chaîne I, Chaîne II et Chaîne III), deux stations thématiques (Radio Coran et Radio Culture) et 46 stations régionales.