Depuis une semaine maintenant, l'hémicycle de Zighout-Youcef est le théâtre d'une situation rarement vécue - pour ne pas dire inédite - dans l'histoire de l'Algérie indépendante. De multiples tractations se font et se défont au gré de calculs partisans dûment réfléchis par les différents groupes parlementaires dans le seul souci de placer leurs intérêts au dessus de toute autre considération… ou presque ! Depuis une semaine maintenant, l'hémicycle de Zighout-Youcef est le théâtre d'une situation rarement vécue - pour ne pas dire inédite - dans l'histoire de l'Algérie indépendante. De multiples tractations se font et se défont au gré de calculs partisans dûment réfléchis par les différents groupes parlementaires dans le seul souci de placer leurs intérêts au dessus de toute autre considération… ou presque ! L'actuelle session d'automne du Parlement, est comme l'on s'y attendait déjà depuis plusieurs mois, examine des projets de loi allant dans la veine des réformes décidées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ces textes ont, pour leur majorité, été adoptés lors de la réunion du Conseil des ministres du 28 août écoulé. Il s'agit, entre autres, du projet de loi portant régime électoral, du projet de loi organique fixant les incompatibilités avec le mandat parlementaire, du projet de loi organique fixant les modalités d'élargissement de la représentation des femmes au sein des assemblées élues et, enfin, du projet de loi relatif à la wilaya. Des textes dont certaines dispositions ont mis dans l'embarras quelques partis politiques qui du coup se mettent à se creuser l'esprit pour trouver le meilleur moyen de faire barrage aux articles qui fâchent sans pour autant s'attirer les foudres de leur initiateur, c'est-à-dire le premier magistrat du pays. C'est le cas du Front de libération nationale (FLN) dont le secrétaire général serait carrément tiraillé entre le contrat moral qui l'oblige, en tant que membre de l'Alliance présidentielle, à soutenir les réformes du chef de l'Etat et sa «fervente» volonté de demeurer la première force politique du pays. Les parlementaires du FLN, dans des tentatives à peine voilées, ont bien avant la présentation de ces textes, montré leur intention de bloquer l'article 93 du projet de loi relatif au projet électoral qui oblige les ministres candidats aux législatives de démissionner du gouvernement trois mois avant le scrutin. Une tâche qui s'annonce des plus difficiles. D'ailleurs se sachant dans l'impossibilité d'accomplir une mission aussi délicate les députés du FLN, sous l'œil bienveillant de leur secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, comptent, à défaut de demander la suppression de l'alinéa de l'article 93 concernant les ministres candidats, proposer la réduction du délai exigé pour le dépôt de démission de trois mois à quarante-cinq jours ainsi que de transformer ladite démission en congé spécial durant lequel le ministre se verrait, momentanément remplacé. Mais là encore la bataille est loin d'être gagnée ! D'autant plus que, étant une loi organique, ce texte doit être approuvé (où désapprouvé) par les deux tiers des députés de l'Assemblée, soit 195 voix. Comment fera donc le FLN pour pouvoir les rassembler ? Ce n'est pas tâche aisée. Le FLN, d'entrée, sait pertinemment bien qu'il ne peut pas compter sur ses habituels alliés : le RND et le MSP. Le soutien du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND) de Ahmed Ouyahia relève de la chimère dans la mesure où les députés de ce parti ont reçu la stricte consigne de voter les lois telles que proposées par le gouvernement. Au vu de la discipline régnant chez les députés du RND, il est impensable qu'ils puissent aller à l'encontre des directives de leur secrétaire général. De son côté le Mouvement pour la société et la paix (MSP), que préside Boudjerra Soltani, semble être plus que jamais sur ses gardes en débitant moult réflexions avant chaque étape franchie. Belkhadem qui fait face, depuis déjà plusieurs mois, à un mouvement de «fronde» conduit par Salah Goudjil ne pourra pas également compter sur l'ensemble de son groupe parlementaire, pourtant fort de 136 députés. Un groupe scindé en trois : l'un est fidèle à Belkhadem, l'autre à Goudjil et le troisième à… Ziari. Ziari-Harraoubia : deux hommes, une ambition... Le président de l'APN, Adelaziz Ziari n'a, selon des sources crédibles, pas hésité dès le début de toute cette agitation à se positionner contre la volonté de Belkhadem de bloquer la loi sur la compatibilité des mandats qui, faut-il l'avouer, obéit parfaitement aux ambitions du premier responsable de la chambre basse du Parlement. Celui-ci veut user de tous les moyens possibles pour garder son poste lors des prochaines légistatives. Face à lui un concurrent de taille, lui aussi proche de Belkhadem : Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et député de Souk Ahras. Celui-ci lorgnerait vers le poste de président de la prochaine APN et aurait même lancé une campagne dans les coulisses dans ce sens. Il serait d'ailleurs en train, avec l'aide de certains cadres influents du parti, de faire pression sur Belkhadem pour être placé tête de liste à Alger. Pour la symbolique c'est généralement le «tête de liste» de la capitale du parti ayant obtenu la majorité aux législatives auquel échoit la présidence de la première chambre du Parlement. Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale et député de la wilaya de Tlemcen aurait, pour sa part, carrément présenté un dossier pour être candidat, cette fois-ci, à Alger. Face à ces «menaces» Ziari s'est juré de «riposter» par des actes qui démontreraient tout son poids. C'est donc dans cette optique qu'il a réussi récemment à «s'emparer» de la Commission nationale d'évaluation des parlementaires, installée par le FLN en prévision des prochaines législatives. Un poste qui était pourtant promis à Rachid Harraoubia qui n'a d'ailleurs pas hésité à boycotter la cérémonie d'installation à l'hôtel El Ryad de Sidi-Fredj. D'autant plus qu'avant son coup de force Ziari devait initialement présider la Commission d'évaluation des élus locaux de laquelle devra désormais se contenter le ministre de l'Enseignement supérieur. Une question de moyens Ziari sait très bien à quel point la loi sur la compatibilité des mandats gêne les ministres, particulièrement en termes de moyens dont ils disposeront pour mener leurs campagnes électorales. «Faire une campagne en tant que ministre est complètement différent d'une campagne menée en tant que simple citoyen. Les moyens et le prestige sont loin d'être les mêmes», confie notre source. Dans cette démarche Ziari, qui avançant des raisons déontologiques a gelé ses activité au sein du bureau politique du FLN jusqu'à ce que les textes sur les réformes soient adoptés par le Parlement, est également fort du soutien de Dâadoua Layachi, chef du groupe parlementaire du plus vieux parti. Dâdoua n'aurait, confie notre source, pas hésité à s'en prendre ouvertement à Belkhdadem qui l'entretenait sur la nécessité de trouver le moyen de ne pas faire passer certains articles de la loi portant régime électoral. «Il aurait fallu exprimer l'opposition du FLN à ces articles en Conseil des ministre et non maintenant...», se serait écrié Daâdoua. Avec douze ministres au sein du gouvernement leurs démissions seraient un véritable coup porté au FLN qui s'en trouvera fortement fragilisé. Des femmes ? Oui mais… Même s'il détient la part du lion, l'article 93 ne constitue pas la seule disposition causant les tourments de l'ex-parti unique. Ainsi, le quota des femmes dans les assemblées élues, fixé à 30% dans le projet de loi approuvé par le Conseil des ministres, a été ramené à 20% par la Commission parlementaire des affaires juridiques, administratives et des libertés. Laquelle commission, présidée par un député FLN, a introduit un amendement, pour ramener le quota des femmes, dans les institutions élues, de 30 à 20 %. Le texte sera présenté aux députés par le ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales le 13 du mois courant. Certains cadres du FLN n'ont pas hésité à critiquer ouvertement cette disposition prétextant que «même dans les pays occidentaux, elle serait difficilement applicable». La question qui se pose est de savoir jusqu'où pourra aller le FLN dans sa perspective ? La réponse est loin d'être claire... Il n'en demeure pas moins que la révélation faite par Dahou Ould Kablia, mercredi passé à l'APN, sonne comme un coup de poing bien placé. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales avait alors dévoilé qu'il y avait eu menace de crise entre les deux chambres du Parlement suite à l'introduction du fameux amendement oral dans la loi portant code communal. Un ajout avait été également effectué hors plénière, avec l'aval de Ziari sous la houlette de Belkhadem, avant l'envoi du texte au Sénat. Ce qui constitue une grave violation de la Constitution. Bensalah, président du Sénat avait alors décidé de bloquer ces textes et il a fallu, poursuit Ould Kablia, l'intervention du chef de l'Etat en personne pour l'en dissuader avec l'optique d'apporter les rectificatifs nécessaires au moment opportun. C'est pourquoi l'article 83 du nouveau code électoral est venu rectifier l'article 69 du code communal. Belkhadem, confie notre source, devrait donc être plus prudent concernant ses prochains agissements afin d'éviter de provoquer l'ire du président de la République. La déclaration de la première responsable du PT, Louiza Hanoune, qui affirmait il y a quelques jours que le président de la République n'a toujours pas abandonné son idée de dissoudre l'APN si besoin est, s'apparente à une véritable épée de Damoclès. La menace pèserait peut-être davantage si… L'actuelle session d'automne du Parlement, est comme l'on s'y attendait déjà depuis plusieurs mois, examine des projets de loi allant dans la veine des réformes décidées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ces textes ont, pour leur majorité, été adoptés lors de la réunion du Conseil des ministres du 28 août écoulé. Il s'agit, entre autres, du projet de loi portant régime électoral, du projet de loi organique fixant les incompatibilités avec le mandat parlementaire, du projet de loi organique fixant les modalités d'élargissement de la représentation des femmes au sein des assemblées élues et, enfin, du projet de loi relatif à la wilaya. Des textes dont certaines dispositions ont mis dans l'embarras quelques partis politiques qui du coup se mettent à se creuser l'esprit pour trouver le meilleur moyen de faire barrage aux articles qui fâchent sans pour autant s'attirer les foudres de leur initiateur, c'est-à-dire le premier magistrat du pays. C'est le cas du Front de libération nationale (FLN) dont le secrétaire général serait carrément tiraillé entre le contrat moral qui l'oblige, en tant que membre de l'Alliance présidentielle, à soutenir les réformes du chef de l'Etat et sa «fervente» volonté de demeurer la première force politique du pays. Les parlementaires du FLN, dans des tentatives à peine voilées, ont bien avant la présentation de ces textes, montré leur intention de bloquer l'article 93 du projet de loi relatif au projet électoral qui oblige les ministres candidats aux législatives de démissionner du gouvernement trois mois avant le scrutin. Une tâche qui s'annonce des plus difficiles. D'ailleurs se sachant dans l'impossibilité d'accomplir une mission aussi délicate les députés du FLN, sous l'œil bienveillant de leur secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, comptent, à défaut de demander la suppression de l'alinéa de l'article 93 concernant les ministres candidats, proposer la réduction du délai exigé pour le dépôt de démission de trois mois à quarante-cinq jours ainsi que de transformer ladite démission en congé spécial durant lequel le ministre se verrait, momentanément remplacé. Mais là encore la bataille est loin d'être gagnée ! D'autant plus que, étant une loi organique, ce texte doit être approuvé (où désapprouvé) par les deux tiers des députés de l'Assemblée, soit 195 voix. Comment fera donc le FLN pour pouvoir les rassembler ? Ce n'est pas tâche aisée. Le FLN, d'entrée, sait pertinemment bien qu'il ne peut pas compter sur ses habituels alliés : le RND et le MSP. Le soutien du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND) de Ahmed Ouyahia relève de la chimère dans la mesure où les députés de ce parti ont reçu la stricte consigne de voter les lois telles que proposées par le gouvernement. Au vu de la discipline régnant chez les députés du RND, il est impensable qu'ils puissent aller à l'encontre des directives de leur secrétaire général. De son côté le Mouvement pour la société et la paix (MSP), que préside Boudjerra Soltani, semble être plus que jamais sur ses gardes en débitant moult réflexions avant chaque étape franchie. Belkhadem qui fait face, depuis déjà plusieurs mois, à un mouvement de «fronde» conduit par Salah Goudjil ne pourra pas également compter sur l'ensemble de son groupe parlementaire, pourtant fort de 136 députés. Un groupe scindé en trois : l'un est fidèle à Belkhadem, l'autre à Goudjil et le troisième à… Ziari. Ziari-Harraoubia : deux hommes, une ambition... Le président de l'APN, Adelaziz Ziari n'a, selon des sources crédibles, pas hésité dès le début de toute cette agitation à se positionner contre la volonté de Belkhadem de bloquer la loi sur la compatibilité des mandats qui, faut-il l'avouer, obéit parfaitement aux ambitions du premier responsable de la chambre basse du Parlement. Celui-ci veut user de tous les moyens possibles pour garder son poste lors des prochaines légistatives. Face à lui un concurrent de taille, lui aussi proche de Belkhadem : Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et député de Souk Ahras. Celui-ci lorgnerait vers le poste de président de la prochaine APN et aurait même lancé une campagne dans les coulisses dans ce sens. Il serait d'ailleurs en train, avec l'aide de certains cadres influents du parti, de faire pression sur Belkhadem pour être placé tête de liste à Alger. Pour la symbolique c'est généralement le «tête de liste» de la capitale du parti ayant obtenu la majorité aux législatives auquel échoit la présidence de la première chambre du Parlement. Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale et député de la wilaya de Tlemcen aurait, pour sa part, carrément présenté un dossier pour être candidat, cette fois-ci, à Alger. Face à ces «menaces» Ziari s'est juré de «riposter» par des actes qui démontreraient tout son poids. C'est donc dans cette optique qu'il a réussi récemment à «s'emparer» de la Commission nationale d'évaluation des parlementaires, installée par le FLN en prévision des prochaines législatives. Un poste qui était pourtant promis à Rachid Harraoubia qui n'a d'ailleurs pas hésité à boycotter la cérémonie d'installation à l'hôtel El Ryad de Sidi-Fredj. D'autant plus qu'avant son coup de force Ziari devait initialement présider la Commission d'évaluation des élus locaux de laquelle devra désormais se contenter le ministre de l'Enseignement supérieur. Une question de moyens Ziari sait très bien à quel point la loi sur la compatibilité des mandats gêne les ministres, particulièrement en termes de moyens dont ils disposeront pour mener leurs campagnes électorales. «Faire une campagne en tant que ministre est complètement différent d'une campagne menée en tant que simple citoyen. Les moyens et le prestige sont loin d'être les mêmes», confie notre source. Dans cette démarche Ziari, qui avançant des raisons déontologiques a gelé ses activité au sein du bureau politique du FLN jusqu'à ce que les textes sur les réformes soient adoptés par le Parlement, est également fort du soutien de Dâadoua Layachi, chef du groupe parlementaire du plus vieux parti. Dâdoua n'aurait, confie notre source, pas hésité à s'en prendre ouvertement à Belkhdadem qui l'entretenait sur la nécessité de trouver le moyen de ne pas faire passer certains articles de la loi portant régime électoral. «Il aurait fallu exprimer l'opposition du FLN à ces articles en Conseil des ministre et non maintenant...», se serait écrié Daâdoua. Avec douze ministres au sein du gouvernement leurs démissions seraient un véritable coup porté au FLN qui s'en trouvera fortement fragilisé. Des femmes ? Oui mais… Même s'il détient la part du lion, l'article 93 ne constitue pas la seule disposition causant les tourments de l'ex-parti unique. Ainsi, le quota des femmes dans les assemblées élues, fixé à 30% dans le projet de loi approuvé par le Conseil des ministres, a été ramené à 20% par la Commission parlementaire des affaires juridiques, administratives et des libertés. Laquelle commission, présidée par un député FLN, a introduit un amendement, pour ramener le quota des femmes, dans les institutions élues, de 30 à 20 %. Le texte sera présenté aux députés par le ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales le 13 du mois courant. Certains cadres du FLN n'ont pas hésité à critiquer ouvertement cette disposition prétextant que «même dans les pays occidentaux, elle serait difficilement applicable». La question qui se pose est de savoir jusqu'où pourra aller le FLN dans sa perspective ? La réponse est loin d'être claire... Il n'en demeure pas moins que la révélation faite par Dahou Ould Kablia, mercredi passé à l'APN, sonne comme un coup de poing bien placé. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales avait alors dévoilé qu'il y avait eu menace de crise entre les deux chambres du Parlement suite à l'introduction du fameux amendement oral dans la loi portant code communal. Un ajout avait été également effectué hors plénière, avec l'aval de Ziari sous la houlette de Belkhadem, avant l'envoi du texte au Sénat. Ce qui constitue une grave violation de la Constitution. Bensalah, président du Sénat avait alors décidé de bloquer ces textes et il a fallu, poursuit Ould Kablia, l'intervention du chef de l'Etat en personne pour l'en dissuader avec l'optique d'apporter les rectificatifs nécessaires au moment opportun. C'est pourquoi l'article 83 du nouveau code électoral est venu rectifier l'article 69 du code communal. Belkhadem, confie notre source, devrait donc être plus prudent concernant ses prochains agissements afin d'éviter de provoquer l'ire du président de la République. La déclaration de la première responsable du PT, Louiza Hanoune, qui affirmait il y a quelques jours que le président de la République n'a toujours pas abandonné son idée de dissoudre l'APN si besoin est, s'apparente à une véritable épée de Damoclès. La menace pèserait peut-être davantage si…