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Prix élevés et volatils, parmi les principaux facteurs
Rapport 2011 sur la faim et l'insécurité alimentaire mondiale
Publié dans Le Midi Libre le 17 - 10 - 2011

La volatilité et la fermeté qui caractérisent les prix alimentaires sont appelées à persister et même s'accentuer, rendant ainsi les paysans, les consommateurs et les pays pauvres encore plus vulnérables à la pauvreté et à l'insécurité alimentaire, selon le dernier rapport sur la faim dans le monde diffusé par les trois agences de l'Onu basées à Rome.
La volatilité et la fermeté qui caractérisent les prix alimentaires sont appelées à persister et même s'accentuer, rendant ainsi les paysans, les consommateurs et les pays pauvres encore plus vulnérables à la pauvreté et à l'insécurité alimentaire, selon le dernier rapport sur la faim dans le monde diffusé par les trois agences de l'Onu basées à Rome.
Les petits pays tributaires de leurs importations, notamment en Afrique, sont particulièrement menacés, surtout que nombre d'entre eux affrontent encore les graves problèmes issus de la crise économique et alimentaire de 2006-2008, indiquent la FAO, le Fonds international de développement agricole (Fida) et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans le rapport annuel L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI 2011) que ces trois agences de l'Onu ont élaboré ensemble cette année.
De telles crises, notamment dans la Corne de l'Afrique, «sont un défi pour les efforts que nous déployons pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à la réduction de moitié d'ici à 2015 de la proportion des personnes qui souffrent de la faim», mettent en garde les chefs des trois agences - Jacques Diouf (FAO), Kanayo F. Nwanze (FIDA) et Josette Sheeran (PAM) - dans la préface du rapport.
«Mais même si les Objectifs du Millénaire pour le développement étaient atteints d'ici à 2015, il y aurait encore quelque 600 millions de personnes sous-alimentées dans les pays en développement. Une situation où 600 millions de personnes souffrent quotidiennement de la faim n'est jamais acceptable», proclament les chefs des trois agences.
«La communauté internationale tout entière doit agir aujourd'hui et entreprendre une action énergique pour bannir l'insécurité alimentaire de la planète», ajoutent-ils.
Ils appellent les gouvernements à s'assurer qu'un environnement réglementaire transparent et prévisible est en place pour favoriser les investissements privés et la productivité agricole. Nous devons réduire le gaspillage alimentaire dans les pays développés grâce à l'éducation et à des politiques adéquates, et réduire aussi les pertes de produits alimentaires dans les pays en développement en stimulant les investissements dans l'ensemble de la chaîne de valeur, en particulier dans le traitement post-récolte. Une gestion plus durable de nos ressources naturelles, des forêts et des pêches est essentielle pour la sécurité alimentaire de la plupart des composantes les plus pauvres de la société, poursuivent les responsables de la FAO, du Fida et du PAM.
Prix orientés
à la hausse
Cette année, le rapport met l'accent sur les prix alimentaires élevés et volatils, identifiés comme les principaux facteurs contribuant à l'insécurité alimentaire au niveau mondial et source de grave préoccupation pour la communauté internationale.
«L'augmentation de la consommation dans les économies en expansion, la croissance continue de la population et la demande accrue de biocarburants exerceront des pressions supplémentaires sur le système alimentaire» lit-on dans le rapport.
En outre, la volatilité des prix alimentaires pourrait s'accentuer au cours des dix prochaines années en raison, d'une part, des imbrications plus étroites entre les marchés agricoles et énergétiques et, d'autre part, de la survenance d'événements climatiques extrêmes plus fréquents.
La volatilité des prix rend les petits agriculteurs et les consommateurs pauvres de plus en plus vulnérables à la pauvreté tandis que les variations de prix à court terme peuvent avoir un impact à long terme sur le développement, selon le rapport.
Les variations de revenus que provoquent les fluctuations des prix entraînent des réductions dans les niveaux de consommation, ce qui se traduit par des diminutions de l'apport aux enfants en éléments nutritifs essentiels au cours des 1.000 premiers jours suivant leur conception. Il en résulte une réduction permanente de leur capacité de bien gagner leur vie une fois à l'âge adulte et une probabilité accrue de croupir dans la pauvreté, avec un impact négatif sur l'ensemble de l'économie.
Mais, selon le rapport, les fluctuations des prix ont affecté diversement les pays, les populations et les ménages. Les plus exposés sont les pauvres et les faibles, notamment en Afrique où le nombre de sous-alimentés a augmenté de 8% entre 2007 et 2008 alors qu'il était resté pratiquement invariable en Asie.
Quelques grands pays ont réussi à mettre leurs marchés alimentaires à l'abri des turbulences internationales grâce à un cocktail de restrictions commerciales, de filets de sécurité pour les pauvres et de livraisons alimentaires puisées dans les stocks. Cependant, l'isolement commercial a provoqué hausse des prix et volatilité sur les marchés internationaux et aggravé l'impact des pénuries alimentaires dans les pays tributaires des importations, selon le rapport.
Entre-temps, les économies plus solides et les prix alimentaires élevés offrent des incitations aux investissements à long terme dans le secteur agricole, ce qui peut contribuer à la longue à l'amélioration de la sécurité alimentaire.
Lorsque les agriculteurs réagissent à la hausse des prix en augmentant leur production, il est essentiel de miser sur leur réponse à court terme en investissant davantage dans l'agriculture et en mettant l'accent sur les initiatives qui soutiennent les petits exploitants, lesquels sont les principaux producteurs d'aliments dans de nombreuses régions du monde en développement.
Dans le même temps, il est crucial de mettre en place des filets de sécurité ciblés pour atténuer l'insécurité alimentaire dans le court terme. Ces filets doivent être conçus à l'avance en consultation avec les personnes les plus vulnérables.
Le rapport souligne que les investissements dans l'agriculture demeurent d'une importance fondamentale pour la sécurité alimentaire durable et de long terme. Les principaux domaines où ces investissements doivent s'effectuer sont l'irrigation rentable, les pratiques améliorées de gestion des terres et le développement de meilleures semences grâce à la recherche agricole. Cela contribuerait à la réduction des risques qui pèsent sur les producteurs agricoles, notamment les petits exploitants, et à l'atténuation de la volatilité des prix. Des initiatives privées menées par des millions d'agriculteurs et d'entrepreneurs ruraux doivent constituer l'essentiel des investissements agricoles. Les prix alimentaires élevés représentent aussi des incitations pour des investissements accrus de la part des entreprises (y compris les entités publiques et privées transfrontalières) et ce, dans tous les maillons de la chaîne de valeur agricole.
Il est important que tous les investissements prennent en compte et respectent les droits de tous les utilisateurs des terres et de leurs ressources naturelles et que ces mêmes investissements profitent aux communautés locales, favorisent la sécurité alimentaire et la durabilité de l'environnement et contribuent à l'adaptation et à l'atténuation de l'impact du changement climatique.
Parallèlement à l'augmentation des investissements, une plus grande prévisibilité des politiques et l'ouverture générale au commerce sont plus efficaces que d'autres stratégies telles que les interdictions d'exporter, note le rapport.
Les politiques commerciales restrictives peuvent protéger les prix intérieurs des fluctuations des prix internationaux, mais elles accroissent souvent la fragilité aux chocs que peut subir la production locale, sans que cela réduise pour autant la volatilité des prix intérieurs. Les politiques commerciales restrictives augmentent aussi le risque de volatilité croissante et de hausse des prix sur les marchés internationaux.
Pour 2010, selon les estimations les plus récentes de la FAO, 925 millions de personnes continuent de souffrir de la faim dans le monde. Pour la période 2006-2008, leur nombre, toujours selon la FAO, était de 850 millions. La FAO révise actuellement la méthodologie qu'elle utilise pour calculer la prévalence de la faim dans le monde. Aussi aucune estimation n'a-t-elle été diffusée pour 2011.
Les petits pays tributaires de leurs importations, notamment en Afrique, sont particulièrement menacés, surtout que nombre d'entre eux affrontent encore les graves problèmes issus de la crise économique et alimentaire de 2006-2008, indiquent la FAO, le Fonds international de développement agricole (Fida) et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans le rapport annuel L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI 2011) que ces trois agences de l'Onu ont élaboré ensemble cette année.
De telles crises, notamment dans la Corne de l'Afrique, «sont un défi pour les efforts que nous déployons pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à la réduction de moitié d'ici à 2015 de la proportion des personnes qui souffrent de la faim», mettent en garde les chefs des trois agences - Jacques Diouf (FAO), Kanayo F. Nwanze (FIDA) et Josette Sheeran (PAM) - dans la préface du rapport.
«Mais même si les Objectifs du Millénaire pour le développement étaient atteints d'ici à 2015, il y aurait encore quelque 600 millions de personnes sous-alimentées dans les pays en développement. Une situation où 600 millions de personnes souffrent quotidiennement de la faim n'est jamais acceptable», proclament les chefs des trois agences.
«La communauté internationale tout entière doit agir aujourd'hui et entreprendre une action énergique pour bannir l'insécurité alimentaire de la planète», ajoutent-ils.
Ils appellent les gouvernements à s'assurer qu'un environnement réglementaire transparent et prévisible est en place pour favoriser les investissements privés et la productivité agricole. Nous devons réduire le gaspillage alimentaire dans les pays développés grâce à l'éducation et à des politiques adéquates, et réduire aussi les pertes de produits alimentaires dans les pays en développement en stimulant les investissements dans l'ensemble de la chaîne de valeur, en particulier dans le traitement post-récolte. Une gestion plus durable de nos ressources naturelles, des forêts et des pêches est essentielle pour la sécurité alimentaire de la plupart des composantes les plus pauvres de la société, poursuivent les responsables de la FAO, du Fida et du PAM.
Prix orientés
à la hausse
Cette année, le rapport met l'accent sur les prix alimentaires élevés et volatils, identifiés comme les principaux facteurs contribuant à l'insécurité alimentaire au niveau mondial et source de grave préoccupation pour la communauté internationale.
«L'augmentation de la consommation dans les économies en expansion, la croissance continue de la population et la demande accrue de biocarburants exerceront des pressions supplémentaires sur le système alimentaire» lit-on dans le rapport.
En outre, la volatilité des prix alimentaires pourrait s'accentuer au cours des dix prochaines années en raison, d'une part, des imbrications plus étroites entre les marchés agricoles et énergétiques et, d'autre part, de la survenance d'événements climatiques extrêmes plus fréquents.
La volatilité des prix rend les petits agriculteurs et les consommateurs pauvres de plus en plus vulnérables à la pauvreté tandis que les variations de prix à court terme peuvent avoir un impact à long terme sur le développement, selon le rapport.
Les variations de revenus que provoquent les fluctuations des prix entraînent des réductions dans les niveaux de consommation, ce qui se traduit par des diminutions de l'apport aux enfants en éléments nutritifs essentiels au cours des 1.000 premiers jours suivant leur conception. Il en résulte une réduction permanente de leur capacité de bien gagner leur vie une fois à l'âge adulte et une probabilité accrue de croupir dans la pauvreté, avec un impact négatif sur l'ensemble de l'économie.
Mais, selon le rapport, les fluctuations des prix ont affecté diversement les pays, les populations et les ménages. Les plus exposés sont les pauvres et les faibles, notamment en Afrique où le nombre de sous-alimentés a augmenté de 8% entre 2007 et 2008 alors qu'il était resté pratiquement invariable en Asie.
Quelques grands pays ont réussi à mettre leurs marchés alimentaires à l'abri des turbulences internationales grâce à un cocktail de restrictions commerciales, de filets de sécurité pour les pauvres et de livraisons alimentaires puisées dans les stocks. Cependant, l'isolement commercial a provoqué hausse des prix et volatilité sur les marchés internationaux et aggravé l'impact des pénuries alimentaires dans les pays tributaires des importations, selon le rapport.
Entre-temps, les économies plus solides et les prix alimentaires élevés offrent des incitations aux investissements à long terme dans le secteur agricole, ce qui peut contribuer à la longue à l'amélioration de la sécurité alimentaire.
Lorsque les agriculteurs réagissent à la hausse des prix en augmentant leur production, il est essentiel de miser sur leur réponse à court terme en investissant davantage dans l'agriculture et en mettant l'accent sur les initiatives qui soutiennent les petits exploitants, lesquels sont les principaux producteurs d'aliments dans de nombreuses régions du monde en développement.
Dans le même temps, il est crucial de mettre en place des filets de sécurité ciblés pour atténuer l'insécurité alimentaire dans le court terme. Ces filets doivent être conçus à l'avance en consultation avec les personnes les plus vulnérables.
Le rapport souligne que les investissements dans l'agriculture demeurent d'une importance fondamentale pour la sécurité alimentaire durable et de long terme. Les principaux domaines où ces investissements doivent s'effectuer sont l'irrigation rentable, les pratiques améliorées de gestion des terres et le développement de meilleures semences grâce à la recherche agricole. Cela contribuerait à la réduction des risques qui pèsent sur les producteurs agricoles, notamment les petits exploitants, et à l'atténuation de la volatilité des prix. Des initiatives privées menées par des millions d'agriculteurs et d'entrepreneurs ruraux doivent constituer l'essentiel des investissements agricoles. Les prix alimentaires élevés représentent aussi des incitations pour des investissements accrus de la part des entreprises (y compris les entités publiques et privées transfrontalières) et ce, dans tous les maillons de la chaîne de valeur agricole.
Il est important que tous les investissements prennent en compte et respectent les droits de tous les utilisateurs des terres et de leurs ressources naturelles et que ces mêmes investissements profitent aux communautés locales, favorisent la sécurité alimentaire et la durabilité de l'environnement et contribuent à l'adaptation et à l'atténuation de l'impact du changement climatique.
Parallèlement à l'augmentation des investissements, une plus grande prévisibilité des politiques et l'ouverture générale au commerce sont plus efficaces que d'autres stratégies telles que les interdictions d'exporter, note le rapport.
Les politiques commerciales restrictives peuvent protéger les prix intérieurs des fluctuations des prix internationaux, mais elles accroissent souvent la fragilité aux chocs que peut subir la production locale, sans que cela réduise pour autant la volatilité des prix intérieurs. Les politiques commerciales restrictives augmentent aussi le risque de volatilité croissante et de hausse des prix sur les marchés internationaux.
Pour 2010, selon les estimations les plus récentes de la FAO, 925 millions de personnes continuent de souffrir de la faim dans le monde. Pour la période 2006-2008, leur nombre, toujours selon la FAO, était de 850 millions. La FAO révise actuellement la méthodologie qu'elle utilise pour calculer la prévalence de la faim dans le monde. Aussi aucune estimation n'a-t-elle été diffusée pour 2011.


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