Après plusieurs journées d'affrontements, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir en Egypte, a annoncé, mardi soir, une accélération du processus de transfert du pouvoir au civil avec la tenue d'une élection présidentielle en juin. Après plusieurs journées d'affrontements, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir en Egypte, a annoncé, mardi soir, une accélération du processus de transfert du pouvoir au civil avec la tenue d'une élection présidentielle en juin. Mais son geste d'apaisement n'a pas convaincu les milliers de manifestants qui sont restés après le crépuscule sur la place Tahrir, au Caire, où de nouveaux incidents se sont produits dans la nuit. A Alexandrie, une des autres villes égyptiennes gagnées par ce regain de mobilisation, un homme a été tué aux premières heures de la journée de mercredi, portant à 37 morts le bilan global des affrontements en cours depuis ce week-end. Dans une allocution télévisée visant à désamorcer la situation, le maréchal Tantaoui a promis que le futur président serait élu en juin, soit six mois plus tôt que le calendrier de la transition initialement prévu par les militaires. Le président du Conseil militaire, aux commandes depuis l'éviction d'Hosni Moubarak, le 11 février dernier, a également annoncé qu'il acceptait la démission du gouvernement d'Essam Charaf, présentée à la suite des manifestations et des violences du week-end. Confirmant que les élections législatives débuteraient lundi, comme prévu, il a aussi proposé de faire rentrer immédiatement l'armée dans les casernes si tel était le vœu du peuple, qui serait consulté par un référendum dont il n'a pas précisé les modalités. Place Tahrir, sanctuaire de la contestation en plein cœur du Caire, son intervention a nourri la colère des manifestants, reprenant à l'unisson le slogan "Dégage, dégage" qui avait marqué les journées révolutionnaires de l'hiver dernier. Tard dans la nuit, alors que des petits groupes affrontaient la police aux marges de la place, dans des nuages de gaz lacrymogènes, les contestataires continuaient d'appeler à la démission de Tantaoui. "Lui doit partir ! Nous, nous ne partirons pas !" "SI LA NATION LE SOUHAITE..." Neuf mois après la chute de Moubarak, l'Egypte vit de nouveau à l'heure de la contestation. Tantaoui, qui fut vingt années durant le ministre de la Défense du président déchu, semble vouloir préserver les vastes intérêts économiques que l'armée s'est bâtis depuis six décennies. Mais après avoir opté ce week-end pour la manière forte, les autorités provisoires semblent avoir abandonné l'idée de déloger les manifestants de la place Tahrir. Et, mardi soir, le maréchal Tantaoui, dont une effigie a été pendue sur la place symbole de la révolution égyptienne, est apparu hésitant à la télévision. Affirmant à ses compatriotes que l'armée n'avait pas cherché ni voulu le pouvoir, il a déclaré qu'elle était "prête, le cas échéant, à rentrer sur le champ dans les casernes si le peuple exprime ce vœu par le biais d'un référendum populaire". "Les forces armées, représentées par le Conseil suprême, n'aspirent pas à gouverner et placent au-dessus de toute considération l'intérêt suprême du pays", a assuré le maréchal. Selon lui, l'armée est "absolument prête à transmettre les rênes immédiatement et à reprendre sa mission initiale de protection de la nation si la nation le souhaite, via un référendum populaire", a-t-il dit. Les contestataires ont aussitôt analysé son idée de référendum comme un piège visant à diviser les 80 millions d'Egyptiens. "C'EST INSUFFISANT" "Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que le transfert du pouvoir à un président civil interviendrait en juillet", avait déclaré à Reuters, avant l'allocution de Tantaoui, Emad Abdel Ghafour, chef du parti salafiste Nour, l'un des hommes politiques qui ont rencontré l'état-major de l'armée. La lenteur du transfert du pouvoir au civil est au cœur des revendications des manifestants qui s'opposent depuis samedi aux forces de l'ordre sur la place Tahrir. Les affrontements ont fait 37 morts et plus de 1.250 blessés. Mardi après-midi, ils étaient de nouveau plusieurs dizaines de milliers à réclamer la chute du maréchal Tantaoui. Mais son geste d'apaisement n'a pas convaincu les milliers de manifestants qui sont restés après le crépuscule sur la place Tahrir, au Caire, où de nouveaux incidents se sont produits dans la nuit. A Alexandrie, une des autres villes égyptiennes gagnées par ce regain de mobilisation, un homme a été tué aux premières heures de la journée de mercredi, portant à 37 morts le bilan global des affrontements en cours depuis ce week-end. Dans une allocution télévisée visant à désamorcer la situation, le maréchal Tantaoui a promis que le futur président serait élu en juin, soit six mois plus tôt que le calendrier de la transition initialement prévu par les militaires. Le président du Conseil militaire, aux commandes depuis l'éviction d'Hosni Moubarak, le 11 février dernier, a également annoncé qu'il acceptait la démission du gouvernement d'Essam Charaf, présentée à la suite des manifestations et des violences du week-end. Confirmant que les élections législatives débuteraient lundi, comme prévu, il a aussi proposé de faire rentrer immédiatement l'armée dans les casernes si tel était le vœu du peuple, qui serait consulté par un référendum dont il n'a pas précisé les modalités. Place Tahrir, sanctuaire de la contestation en plein cœur du Caire, son intervention a nourri la colère des manifestants, reprenant à l'unisson le slogan "Dégage, dégage" qui avait marqué les journées révolutionnaires de l'hiver dernier. Tard dans la nuit, alors que des petits groupes affrontaient la police aux marges de la place, dans des nuages de gaz lacrymogènes, les contestataires continuaient d'appeler à la démission de Tantaoui. "Lui doit partir ! Nous, nous ne partirons pas !" "SI LA NATION LE SOUHAITE..." Neuf mois après la chute de Moubarak, l'Egypte vit de nouveau à l'heure de la contestation. Tantaoui, qui fut vingt années durant le ministre de la Défense du président déchu, semble vouloir préserver les vastes intérêts économiques que l'armée s'est bâtis depuis six décennies. Mais après avoir opté ce week-end pour la manière forte, les autorités provisoires semblent avoir abandonné l'idée de déloger les manifestants de la place Tahrir. Et, mardi soir, le maréchal Tantaoui, dont une effigie a été pendue sur la place symbole de la révolution égyptienne, est apparu hésitant à la télévision. Affirmant à ses compatriotes que l'armée n'avait pas cherché ni voulu le pouvoir, il a déclaré qu'elle était "prête, le cas échéant, à rentrer sur le champ dans les casernes si le peuple exprime ce vœu par le biais d'un référendum populaire". "Les forces armées, représentées par le Conseil suprême, n'aspirent pas à gouverner et placent au-dessus de toute considération l'intérêt suprême du pays", a assuré le maréchal. Selon lui, l'armée est "absolument prête à transmettre les rênes immédiatement et à reprendre sa mission initiale de protection de la nation si la nation le souhaite, via un référendum populaire", a-t-il dit. Les contestataires ont aussitôt analysé son idée de référendum comme un piège visant à diviser les 80 millions d'Egyptiens. "C'EST INSUFFISANT" "Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que le transfert du pouvoir à un président civil interviendrait en juillet", avait déclaré à Reuters, avant l'allocution de Tantaoui, Emad Abdel Ghafour, chef du parti salafiste Nour, l'un des hommes politiques qui ont rencontré l'état-major de l'armée. La lenteur du transfert du pouvoir au civil est au cœur des revendications des manifestants qui s'opposent depuis samedi aux forces de l'ordre sur la place Tahrir. Les affrontements ont fait 37 morts et plus de 1.250 blessés. Mardi après-midi, ils étaient de nouveau plusieurs dizaines de milliers à réclamer la chute du maréchal Tantaoui.