Le nouvel explorateur martien de la Nasa a été lancé samedi 26 novembre vers la planète Rouge. Curiosity (Mars Science Laboratory) est le plus gros rover jamais envoyé sur Mars et le mieux équipé pour découvrir d'éventuelles traces de vie passée. Le nouvel explorateur martien de la Nasa a été lancé samedi 26 novembre vers la planète Rouge. Curiosity (Mars Science Laboratory) est le plus gros rover jamais envoyé sur Mars et le mieux équipé pour découvrir d'éventuelles traces de vie passée. La planète Mars, qui ressemble aujourd'hui à un vaste désert rouge a-t-elle vu des formes de vie se développer il y a 2,5 à 3,5 milliards d'années, comme sur la Terre ? Ces organismes sont-ils encore présents sous forme fossile ? C'est la question centrale qui motive la mission Mars Science Laboratory (MSL), ou Curiosity. Cette mission, qui a coûté 2,3 milliards de dollars à l'agence spatiale américaine, est la plus ambitieuse de toutes les missions vers Mars. Un cratère où l'eau aurait coulé Le rover Curiosity, de la taille d'une petite voiture, doit se poser dans le cratère Gale, site de 154 km de diamètre choisi par la Nasa après des mois de consultation et de réflexion. «Les sondes spatiales ont permis de révéler sur Gale des traces caractéristiques qui montrent que de l'eau a coulé à cet endroit», expliquait récemment Nicolas Mangold, chercheur au Laboratoire de planétologie et de géodynamique de Nantes, à Sciences et Avenir. «Elles y ont également détecté des sulfates et des argiles qui se forment en présence d'eau. […] Je pense que Gale date de la période dite de l'hespérien, il y a environ 3,6 milliards d'années, après que Mars a connu un bombardement massif par des astéroïdes, qui a conduit à la disparition progressive de l'eau.» L'eau étant considérée comme un élément indispensable à l'apparition de la vie, les scientifiques espèrent donc qu'un site ayant été baigné ou arrosé d'eau conserve les traces de composés organiques. ChemCam et SAM à la rescousse Pour les détecter, Mars Science Laboratory emporte 85 kg d'instruments. Des laboratoires français ont participé à la mise au point de deux instruments, dont le laser ChemCam qui va permettre à MSL d'analyser des roches très rapidement. En effet, grâce à un laser très puissant qui porte instantanément la roche à très haute température, le ChemCam permet au laboratoire roulant d'analyser des roches jusqu'à 7 mètres de distance, économisant le temps nécessaire pour s'approcher puis gratter la roche. Le laser provoque la formation d'un nuage de plasma (gaz dans lequel les atomes sont ionisés) qui est analysé par des spectrographes de Curiosity. L'équipe de Maurice Sylvestre, de l'Institut de recherches en astrophysique et en planétologie de Toulouse, suivra le travail du ChemCam en lien direct avec la Nasa lorsque le rover sera opérationnel. Une dizaine d'analyses par jour sont prévues. Cet instrument va permettre à MSL de sélectionner les roches les plus intéressantes pour mener des prélèvements, avec son bras articulés de 2 mètres, et les soumettre aux autres instruments embarqués, notamment le SAM (Sample analysis at Mars). Deux autres labos français (le Lisa et le Latmos) ont fourni pour ce laboratoire interne un chromatographe en phase gazeuse, qui permet de déterminer les composés du matériau étudié. Descente inédite Comme toutes les missions martiennes, Curiosity est une mission risquée : se poser sur Mars, dans une atmosphère ténue, est complexe. Les précédents robots explorateurs, comme Pathfinder, Spirit et Opportunity, sont descendus en parachute. MSL étant trop lourd pour une telle descente, la Nasa a mis au point un nouveau système d'atterrissage : une fois entrée dans l'atmosphère et ralentie par un parachute, la capsule thermique larguera un module équipé de propulseur. Une fois stabilisé à 20m de la surface, ce module fait descendre le rover MSL au bout de filins et le pose sur le sol. Le robot, équipé de six roues motrices, pourra alors commencer son périple sur Mars, qui doit durer au moins 687 jours. Contrairement aux jumeaux Spirit et Opportunity, Curiosity n'est pas équipé de panneaux solaires mais d'un réacteur qui fournit de l'électricité à partir de la désintégration du plutonium 238. Cette source d'énergie lui donne une totale indépendance par rapport au Soleil, aux saisons, au jour et à la nuit. Sciences et avenir La planète Mars, qui ressemble aujourd'hui à un vaste désert rouge a-t-elle vu des formes de vie se développer il y a 2,5 à 3,5 milliards d'années, comme sur la Terre ? Ces organismes sont-ils encore présents sous forme fossile ? C'est la question centrale qui motive la mission Mars Science Laboratory (MSL), ou Curiosity. Cette mission, qui a coûté 2,3 milliards de dollars à l'agence spatiale américaine, est la plus ambitieuse de toutes les missions vers Mars. Un cratère où l'eau aurait coulé Le rover Curiosity, de la taille d'une petite voiture, doit se poser dans le cratère Gale, site de 154 km de diamètre choisi par la Nasa après des mois de consultation et de réflexion. «Les sondes spatiales ont permis de révéler sur Gale des traces caractéristiques qui montrent que de l'eau a coulé à cet endroit», expliquait récemment Nicolas Mangold, chercheur au Laboratoire de planétologie et de géodynamique de Nantes, à Sciences et Avenir. «Elles y ont également détecté des sulfates et des argiles qui se forment en présence d'eau. […] Je pense que Gale date de la période dite de l'hespérien, il y a environ 3,6 milliards d'années, après que Mars a connu un bombardement massif par des astéroïdes, qui a conduit à la disparition progressive de l'eau.» L'eau étant considérée comme un élément indispensable à l'apparition de la vie, les scientifiques espèrent donc qu'un site ayant été baigné ou arrosé d'eau conserve les traces de composés organiques. ChemCam et SAM à la rescousse Pour les détecter, Mars Science Laboratory emporte 85 kg d'instruments. Des laboratoires français ont participé à la mise au point de deux instruments, dont le laser ChemCam qui va permettre à MSL d'analyser des roches très rapidement. En effet, grâce à un laser très puissant qui porte instantanément la roche à très haute température, le ChemCam permet au laboratoire roulant d'analyser des roches jusqu'à 7 mètres de distance, économisant le temps nécessaire pour s'approcher puis gratter la roche. Le laser provoque la formation d'un nuage de plasma (gaz dans lequel les atomes sont ionisés) qui est analysé par des spectrographes de Curiosity. L'équipe de Maurice Sylvestre, de l'Institut de recherches en astrophysique et en planétologie de Toulouse, suivra le travail du ChemCam en lien direct avec la Nasa lorsque le rover sera opérationnel. Une dizaine d'analyses par jour sont prévues. Cet instrument va permettre à MSL de sélectionner les roches les plus intéressantes pour mener des prélèvements, avec son bras articulés de 2 mètres, et les soumettre aux autres instruments embarqués, notamment le SAM (Sample analysis at Mars). Deux autres labos français (le Lisa et le Latmos) ont fourni pour ce laboratoire interne un chromatographe en phase gazeuse, qui permet de déterminer les composés du matériau étudié. Descente inédite Comme toutes les missions martiennes, Curiosity est une mission risquée : se poser sur Mars, dans une atmosphère ténue, est complexe. Les précédents robots explorateurs, comme Pathfinder, Spirit et Opportunity, sont descendus en parachute. MSL étant trop lourd pour une telle descente, la Nasa a mis au point un nouveau système d'atterrissage : une fois entrée dans l'atmosphère et ralentie par un parachute, la capsule thermique larguera un module équipé de propulseur. Une fois stabilisé à 20m de la surface, ce module fait descendre le rover MSL au bout de filins et le pose sur le sol. Le robot, équipé de six roues motrices, pourra alors commencer son périple sur Mars, qui doit durer au moins 687 jours. Contrairement aux jumeaux Spirit et Opportunity, Curiosity n'est pas équipé de panneaux solaires mais d'un réacteur qui fournit de l'électricité à partir de la désintégration du plutonium 238. Cette source d'énergie lui donne une totale indépendance par rapport au Soleil, aux saisons, au jour et à la nuit. Sciences et avenir