Des soldats égyptiens frappent des manifestants le 16 décembre 2011 aux abords de la place Tahrir. Des affrontements sanglants se sont poursuivis samedi au Caire pour la deuxième journée consécutive entre forces de l'ordre et manifestants hostiles au pouvoir militaire, le Premier ministre Kamal el-Ganzouri évoquant un risque de «contre-révolution». Des soldats égyptiens frappent des manifestants le 16 décembre 2011 aux abords de la place Tahrir. Des affrontements sanglants se sont poursuivis samedi au Caire pour la deuxième journée consécutive entre forces de l'ordre et manifestants hostiles au pouvoir militaire, le Premier ministre Kamal el-Ganzouri évoquant un risque de «contre-révolution». Le bilan des accrochages qui ont débuté vendredi matin devant le siège du gouvernement dans le centre du Caire est de neuf morts et 361 blessés, a déclaré dans l‘après-midi le ministre de la Santé, Fouad al-Nawaoui, rapporte Libération. Ces violences sont les plus graves depuis les affrontements similaires qui avaient fait 42 morts, principalement au Caire, quelques jours avant le début, le 28 novembre, des premières législatives depuis la chute de Hosni Moubarak en février, chassé sous la pression de la rue. Les forces de l‘ordre ont repris le contrôle samedi matin des abords du siège du gouvernement. D‘importants effectifs de soldats et de policiers ont barré les accès à ce secteur, en déployant, notamment, des barbelés et en érigeant un mur sur une grande avenue, à quelques centaines de mètres de la place Tahrir, haut lieu de la contestation. Après quelques heures de calme, des heurts ont repris, avec des groupes de manifestants jetant des pierres et des cocktails Molotov, tandis que des hommes en civil leur lançaient des pierres et des bouteilles enflammées depuis des toits d‘immeubles. Les heurts se sont ensuite étendus à d‘autres secteurs des abords de la place Tahrir, notamment un grand pont sur le Nil, avant de se concentrer à nouveau aux abords du siège du gouvernement où un millier de manifestants environ étaient toujours présents en fin d‘après-midi. Sur la place Tahrir, rouverte à la circulation, toutes les tentes érigées par les manifestants étaient brûlées. Le Premier ministre a fait état de 18 blessés par balles, mais a assuré que «ni l‘armée ni la police n‘ont ouvert le feu» sur les manifestants. «Ceux qui sont à Tahrir ne sont pas les jeunes de la révolution», a affirmé Ganzouri. «Ce n‘est pas une révolution, mais une contre-révolution», a-t-il ajouté en mettant les violences sur le compte d‘«éléments infiltrés» qui «ne veulent pas de bien à l‘Egypte». Malgré ces déclarations, onze des trente membres d‘un «conseil consultatif» mis en place par l‘armée pour dialoguer avec les forces politiques ont présenté leur démission pour protester contre l‘attitude du pouvoir. «Nous avons fait des recommandations vendredi, mais nous avons été surpris qu‘elles ne soient pas suivies et qu‘il y ait encore des victimes samedi», a déclaré le vice-président de ce conseil, Aboul Ela Madi, dirigeant du parti islamiste modéré Wassat. De son côté, la France a dénoncé samedi «l‘usage excessif de la force contre les manifestants» en Egypte, selon le ministère des Affaires étrangères. Des milliers de personnes ont, par ailleurs, assisté, en présence du grand mufti d‘Egypte, Ali Gomaa, aux obsèques d‘un dignitaire religieux, Emat Effat, membre d‘une institution officielle d‘interprétation de la loi islamique, le Dar al-Ifta, qui faisait partie des neuf tués. Les affrontements avaient débuté vendredi matin entre les forces de l‘ordre et des manifestants qui campaient depuis fin novembre devant le siège du gouvernement pour protester contre la nomination par l‘armée de Ganzouri, qui fut déjà chef du gouvernement sous Moubarak. Les manifestants réclament également la fin du pouvoir militaire qui s‘est mis en place au départ de Moubarak, et s‘en prennent en particulier au chef de l‘armée et chef de l‘Etat de fait, le maréchal Hussein Tantaoui. L‘armée est accusée de perpétuer le système répressif hérité de Moubarak et de chercher à maintenir son emprise sur le pouvoir malgré ses promesses de démocratisation. Les élections législatives qui ont commencé le 28 novembre et doivent se poursuivre jusqu‘en janvier se sont traduites par une large domination des formations islamistes, au détriment des partis libéraux et des mouvements issus de la révolte anti-Moubarak. Le bilan des accrochages qui ont débuté vendredi matin devant le siège du gouvernement dans le centre du Caire est de neuf morts et 361 blessés, a déclaré dans l‘après-midi le ministre de la Santé, Fouad al-Nawaoui, rapporte Libération. Ces violences sont les plus graves depuis les affrontements similaires qui avaient fait 42 morts, principalement au Caire, quelques jours avant le début, le 28 novembre, des premières législatives depuis la chute de Hosni Moubarak en février, chassé sous la pression de la rue. Les forces de l‘ordre ont repris le contrôle samedi matin des abords du siège du gouvernement. D‘importants effectifs de soldats et de policiers ont barré les accès à ce secteur, en déployant, notamment, des barbelés et en érigeant un mur sur une grande avenue, à quelques centaines de mètres de la place Tahrir, haut lieu de la contestation. Après quelques heures de calme, des heurts ont repris, avec des groupes de manifestants jetant des pierres et des cocktails Molotov, tandis que des hommes en civil leur lançaient des pierres et des bouteilles enflammées depuis des toits d‘immeubles. Les heurts se sont ensuite étendus à d‘autres secteurs des abords de la place Tahrir, notamment un grand pont sur le Nil, avant de se concentrer à nouveau aux abords du siège du gouvernement où un millier de manifestants environ étaient toujours présents en fin d‘après-midi. Sur la place Tahrir, rouverte à la circulation, toutes les tentes érigées par les manifestants étaient brûlées. Le Premier ministre a fait état de 18 blessés par balles, mais a assuré que «ni l‘armée ni la police n‘ont ouvert le feu» sur les manifestants. «Ceux qui sont à Tahrir ne sont pas les jeunes de la révolution», a affirmé Ganzouri. «Ce n‘est pas une révolution, mais une contre-révolution», a-t-il ajouté en mettant les violences sur le compte d‘«éléments infiltrés» qui «ne veulent pas de bien à l‘Egypte». Malgré ces déclarations, onze des trente membres d‘un «conseil consultatif» mis en place par l‘armée pour dialoguer avec les forces politiques ont présenté leur démission pour protester contre l‘attitude du pouvoir. «Nous avons fait des recommandations vendredi, mais nous avons été surpris qu‘elles ne soient pas suivies et qu‘il y ait encore des victimes samedi», a déclaré le vice-président de ce conseil, Aboul Ela Madi, dirigeant du parti islamiste modéré Wassat. De son côté, la France a dénoncé samedi «l‘usage excessif de la force contre les manifestants» en Egypte, selon le ministère des Affaires étrangères. Des milliers de personnes ont, par ailleurs, assisté, en présence du grand mufti d‘Egypte, Ali Gomaa, aux obsèques d‘un dignitaire religieux, Emat Effat, membre d‘une institution officielle d‘interprétation de la loi islamique, le Dar al-Ifta, qui faisait partie des neuf tués. Les affrontements avaient débuté vendredi matin entre les forces de l‘ordre et des manifestants qui campaient depuis fin novembre devant le siège du gouvernement pour protester contre la nomination par l‘armée de Ganzouri, qui fut déjà chef du gouvernement sous Moubarak. Les manifestants réclament également la fin du pouvoir militaire qui s‘est mis en place au départ de Moubarak, et s‘en prennent en particulier au chef de l‘armée et chef de l‘Etat de fait, le maréchal Hussein Tantaoui. L‘armée est accusée de perpétuer le système répressif hérité de Moubarak et de chercher à maintenir son emprise sur le pouvoir malgré ses promesses de démocratisation. Les élections législatives qui ont commencé le 28 novembre et doivent se poursuivre jusqu‘en janvier se sont traduites par une large domination des formations islamistes, au détriment des partis libéraux et des mouvements issus de la révolte anti-Moubarak.