La nouvelle Constitution fera l'objet d'un examen au deuxième semestre 2012, la fraude n'est pas une fatalité, observateurs étrangers pour les législatives, l'arrivée des islamistes au pouvoir en Algérie, état des relations avec les pays du Maghreb et état des lieux de l'UMA et dans la région du Sahel, révision des accords de 68 et révision des accords avec l'UE de même que d'autres sujets ont été abordés, hier, par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères lors de son passage à la Chaîne III de la Radio nationale. La nouvelle Constitution fera l'objet d'un examen au deuxième semestre 2012, la fraude n'est pas une fatalité, observateurs étrangers pour les législatives, l'arrivée des islamistes au pouvoir en Algérie, état des relations avec les pays du Maghreb et état des lieux de l'UMA et dans la région du Sahel, révision des accords de 68 et révision des accords avec l'UE de même que d'autres sujets ont été abordés, hier, par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères lors de son passage à la Chaîne III de la Radio nationale. Le chef de la diplomatie a estimé que l'année 2012 sera pour l'Algérie « une année phare et très importante » du point de vue des mutations politiques. Dans ce sens, Mourad Medelci pense que « très souvent on met en avant l'évolution du cadre juridique des réformes» et considère «les réformes ce n'est pas seulement le cadre, mais aussi, les décisions prises par le gouvernement pour l'amélioration du pouvoir d'achat, l'accès au logement et l'emploi». Il considère que «l'Algérie a recouvré sa stabilité et il est aujourd'hui normal qu'elle soit confortée par des décisions qui sont de nature à donner à cette stabilité une assise plus large qui consiste à faire participer le citoyen aux élections» Une stabilité qui doit être confortée, selon lui. «Nous voulons faire participer le citoyen en l'incitant à aller à l'urne. Les élections n'ont de sens que s'il y a une forte participation. La nouvelle Constitution fera l'objet d'un examen au deuxième semestre 2012. Cette Constitution, une fois votée ou acceptée par référendum selon les cas, donnera lieu probablement à une révision des textes juridiques pour les rendre compatibles avec les aspects constitutionnels amendés. 2012 sera l'année d'une grande densité du point de vue de la rénovation du cadre juridique et politique dans lequel évoluera notre pays dans le moyen terme», a-t-il souligné.Selon lui, l'intention d'aller vers des réformes en Algérie a précédé le printemps arabe, citant l'exemple de la révision partielle de la Constitution en 2008 qui a donné plus de place aux femmes dans les assemblées élues. «Cette disposition a été reprise et transformée en loi (...) Le chef de la diplomatie algérienne a estimé, dans ce sens, «que la prochaine révision de la Constitution devrait donner lieu à l'amendement d'autres textes juridiques pour les rendre compatibles avec les aspects de la nouvelle Constitution». Il a également réfuté la thèse selon laquelle les réformes politiques initiées par l'Algérie sont dictées par la conjoncture régionale à la lumière des événements survenus dans certains pays arabes. «Il s'agit d'une volonté exprimée bien avant le printemps arabe» pour aller vers des réformes profondes et avancer plus vite, a-t-il dit, avouant que le printemps arabe, il ne faut pas hésiter à le dire, est une occasion pour beaucoup de pays, y compris le nôtre, de faire une auto-évaluation sincère et voir comment on peut avancer plus vite. Fraude : il faut la gérer Abordant les craintes formulées par certaines parties quant à une éventuelle fraude des élections, le ministre décortique le phénomène et souligne que «la fraude n'est pas une fatalité». D'après le représentant du gouvernement, la lutte contre la fraude est inscrite au fronton des priorités de l'Etat depuis de nombreuses années. «Maintenant, il ne faut pas sous-estimer la crainte de la fraude, il faut la gérer». D'où pourrait venir la fraude ? «Il faut identifier ses poches et faire en sorte, de par une vigilance accrue, d'éviter son développement. La fraude n'est pas une fatalité», a-t-il insisté. Il a qualifié de progrès la présence de magistrats dans le système de surveillance des élections. Interrogé sur la présence d'observateurs étrangers lors des prochaines législatives, prévues au printemps 2012, il a estimé qu'il faut être plusieurs pour restituer la vérité telle qu'elle s'est déroulée. « Cette vérité doit pouvoir être appréciée par les Algériens et par les étrangers. Cela donne du crédit à cette vérité amère ou douce. Il y a, parmi les observateurs étrangers, ceux qui ont précisé les systèmes dans lesquels ils doivent fonctionner. C'est le cas notamment de la Ligue arabe et de l'Union européenne. Aujourd'hui, les systèmes d'observation sont mieux organisés et plus fins et, par conséquent, donneront de meilleurs résultat», a-t-il noté. Mourad Medelci, a annoncé qu'une mission de précurseurs de l'Union européenne (UE) se rendra prochainement en Algérie pour s'enquérir de l'état de préparation des élections législatives prévues au courant de l'année en cours. Relance de l'UMA : réunion des ministres des AE avant fin février Faisant l'état des lieux dans les pays maghrébins qui vivent de grandes mutations politiques, le ministre estime que la situation en Tunisie s'améliore et est sur la bonne voie. « Forte de ses acquis démocratiques et de ses institutions, la Tunisie donne l'exemple aujourd'hui d'un pays qui est en train de réussir sa mutation», a-t-il souligné, relevant qu' «avec la Tunisie, nous avons des rapports excellents». A propos de la situation en Libye, Mourad Medelci a estimé que les choses avancent concrètement. «Les institutions ne sont pas complètement mises en place mais il y a un gouvernement. J'ai échangé avec mon homologue des lettres qui expriment de part et d'autre notre volonté d'aller de l'avant. Mais, c'est un pays qui sort d'une épreuve extrêmement importante et qui est en train, courageusement, d'aller vers la mise en place d'institutions pérennes capables de donner à l'ensemble des Libyens la possibilité de participer à leur devenir. C'est une tendance qu'il faut encourager. Nous ne manquerons pas d'apporter notre contribution chaque fois que nous serons sollicités», a-t-il dit, relevant que la frontière avec la Libye n'est pas fermée. C'est une frontière mieux sécurisée. Du côté libyen, les derniers événements ont fait qu'il y a eu un risque de transfert d'armes et de populations. «L'UMA est une construction qui passe par une nouvelle organisation de nos rapports, une modification de certaines de nos institutions et la création de nouveaux mécanismes», a précisé le chef de la diplomatie algérienne, citant particulièrement l'exemple de la Banque maghrébine qui sera opérationnelle courant 2012. «Ce n'est pas seulement une envie», a-t-il dit, soulignant que la fermeture de la frontière entre les deux pays frères que sont l'Algérie et le Maroc n'a jamais été considérée comme une décision définitive. Selon lui, «le rapprochement qui s'opère depuis plusieurs mois entre l'Algérie et le Maroc, et qui va être consolidé avec le nouveau gouvernement marocain, toutes ces évolutions travaillent à la normalisation des relations avec le Maroc à terme». Mouvements islamistes au pouvoir : un parti politique, c'est un programme Interrogé sur la probable arrivée de mouvements islamistes au pouvoir en Algérie, à l'image de ce qui s'est passé en Tunisie et au Maroc, Mourad Medelci a invité tout le monde à rester calme. Selon le chef de la diplomatie algérienne, «les Algériens connaissent bien l'islamisme politique ». Il estime que «nous sommes aujourd'hui dans un système politique ouvert qui exclut l'islam comme fonds de commerce électoral mais qui n'exclut pas que beaucoup de partis proches de ce que on peut appeler un parti islamiste sont actifs au niveau de l'Assemblée et, pour l'un d'entre eux, actif au niveau du gouvernement depuis douze ans». Et il s'interroge, «donc, qu'est-ce que cela veut dire, un risque islamiste dans un pays comme le nôtre qui a fait la nécessaire synthèse entre les différents courants politiques qui doivent se retrouver et travailler ensemble sur la base de principes communs ? » Pour Medelci, «les premiers d'entre- eux sont le respect des règles de la République et l'accès au pouvoir sans violence», et il souligne que «la quasi-totalité des Algériens sont musulmans». Et de s'interroger une nouvelle fous. «Je ne vois pas pourquoi un parti politique utilise l'islam comme argument électoral. Comment pourrait-il convaincre en divisant entre ceux qui sont plus musulmans que les autres ?» Pour lui, «un parti politique, c'est un programme pour répondre aux attentes de la population sur tous les plans». Le chef de la diplomatie s'est départi de son calme légendaire pour répliquer à la menace de l'ex-FIS – sans le citer – de recourir aux instances internationales pour obtenir de nouveau son agrément en tant que parti politique. Haussant le ton, il insiste sur le fait que «la communauté internationale ne peut pas ignorer l'histoire. Et l'histoire a été douloureuse pour ce pays». Aujourd'hui, fort heureusement, confie-t-il « nous avons transcendé tout cela et nous l'avons fait au terme d'un référendum sur la réconciliation nationale qui a clarifié les choses». Ce référendum, selon lui, a tracé un certain nombre de lignes rouges. «Ces lignes sont respectées par les lois algériennes y compris celles qui viennent d'être revues», a-t-il déclaré. Sahel : il faut redoubler de vigilance Abordant la situation au Sahel et les actions mises en œuvre pour lutter contre le terrorisme dans cette région, il estime que le processus de coopération entre les pays du Sahel pour contrer l'action terroriste et la menace qu'elle fait peser sur la région doit être évalué, corrigé et renforcé. «Il n'est jamais suffisant mais c'est un processus qui a le mérite d'exister. Autour de l'Algérie, il y a un consensus au niveau des pays du champ (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie). Il indique que la Libye va probablement être intégrée à ces quatre pays ». Il a évoqué la coordination politique et économique entre les quatre pays du champ, la qualifiant d'importante. «Le deuxième consensus que nous avons obtenu est entre les pays du champ et les pays partenaires. Nous savons tous que la question de la sécurité incombe aux pays du champ. Et nous savons tous que la relation entre ces pays et les pays partenaires est souhaitable. Cet apport d'ingénierie et de technologie nouvelle et d'aides au développement dans des formes avancées sont également une attente de la part des pays partenaires. Cette feuille de route, il faut la transformer en programme opérationnel. Ce à quoi nous nous attelons», a-t-il indiqué. D'après M. Medelci, les pays partenaires (Union européenne, Russie, Japon, Etats-Unis, Canada, etc.) savent mieux dans quel contexte ils peuvent intervenir. « Ils ont clarifié le champ de leur compétence et de leur action. Nous sommes en train de dérouler des programmes opérationnels de partenariat relatifs à la formation, à l'équipement et à l'information. Ceci se fait concrètement. Nous devons veiller à ce que cette action monte en cadence le plus rapidement possible, sans baisser la garde, jusqu'à l'extinction du terrorisme qui, en fait, cache des réalités assez différentes les unes des autres. Il y a les fléaux de la drogue, des armes, etc. », a souligné le chef de la diplomatie algérienne. Le risque au Sahel peut, selon lui, se transformer en action de déstabilisation. Il a appelé à redoubler de vigilance pour que ces «tentatives de déstabilisation» et de développement du terrorisme échouent. Accord algéro-français de 1968 : Un acquis sur lequel nous n'avons pas à revenir Enfin, Mourad Medelci a abordé l'accord algéro-français de 1968 et les relations algérie/UE. A propos du premier point, Medelci a indiqué que cet accord fait l'objet, depuis plus d'une année, d'une procédure d'évaluation au niveau des ministères des Affaires étrangères des deux pays. Il a estimé, à ce propos, que 2012 sera l'année qui devrait permettre de «considérer définitivement l'accord de 1968 comme étant un acquis sur lequel nous n'avons pas à revenir». «Par contre, il y a une certaine évolution positive du droit commun français dont bénéficient tous ceux qui ne sont pas Algériens et dont devraient pouvoir bénéficier les Algériens à l'avenir», a encore précisé le ministre, tout en réaffirmant sa détermination à ce que cet accord soit «préservé» pour faciliter et améliorer les conditions de séjour de la communauté algérienne en France. Sur les relations avec l'UE qui «sont extrêmement importantes» dans leur densité au triple plan politique, économique et humain, Medelci a indiqué mardi qu'un accord sur l'énergie entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) est actuellement en cours de finalisation et pourrait être signé courant 2012. «Au plan politique, nous sommes aujourd'hui plus attentifs à l'opportunité que nous offre la nouvelle politique de voisinage avec l'espoir que les nouvelles conditions pourraient permettre à l'Algérie d'adhérer à cette politique rénovée», a-t-il souligné, observant au sujet de la question liée à la circulation des personnes de l'Algérie vers l'Europe, que «ce problème avance à un rythme plus long». Le chef de la diplomatie a estimé que l'année 2012 sera pour l'Algérie « une année phare et très importante » du point de vue des mutations politiques. Dans ce sens, Mourad Medelci pense que « très souvent on met en avant l'évolution du cadre juridique des réformes» et considère «les réformes ce n'est pas seulement le cadre, mais aussi, les décisions prises par le gouvernement pour l'amélioration du pouvoir d'achat, l'accès au logement et l'emploi». Il considère que «l'Algérie a recouvré sa stabilité et il est aujourd'hui normal qu'elle soit confortée par des décisions qui sont de nature à donner à cette stabilité une assise plus large qui consiste à faire participer le citoyen aux élections» Une stabilité qui doit être confortée, selon lui. «Nous voulons faire participer le citoyen en l'incitant à aller à l'urne. Les élections n'ont de sens que s'il y a une forte participation. La nouvelle Constitution fera l'objet d'un examen au deuxième semestre 2012. Cette Constitution, une fois votée ou acceptée par référendum selon les cas, donnera lieu probablement à une révision des textes juridiques pour les rendre compatibles avec les aspects constitutionnels amendés. 2012 sera l'année d'une grande densité du point de vue de la rénovation du cadre juridique et politique dans lequel évoluera notre pays dans le moyen terme», a-t-il souligné.Selon lui, l'intention d'aller vers des réformes en Algérie a précédé le printemps arabe, citant l'exemple de la révision partielle de la Constitution en 2008 qui a donné plus de place aux femmes dans les assemblées élues. «Cette disposition a été reprise et transformée en loi (...) Le chef de la diplomatie algérienne a estimé, dans ce sens, «que la prochaine révision de la Constitution devrait donner lieu à l'amendement d'autres textes juridiques pour les rendre compatibles avec les aspects de la nouvelle Constitution». Il a également réfuté la thèse selon laquelle les réformes politiques initiées par l'Algérie sont dictées par la conjoncture régionale à la lumière des événements survenus dans certains pays arabes. «Il s'agit d'une volonté exprimée bien avant le printemps arabe» pour aller vers des réformes profondes et avancer plus vite, a-t-il dit, avouant que le printemps arabe, il ne faut pas hésiter à le dire, est une occasion pour beaucoup de pays, y compris le nôtre, de faire une auto-évaluation sincère et voir comment on peut avancer plus vite. Fraude : il faut la gérer Abordant les craintes formulées par certaines parties quant à une éventuelle fraude des élections, le ministre décortique le phénomène et souligne que «la fraude n'est pas une fatalité». D'après le représentant du gouvernement, la lutte contre la fraude est inscrite au fronton des priorités de l'Etat depuis de nombreuses années. «Maintenant, il ne faut pas sous-estimer la crainte de la fraude, il faut la gérer». D'où pourrait venir la fraude ? «Il faut identifier ses poches et faire en sorte, de par une vigilance accrue, d'éviter son développement. La fraude n'est pas une fatalité», a-t-il insisté. Il a qualifié de progrès la présence de magistrats dans le système de surveillance des élections. Interrogé sur la présence d'observateurs étrangers lors des prochaines législatives, prévues au printemps 2012, il a estimé qu'il faut être plusieurs pour restituer la vérité telle qu'elle s'est déroulée. « Cette vérité doit pouvoir être appréciée par les Algériens et par les étrangers. Cela donne du crédit à cette vérité amère ou douce. Il y a, parmi les observateurs étrangers, ceux qui ont précisé les systèmes dans lesquels ils doivent fonctionner. C'est le cas notamment de la Ligue arabe et de l'Union européenne. Aujourd'hui, les systèmes d'observation sont mieux organisés et plus fins et, par conséquent, donneront de meilleurs résultat», a-t-il noté. Mourad Medelci, a annoncé qu'une mission de précurseurs de l'Union européenne (UE) se rendra prochainement en Algérie pour s'enquérir de l'état de préparation des élections législatives prévues au courant de l'année en cours. Relance de l'UMA : réunion des ministres des AE avant fin février Faisant l'état des lieux dans les pays maghrébins qui vivent de grandes mutations politiques, le ministre estime que la situation en Tunisie s'améliore et est sur la bonne voie. « Forte de ses acquis démocratiques et de ses institutions, la Tunisie donne l'exemple aujourd'hui d'un pays qui est en train de réussir sa mutation», a-t-il souligné, relevant qu' «avec la Tunisie, nous avons des rapports excellents». A propos de la situation en Libye, Mourad Medelci a estimé que les choses avancent concrètement. «Les institutions ne sont pas complètement mises en place mais il y a un gouvernement. J'ai échangé avec mon homologue des lettres qui expriment de part et d'autre notre volonté d'aller de l'avant. Mais, c'est un pays qui sort d'une épreuve extrêmement importante et qui est en train, courageusement, d'aller vers la mise en place d'institutions pérennes capables de donner à l'ensemble des Libyens la possibilité de participer à leur devenir. C'est une tendance qu'il faut encourager. Nous ne manquerons pas d'apporter notre contribution chaque fois que nous serons sollicités», a-t-il dit, relevant que la frontière avec la Libye n'est pas fermée. C'est une frontière mieux sécurisée. Du côté libyen, les derniers événements ont fait qu'il y a eu un risque de transfert d'armes et de populations. «L'UMA est une construction qui passe par une nouvelle organisation de nos rapports, une modification de certaines de nos institutions et la création de nouveaux mécanismes», a précisé le chef de la diplomatie algérienne, citant particulièrement l'exemple de la Banque maghrébine qui sera opérationnelle courant 2012. «Ce n'est pas seulement une envie», a-t-il dit, soulignant que la fermeture de la frontière entre les deux pays frères que sont l'Algérie et le Maroc n'a jamais été considérée comme une décision définitive. Selon lui, «le rapprochement qui s'opère depuis plusieurs mois entre l'Algérie et le Maroc, et qui va être consolidé avec le nouveau gouvernement marocain, toutes ces évolutions travaillent à la normalisation des relations avec le Maroc à terme». Mouvements islamistes au pouvoir : un parti politique, c'est un programme Interrogé sur la probable arrivée de mouvements islamistes au pouvoir en Algérie, à l'image de ce qui s'est passé en Tunisie et au Maroc, Mourad Medelci a invité tout le monde à rester calme. Selon le chef de la diplomatie algérienne, «les Algériens connaissent bien l'islamisme politique ». Il estime que «nous sommes aujourd'hui dans un système politique ouvert qui exclut l'islam comme fonds de commerce électoral mais qui n'exclut pas que beaucoup de partis proches de ce que on peut appeler un parti islamiste sont actifs au niveau de l'Assemblée et, pour l'un d'entre eux, actif au niveau du gouvernement depuis douze ans». Et il s'interroge, «donc, qu'est-ce que cela veut dire, un risque islamiste dans un pays comme le nôtre qui a fait la nécessaire synthèse entre les différents courants politiques qui doivent se retrouver et travailler ensemble sur la base de principes communs ? » Pour Medelci, «les premiers d'entre- eux sont le respect des règles de la République et l'accès au pouvoir sans violence», et il souligne que «la quasi-totalité des Algériens sont musulmans». Et de s'interroger une nouvelle fous. «Je ne vois pas pourquoi un parti politique utilise l'islam comme argument électoral. Comment pourrait-il convaincre en divisant entre ceux qui sont plus musulmans que les autres ?» Pour lui, «un parti politique, c'est un programme pour répondre aux attentes de la population sur tous les plans». Le chef de la diplomatie s'est départi de son calme légendaire pour répliquer à la menace de l'ex-FIS – sans le citer – de recourir aux instances internationales pour obtenir de nouveau son agrément en tant que parti politique. Haussant le ton, il insiste sur le fait que «la communauté internationale ne peut pas ignorer l'histoire. Et l'histoire a été douloureuse pour ce pays». Aujourd'hui, fort heureusement, confie-t-il « nous avons transcendé tout cela et nous l'avons fait au terme d'un référendum sur la réconciliation nationale qui a clarifié les choses». Ce référendum, selon lui, a tracé un certain nombre de lignes rouges. «Ces lignes sont respectées par les lois algériennes y compris celles qui viennent d'être revues», a-t-il déclaré. Sahel : il faut redoubler de vigilance Abordant la situation au Sahel et les actions mises en œuvre pour lutter contre le terrorisme dans cette région, il estime que le processus de coopération entre les pays du Sahel pour contrer l'action terroriste et la menace qu'elle fait peser sur la région doit être évalué, corrigé et renforcé. «Il n'est jamais suffisant mais c'est un processus qui a le mérite d'exister. Autour de l'Algérie, il y a un consensus au niveau des pays du champ (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie). Il indique que la Libye va probablement être intégrée à ces quatre pays ». Il a évoqué la coordination politique et économique entre les quatre pays du champ, la qualifiant d'importante. «Le deuxième consensus que nous avons obtenu est entre les pays du champ et les pays partenaires. Nous savons tous que la question de la sécurité incombe aux pays du champ. Et nous savons tous que la relation entre ces pays et les pays partenaires est souhaitable. Cet apport d'ingénierie et de technologie nouvelle et d'aides au développement dans des formes avancées sont également une attente de la part des pays partenaires. Cette feuille de route, il faut la transformer en programme opérationnel. Ce à quoi nous nous attelons», a-t-il indiqué. D'après M. Medelci, les pays partenaires (Union européenne, Russie, Japon, Etats-Unis, Canada, etc.) savent mieux dans quel contexte ils peuvent intervenir. « Ils ont clarifié le champ de leur compétence et de leur action. Nous sommes en train de dérouler des programmes opérationnels de partenariat relatifs à la formation, à l'équipement et à l'information. Ceci se fait concrètement. Nous devons veiller à ce que cette action monte en cadence le plus rapidement possible, sans baisser la garde, jusqu'à l'extinction du terrorisme qui, en fait, cache des réalités assez différentes les unes des autres. Il y a les fléaux de la drogue, des armes, etc. », a souligné le chef de la diplomatie algérienne. Le risque au Sahel peut, selon lui, se transformer en action de déstabilisation. Il a appelé à redoubler de vigilance pour que ces «tentatives de déstabilisation» et de développement du terrorisme échouent. Accord algéro-français de 1968 : Un acquis sur lequel nous n'avons pas à revenir Enfin, Mourad Medelci a abordé l'accord algéro-français de 1968 et les relations algérie/UE. A propos du premier point, Medelci a indiqué que cet accord fait l'objet, depuis plus d'une année, d'une procédure d'évaluation au niveau des ministères des Affaires étrangères des deux pays. Il a estimé, à ce propos, que 2012 sera l'année qui devrait permettre de «considérer définitivement l'accord de 1968 comme étant un acquis sur lequel nous n'avons pas à revenir». «Par contre, il y a une certaine évolution positive du droit commun français dont bénéficient tous ceux qui ne sont pas Algériens et dont devraient pouvoir bénéficier les Algériens à l'avenir», a encore précisé le ministre, tout en réaffirmant sa détermination à ce que cet accord soit «préservé» pour faciliter et améliorer les conditions de séjour de la communauté algérienne en France. Sur les relations avec l'UE qui «sont extrêmement importantes» dans leur densité au triple plan politique, économique et humain, Medelci a indiqué mardi qu'un accord sur l'énergie entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) est actuellement en cours de finalisation et pourrait être signé courant 2012. «Au plan politique, nous sommes aujourd'hui plus attentifs à l'opportunité que nous offre la nouvelle politique de voisinage avec l'espoir que les nouvelles conditions pourraient permettre à l'Algérie d'adhérer à cette politique rénovée», a-t-il souligné, observant au sujet de la question liée à la circulation des personnes de l'Algérie vers l'Europe, que «ce problème avance à un rythme plus long».