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Thème de campagne favori de Sarkozy
Révision de l'accord franco-algérien de 1968
Publié dans Le Midi Libre le 18 - 04 - 2012

Nicolas Sarkozy, l'hyper président, l'hyper candidat, celui qui joue encore à l'hyper champion dans la belote ou au poker a commencé son jeu avec de mauvaises cartes que l'on aurait aisément distribuées au Front national.
Nicolas Sarkozy, l'hyper président, l'hyper candidat, celui qui joue encore à l'hyper champion dans la belote ou au poker a commencé son jeu avec de mauvaises cartes que l'on aurait aisément distribuées au Front national.
À commencer par l'affaire Merah, qui avait quelque peu boosté la campagne de Nicolas Sarkozy. Ce dernier a outrageusement plagié les thèses chères à Marine Le Pen qu'il veut distancer à tout prix dans les sondages. Mais les critiques de la gestion de son quinquennat ne manquent pas pour le PS, il est le candidat «d'une minorité qui claquequi clinque et qui brille». Alors pour estomper quelque peu cette image ternie du président bling bling Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, aux origines très bourgeoises, il faut dire que on patronyme a constitué un obstacle plutôt qu'un avantage c'est ce qui l'a amené à raccourcir son nom pour devenir Sarkozy tout court. Le nom passe mieux pour intégrer les cénacles de la politique.
Mais revenons à la campagne présidentielle du candidat sortant qui pour convaincre a engagé une campagne sur un mode quasi identique à l'extrême droite avec son sacro-saint tryptique : immigration, sécurité et islamophobie. C'est ce virage qu'il a choisi plutôt que de mettre le cap sur le centre.
Au lendemain des sondages qui ne le donnaient pas favori, Nicolas Sarkozy a promis que s'il était réélu il renégocierait des accords passés avec des «pays amis ou voisins», dont l'Algérie, sur l'immigration afin de diviser par deux le nombre d'étrangers autorisés à entrer chaque année en France. «Il faudra (…) sans doute renégocier un certain nombre d'accords avec des pays amis ou voisins, je pense notamment à l'Algérie», a-t-il déclaré.
Un accord constamment négocié
«Nous imposerons à tous ceux qui veulent venir au titre du regroupement familial ou du mariage avec un Français l'obligation : un, d'avoir un logement, deux, d'avoir un revenu, trois, d'apprendre le français et les valeurs de la République avant d'entrer sur le territoire national».
Il y a bien sûr un effet d'annonce. L'accord algéro-français du 27 décembre 1968 relatif aux conditions d'entrée et de séjour des Algériens en France fait l'objet régulièrement de discussions et de négociations entre l'Algérie et la France. Plusieurs avenants y ont été introduits en 1985, en 1994 et en 2001.
Cet accord, né dans la foulée des accords d'Evian, place les ressortissants algériens dans une situation plus favorable par rapport aux autres étrangers.
Des discussions ont été menées, récemment, mais sans résultat car l'Algérie, en toute logique, ne veut pas d'une remise en cause des droits acquis par les Algériens légalement installés en France.
Or, la démarche française n'est pas de réformer l'accord mais de le vider de sa substance. La partie algérienne – qui peut le lui reprocher ? – refuse donc de jouer le jeu en permettant à la partie française de rendre l'accord caduc sans avoir à le dénoncer unilatéralement. Il est évident qu'une telle dénonciation unilatérale est un acte politique qui ne peut qu'avoir un impact négatif sur les relations francoalgériennes.
Cinquante 50 après…
Sarkozy veut complaire à un électorat d'extrême-droite dont le «plein» ralliement n'est pas certain au second tour. Il ajoute à cette demande de renégociation une dose anti-algérienne sur le mode connu de «cinquante ans après l'indépendance qu'est-ce qu'ils veulent encore !».
Le président français le reprend sur un mode censé être plus «correct» mais le message y est : «Cinquante ans après la décolonisation, il est temps de mettre les choses à plat et de voir comment on peut mieux travailler ensemble et renégocier des accords», a déclaré le président-candidat…
Il faut rappeler cependant que l'Algérie a décidé de suspendre l'émigration en 1973 à la suite d'une série d'attentats racistes visant notamment les foyers des travailleurs immigrés. Sur le fond, et apparence, quoi de plus «raisonnable» que de vouloir conclure un accord hors de toute référence à l'histoire… alors que cette immigration est justement le produit de l'histoire.
Les «avantages» dont disposent les Algériens en vertu de cet accord n'ont rien d'exorbitant. Et il serait illogique qu'un Etat discute de l'abandon de ces garanties accordées à ses citoyens dans le cadre d'un accord bilatéral… sous le seul prétexte que le temps aurait passé et que cinquante ans après, on pouvait oublier… Après tout – et cela est aisément démontrable – le statut durable de la France comme premier fournisseur de l'Algérie est, lui aussi, lié à l'histoire.
Et contrôler le quart, au moins, du commerce extérieur d'un pays n'est pas loin de ressembler, pour certains économistes, à une situation dominante de type néocolonial. D'autant que cette domination léonine ne s'accompagne d'aucun investissement substantiel dans quelque secteur d'activités que ce soit. Il serait malvenu – et difficilement compréhensible – que les responsables algériens acceptent de concéder des révisions qui sont dans le droit fil d'une détestable politique anti-immigré.
Les quelques droits spécifiques des Algériens en France font partie, eux aussi, d'une histoire qui profite énormément à l'économie française. S'il faut «mettre à plat» des relations très marquées par l'Histoire cinquante ans après l'indépendance, cela ne doit pas se limiter à la remise en cause de droits qui n'ont rien d'abusif et qui touchent au quotidien le plus humain des relations bilatérales.
Le président-candidat courtise l'électorat harki
et pied-noir
Nicolas Sarkozy, devrait, lors d'un déplacement de campagne, mais en tant que chef de l'Etat, évoquer la responsabilité des autorités françaises dans l'abandon et le massacre de milliers de harkis et rapatriés d'Algérie, samedi 14 avril, lors de la visite d'un ancien camp à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).
Le 9 mars, Sarkozy avait déjà effectué un discours sur ce thème à Nice, devant des associations de rapatriés. Il y avait déclaré que «la République [devait] reconnaître qu'il y a eu une "forme" d'injustice, d'abandon». Ajoutant : «Nous, les autorités, avons une dette vis-à-vis des harkis (...) mais je ne veux pas qu'elle soit portée par une communauté nationale qui n'y était pour rien.» Samedi, dans un haut lieu de la mémoire harki, un ancien camp situé près de Perpignan, où furent regroupés, après la guerre d'Algérie, des harkis et leurs familles, le président devait déposer une gerbe, en compagnie notamment du ministre de la défense Gérard Longuet et de la secrétaire d'Etat à la jeunesse Jeanette Bougrab, elle-même fille de harkis.
Les milieux rapatriés seront-ils satisfaits ? Ils avaient été très déçus par le discours de Nice, et le déplacement de samedi était très attendu par toutes les associations de défense de la mémoire de harkis et des rapatriés d'Algérie. Depuis cinq ans, ils espèrent la concrétisation de la promesse faite par Nicolas Sarkozy en 2007. Lors de la campagne présidentielle, il leur avait assuré que, s'il était élu, il franchirait le pas de la reconnaissance officielle de la responsabilité de la France, leur principale revendication..
Le mea culpa de la France
Nicolas Sarkozy a officiellement reconnu samedi la responsabilité du gouvernement français dans «l'abandon des harkis» après la fin de la Guerre d'Algérie en 1962.
Le président-candidat a proposé la construction d'un monument national à Paris qui leur serait dédié.
Lors de la campagne de 2007, le futur chef de l'Etat avait promis que, s'il était élu, il reconnaîtrait «officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis, afin que l'oubli ne les assassine pas une nouvelle fois».
À la fin des hostilités en Algérie, la France a abandonné les quelque 200.000 harkis, supplétifs arabes de l'armée, où ils ont été victimes de représailles. La France en a finalement accepté 40.000 sur son territoire, dans des camps d'urgence surveillés par les forces de l'ordre.
«La France se devait de protéger (les harkis) de l'Histoire. Elle ne l'a pas fait. Elle porte désormais cette responsabilité devant l'Histoire», a déclaré samedi le président de la République au cours d'un discours prononcé à la préfecture de Perpignan devant des harkis et descendants de harkis.
«C'est cette responsabilité que je suis venu reconnaître ici, à Perpignan, au nom de la République française», a-t-il ajouté.
Début mars, Nicolas Sarkozy avait déclaré que la France avait une dette vis-à-vis des harkis, sans aller jusqu'à annoncer les excuses et réparations promises il y a cinq ans.
Encore une fois tout est bla bla.
À commencer par l'affaire Merah, qui avait quelque peu boosté la campagne de Nicolas Sarkozy. Ce dernier a outrageusement plagié les thèses chères à Marine Le Pen qu'il veut distancer à tout prix dans les sondages. Mais les critiques de la gestion de son quinquennat ne manquent pas pour le PS, il est le candidat «d'une minorité qui claquequi clinque et qui brille». Alors pour estomper quelque peu cette image ternie du président bling bling Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, aux origines très bourgeoises, il faut dire que on patronyme a constitué un obstacle plutôt qu'un avantage c'est ce qui l'a amené à raccourcir son nom pour devenir Sarkozy tout court. Le nom passe mieux pour intégrer les cénacles de la politique.
Mais revenons à la campagne présidentielle du candidat sortant qui pour convaincre a engagé une campagne sur un mode quasi identique à l'extrême droite avec son sacro-saint tryptique : immigration, sécurité et islamophobie. C'est ce virage qu'il a choisi plutôt que de mettre le cap sur le centre.
Au lendemain des sondages qui ne le donnaient pas favori, Nicolas Sarkozy a promis que s'il était réélu il renégocierait des accords passés avec des «pays amis ou voisins», dont l'Algérie, sur l'immigration afin de diviser par deux le nombre d'étrangers autorisés à entrer chaque année en France. «Il faudra (…) sans doute renégocier un certain nombre d'accords avec des pays amis ou voisins, je pense notamment à l'Algérie», a-t-il déclaré.
Un accord constamment négocié
«Nous imposerons à tous ceux qui veulent venir au titre du regroupement familial ou du mariage avec un Français l'obligation : un, d'avoir un logement, deux, d'avoir un revenu, trois, d'apprendre le français et les valeurs de la République avant d'entrer sur le territoire national».
Il y a bien sûr un effet d'annonce. L'accord algéro-français du 27 décembre 1968 relatif aux conditions d'entrée et de séjour des Algériens en France fait l'objet régulièrement de discussions et de négociations entre l'Algérie et la France. Plusieurs avenants y ont été introduits en 1985, en 1994 et en 2001.
Cet accord, né dans la foulée des accords d'Evian, place les ressortissants algériens dans une situation plus favorable par rapport aux autres étrangers.
Des discussions ont été menées, récemment, mais sans résultat car l'Algérie, en toute logique, ne veut pas d'une remise en cause des droits acquis par les Algériens légalement installés en France.
Or, la démarche française n'est pas de réformer l'accord mais de le vider de sa substance. La partie algérienne – qui peut le lui reprocher ? – refuse donc de jouer le jeu en permettant à la partie française de rendre l'accord caduc sans avoir à le dénoncer unilatéralement. Il est évident qu'une telle dénonciation unilatérale est un acte politique qui ne peut qu'avoir un impact négatif sur les relations francoalgériennes.
Cinquante 50 après…
Sarkozy veut complaire à un électorat d'extrême-droite dont le «plein» ralliement n'est pas certain au second tour. Il ajoute à cette demande de renégociation une dose anti-algérienne sur le mode connu de «cinquante ans après l'indépendance qu'est-ce qu'ils veulent encore !».
Le président français le reprend sur un mode censé être plus «correct» mais le message y est : «Cinquante ans après la décolonisation, il est temps de mettre les choses à plat et de voir comment on peut mieux travailler ensemble et renégocier des accords», a déclaré le président-candidat…
Il faut rappeler cependant que l'Algérie a décidé de suspendre l'émigration en 1973 à la suite d'une série d'attentats racistes visant notamment les foyers des travailleurs immigrés. Sur le fond, et apparence, quoi de plus «raisonnable» que de vouloir conclure un accord hors de toute référence à l'histoire… alors que cette immigration est justement le produit de l'histoire.
Les «avantages» dont disposent les Algériens en vertu de cet accord n'ont rien d'exorbitant. Et il serait illogique qu'un Etat discute de l'abandon de ces garanties accordées à ses citoyens dans le cadre d'un accord bilatéral… sous le seul prétexte que le temps aurait passé et que cinquante ans après, on pouvait oublier… Après tout – et cela est aisément démontrable – le statut durable de la France comme premier fournisseur de l'Algérie est, lui aussi, lié à l'histoire.
Et contrôler le quart, au moins, du commerce extérieur d'un pays n'est pas loin de ressembler, pour certains économistes, à une situation dominante de type néocolonial. D'autant que cette domination léonine ne s'accompagne d'aucun investissement substantiel dans quelque secteur d'activités que ce soit. Il serait malvenu – et difficilement compréhensible – que les responsables algériens acceptent de concéder des révisions qui sont dans le droit fil d'une détestable politique anti-immigré.
Les quelques droits spécifiques des Algériens en France font partie, eux aussi, d'une histoire qui profite énormément à l'économie française. S'il faut «mettre à plat» des relations très marquées par l'Histoire cinquante ans après l'indépendance, cela ne doit pas se limiter à la remise en cause de droits qui n'ont rien d'abusif et qui touchent au quotidien le plus humain des relations bilatérales.
Le président-candidat courtise l'électorat harki
et pied-noir
Nicolas Sarkozy, devrait, lors d'un déplacement de campagne, mais en tant que chef de l'Etat, évoquer la responsabilité des autorités françaises dans l'abandon et le massacre de milliers de harkis et rapatriés d'Algérie, samedi 14 avril, lors de la visite d'un ancien camp à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).
Le 9 mars, Sarkozy avait déjà effectué un discours sur ce thème à Nice, devant des associations de rapatriés. Il y avait déclaré que «la République [devait] reconnaître qu'il y a eu une "forme" d'injustice, d'abandon». Ajoutant : «Nous, les autorités, avons une dette vis-à-vis des harkis (...) mais je ne veux pas qu'elle soit portée par une communauté nationale qui n'y était pour rien.» Samedi, dans un haut lieu de la mémoire harki, un ancien camp situé près de Perpignan, où furent regroupés, après la guerre d'Algérie, des harkis et leurs familles, le président devait déposer une gerbe, en compagnie notamment du ministre de la défense Gérard Longuet et de la secrétaire d'Etat à la jeunesse Jeanette Bougrab, elle-même fille de harkis.
Les milieux rapatriés seront-ils satisfaits ? Ils avaient été très déçus par le discours de Nice, et le déplacement de samedi était très attendu par toutes les associations de défense de la mémoire de harkis et des rapatriés d'Algérie. Depuis cinq ans, ils espèrent la concrétisation de la promesse faite par Nicolas Sarkozy en 2007. Lors de la campagne présidentielle, il leur avait assuré que, s'il était élu, il franchirait le pas de la reconnaissance officielle de la responsabilité de la France, leur principale revendication..
Le mea culpa de la France
Nicolas Sarkozy a officiellement reconnu samedi la responsabilité du gouvernement français dans «l'abandon des harkis» après la fin de la Guerre d'Algérie en 1962.
Le président-candidat a proposé la construction d'un monument national à Paris qui leur serait dédié.
Lors de la campagne de 2007, le futur chef de l'Etat avait promis que, s'il était élu, il reconnaîtrait «officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis, afin que l'oubli ne les assassine pas une nouvelle fois».
À la fin des hostilités en Algérie, la France a abandonné les quelque 200.000 harkis, supplétifs arabes de l'armée, où ils ont été victimes de représailles. La France en a finalement accepté 40.000 sur son territoire, dans des camps d'urgence surveillés par les forces de l'ordre.
«La France se devait de protéger (les harkis) de l'Histoire. Elle ne l'a pas fait. Elle porte désormais cette responsabilité devant l'Histoire», a déclaré samedi le président de la République au cours d'un discours prononcé à la préfecture de Perpignan devant des harkis et descendants de harkis.
«C'est cette responsabilité que je suis venu reconnaître ici, à Perpignan, au nom de la République française», a-t-il ajouté.
Début mars, Nicolas Sarkozy avait déclaré que la France avait une dette vis-à-vis des harkis, sans aller jusqu'à annoncer les excuses et réparations promises il y a cinq ans.
Encore une fois tout est bla bla.


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